Grand Van NO et tour du Sorbier avec une grosse galère en bas du couloir Est

Massif : Belledonne
Départ : Chamrousse (Casserousse) (1400 m)

Topos associés : Grand Sorbier, Combe Ouest Grand Sorbier, Traversée Van & Sorbier Grand Sorbier, Couloir Est en boucle Pointe de Vaudaine, Tour par le col de la petite Vaudaine Croix de Chamrousse, Par la brèche Robert Pointe de Vaudaine, Depuis Casserousse Grand Van, Couloir des Roberts

Sommets associés : Croix de Chamrousse (2250 m) Grand Sorbier (2526 m) Grand Van (2448 m) Pointe de Vaudaine (2482 m)

Orientation : N

Dénivelé : 2139 m.
Ski : 4.2

Globalement bonne neige, ça a bien ramolli sous l'effet du soleil. Par contrer si la neige n'a pas vu le soleil elle est resté froide et poudreuse si personne n'est passé. A noter que la combe de la pointe de la Vaudaine est un peu cartonnée.

Conditions nivo et activité avalancheuse : Les faces EST ont déjà bien pris le soleil, il y a pas mal de boulettes au soleil. 

Après la bonne journée de la veille je reviens dans le coin avec Clément pour qu'il fasse sa première de la saison. Organisation millimétrée, maman qui travaille nous laisse sa voiture. Clément qui n'a pas encore équipé ses pneus neige nous rejoint à son travail pour procéder à l'échange. Il faut bien trouver des solutions pour monter le petit jeune jusqu'à la neige puisqu'il préfère faire du vélo tout l'été plutôt que de passer son permis 🫣😅.

Une fois partis du parking on fait d'entrée un premier arrêt pour discuter avec Pierre Gignoux qui avait son stand et qui faisait essayer ses chaussures à tous les passants. On essaiera à la fin de la journée, pour l'instant les sommets nous attendent.

Cette fois-ci c'est le vrai départ, on monte droit sur la piste, les canons à neige sont éteints. Clément s'arrête tous les 100 m pour retrouver désespérément le réglage de chaussures qui lui convenait bien l'année dernière. Une fois trouvé on prend la direction de la brèche nord. Le plan c'est brèche nord et plus si affinité (on sait très bien qu'il y aura affinité 😜). Sur le chemin on croise un collègue de boulot de papa, après une petite discussion bien sympa nous reprenons le rythme. Pour monter à la brèche N c'est le Canada, la neige est toute poudre à l'abri du soleil timide de la fin d'année. Une fois à la brèche il y a la petite descente avec les peaux pour rejoindre les lacs, une formalité. Enfin non pas tant que ça, je me ramasse la première gamelle de la saison sur un truc tout con et j'arrive à me faire mal en plus. Je ressens un étirement douloureux au niveau de la cheville, quelle poisse, comment on peut se blesser aussi bêtement 😱. Je garde l'info pour moi pour l'instant en espérant que ça passe et on prend la direction du grand Van. La montée se passe bien, les conditions sont bonnes mais je sens que mon pied me tire un peu.

Après avoir atteint le premier sommet du jour on prend la direction du couloir NO. C'est pas qu'on n'aime pas la combe normale mais il y a un peu trop de traces. Le couloir est en bonne condition, nous ne sommes pas les premiers mais il y a plus de place pour se faire plaisir que dans la combe des Vans. Après réflexion on continue la descente jusqu'aux lacs Roberts. La combe ouest du Sorbier est toujours super agréable avec ces conditions mais cache de nombreux pièges. Quelques touchettes sans conséquence sont à déplorer.

Clément, pour sa première, ne se sent pas en super forme (même si elle est bonne quand même). Solution : une bonne grosse pause sandwich.

