Neige froide en versants nord au-dessus de 3000. Partout ailleurs, conditions printanières.
Attention au transport de vent, une plaque assez importante d'environ 30m de large est partie sous le sommet du Dôme le 18/05, en risque 2 et cinq jours après la dernière chute !
Aller-retour au culmen du Dauphiné à la journée, conditions parfaites post-chute de neige et sans vent. Une montagne vierge de trace juste pour moi et les 8 courageux traceurs qui me précèdent. C'est rare d'avoir aussi peu de monde dans le coin (ça va changer.. cf la suite).
Chaussage au sommet, en neige froide plutôt dure avec du grip. Les requins ne sont pas loin, cette facette ne supporte pas beaucoup de passages (voir commentaire plus bas).
Le couloir de Barre Noire est en conditions freeride. 30 de neige froide non ventée, un régal !
L'option de refaire 200m de peaux pour choper le couloir S de la Grande Sagne est vraiment un plus : non seulement ça ajoute une belle descente rectiligne de 1000m, mais ça permet d'éviter 90% du portage (obligatoire au printemps) du sentier du glacier blanc. Haut du couloir en bonne transfo, mais le bas est tout de même ravagé par les purges : quelques notions de ski combat sont appréciables.
4h05 pour parking-sommet de la Barre (départ à 6h15)
2h10 descente en comptant la remontée bien galère à tracer pour le col de la Grande Sagne et le portage de fin.
18/05 : Barre et Dôme en blablaski
Après une belle
descente du sommet du Pavé avec Charly et Quentin le 16/05, je remonte en altitude cette fois avec une grosse équipe, pour refaire la Barre/le Dôme à la journée. Les rumeurs du briançonnais me font craindre la foule des grands jours sur le "tas de neige". Je prédis un minimum de 60 personnes au Dôme... le collègue comptera 88 skieurs sur la voie normale ! Nous rattrapons et nous nous insérons dans le cortège de chenilles processionnaires. Les conditions sont moins bonnes que 5 jours avant : le vent a pas mal cartonné la neige, et la trace zippe. Je fais AR au sommet de la Barre, sans les skis cette fois-ci, d'une part car le vent à décapé la face, et surtout car il doit y avoir environ 35 personnes en file indienne dans cette pente ! La perspective de parpiner tout ce petit monde me dissuade. Tout le monde est à pied, sauf un skieur qui n'a pas eu le même raisonnement et qui, après quelques virages, dévisse et passe à côté de nous en roulé-boulé. Il saute une barre et atterrit après la rimaye, direction l'hélico. Heureusement cela n'avait pas l'air trop grave car il s'est relevé de lui-même. Merci aux personnes qui sont venues l'entourer. Je lui souhaite bon rétablissement.
4h55 pour parking-sommet de la Barre (départ à 5h45), puis petite descente pour retrouver les filles et remonter au Dôme, puis retour avec le reste du groupe.
J'aimerais partager mon ressenti sur cette Barre des Ecrins à skis. Si la perspective de skier le point culminant des Alpes du sud est attractive, il faut tout de même des conditions très favorables pour que cela soit possible. Cette facette est très rocheuse, et même quand elle les blanche les requins sont très proches sous les skis : on peut toucher des cailloux à chaque virage. De plus, sa faible hauteur (150m) n'empêche pas que la pente soit sévère (50° et non 45° comme indique le topo, ça fait une différence). Comme elle prend le vent, elle a beaucoup de mal à garder la poudre. Et même quand elle est en poudre, quelques passages/dérapages au même endroit suffisent à ce qu'elle soit de nouveau béton. C'est un gros 5.2, pas du tout comparable au couloir voisin de Barre Noire supposément 5.2 lui aussi, mais qui est plutôt un 4.3 ou un 5.1 si on veut être gentil (si quelqu'un veut bien prendre l'initiative de le recôter.. certains l'ont déjà remonté en peaux de phoque, c'est dire si c'est loin d'être raide). Attention à la cotation trompeuse donc, il faut vraiment de la marge technique pour skier la Barre. Et accessoirement, éviter les jours de grande affluence.
19/05 : Pic Coolidge, couloir SE
Petit tour dans le glacier noir pour voir les condis. Le vent a fait des dégâts dans les faces, je pense que les couloirs et versants nord ont dû plaquer/cartonner. Vu l'amoncellement de cumulus noirs sur le chainon Pelvoux-Ailefroide je me rabats sur le SE du Pic Coolidge. Au bout de 3 virages en neige béton il se met à neiger, puis en quelques minutes c'est jour blanc. Une descente loin d'être mémorable donc. LPN vers 2500, retour au parking sous la pluie battante. A part ça, enneigement correct dans la zone, 15mn de portage.