Après ça on remonte direction la petite brèche sous le grand Sorbier. J'ai prévenu Clément que j'avais un peu mal au pied en tirant à la montée mais que ça ne posait aucun problème à la descente. On monte tranquille le premier raidillon puis le faux plat montant de la combe jusqu'au dernier raidillon. Ici Clément sent qu'il n'a pas la forme nécessaire pour basculer de l'autre côté tout en profitant du moment. Il me propose d'y aller quand même donc je décide de voir une fois à la brèche. Après une accélération un peu timide (je ne peux pas aller plus vite sous peine de faire passer mon dérangement au pied en douleur), je finis par arriver en haut. Comme il y a deux personnes dans le couloir je décide d'y aller comme je ne serai pas isolé.

Le couloir est très bon, la face en dessous l'est moins à cause du soleil qui a réchauffé la pente. Il faut viser les contre-pentes qui n'ont pas vu le soleil. Les 2 gars sont descendus bien plus bas, je ne les ai pas rejoints pour ne pas faire trop attendre Clément.

Je repeaute et je me mets à tracer la montée, il y avait une vieille trace mais elle ne m'a pas aidé. Ce n'est pas très physique, je me dis que je n'en aurai pas pour longtemps mais au même moment, dans ma conversion je sens mon ski pivoter bizarrement. C'est ma fixation avant qui s'est vachement dévissée. Je continue en y faisant bien attention et en faisant un minimum de conversions, bien doucement et en souplesse. Ça tient toujours...

Une fois à une petite cinquantaine de mètres sous le sommet le couloir se rétrécit pas mal et les conversions deviennent très régulières. Je me dis qu'il faut que je la préserve pour la descente et j'ai aussi un peu peur que ma fixe lache et que le ski parte dans la pente direction Livet et Gavet donc je déchausse. Et là le calvaire commence. Je n'avais jamais autant brassé de ma vie, un pas en avant et quatre en arrière. Ce n'était plus un brassage mais une brasse coulée à ce point là ! De la neige minimum jusqu'au nombril avec une petite croûte qui m'empêche de lever les genoux correctement. Obligé de faire 3 vrais pas (et 10 qui ne me font pas avancer d'un centimètre) puis de prendre mon bâton et de détruire la croûte sur le prochain mètre. Puis répéter le mouvement, sans cesse jusqu'à passer de l'autre côté du col du Sorbier et descendre dans le vallon de la pointe de la Vaudaine.

Les deux gars qui avaient fait le couloir devant moi arrivaient en dessous et ont dû se demander ce que je trafiquais dans une pente qui se monte initialement bien à ski. Après un brassage interminable et deux derniers mètres infranchissables j'ai fini par sortir de ce bourbier.

Je pars dans la descente, prudent en espérant ne pas avoir de problèmes 🤞. Tout se passe bien, la fixe ne bouge pas puisque la chaussure est également fixée par l'arrière. Je passe le couloir du bas, je repeaute et je remonte aux lacs Roberts où m'attend Clément. Comme ça remonte mon pied se remet à me gêner, décidément les galères ne s'arrêtent plus 😭. Je récupère Clément puis on remonte à la Croix tranquillement par la piste des lacs Roberts.

Une fois à la Croix on retombe sur Dominique, le collègue de travail de l'autre Dominique (mon papa). Après de nouvelles discussions on décide de faire la descente ensemble. On descend donc tous les 3 par le couloir du Grand Croissant (après le Petit Croisant hier) puis par l'Olympique Homme jusqu'à Casserousse. Avant de rentrer à la voiture on fait une halte pour essayer les chaussures de Pierre Gignoux, malheureusement il n'y avait plus de vin chaud (heureusement qu'on avait déjà mangé le Croissant du couloir😅​😂).

Belle sortie malgré quelques aléas dont je me serais bien passé, surtout que du coup ma fixation dévissée m'a obligé à remonter à la Croix de Chamrousse au plus vite pour la revisser et donc a mis un terme à la sortie. Ma plus grosse envie du jour était le couloir ouest du Sorbier, qui me fait de l'œil à chaque fois que je passe dessous. Il est resté vierge aujourd'hui et paraissait en top condition, ce sera pour une autre fois 😞...

Content de retrouver Clément sur les skis pour cet hiver, c'est la bonne nouvelle du jour !