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Ah ! Ravis de ce projet non ravisé !Départ : Les Troncs (Lormay) (1101 m)
Topos associés : Mont Charvin, Combe Ouest Mont Charvet, face S Pointe de la Carmélite, par Gramusset Tour de la Petite Miaz
Sommets associés : L'Etale (2483 m) Mont Charvin (2409 m) Pointe de Mandallaz (2277 m) Pointe de la Carmélite (2477 m) Mont Charvet (2538 m) Passage de la Grande Forclaz (2311 m)
Orientation : T
Dénivelé : 5947 m.
Ski : 4.1
Sortie du lundi 17 février 2025
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Partiellement nuageux en J1 avec vent sensible en haut. Moins de vent en J2 et très beau temps frais sans plus jusqu'à la fin.
Conditions d'accès/altitude du parking : RAS
Altitude de chaussage/déchaussage : Auberge Nordique, Les Troncs / Sous l'Aiguille (D'ze la Voye) et un bout de sentier à pied avant d'arriver au Col des Aravis.
Conditions pour le ski : une majorité de neige froide parfois densifiée par le vent, ou croûtée dans les plus basses altitudes en versants chauds. Globalement du bon ski un peu physique avec les gros sacs.
Conditions nivo et activité avalancheuse :
J1: Tendu le vendredi avec une neige fraîche assez profonde mais ventée dans les secteurs exposés (pas de pentes sérieuses au programme). Dans l'après-midi, une coulée emporte un autre skieur sous la Pointe Percée, sans gravité, alors qu'on arrive dans les environs du refuge de Gramusset.
J2: Risque encore marqué samedi. Des spin-drifts descendent des parois et une avalanche dévale jusqu'à la trace alors qu'on remonte le haut de la combe de la Forclaz. Des reptations sont visibles dans le secteur du ravin au-dessus de Pététry.
J3/J4: risque limité, manteau plus stabilisé. Des montées en nord dans de la face plane au-dessus de 2000m. De la neige humide en secteurs Sud (descente sous l'Etale, accès à l'alpage de Tardevant)
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par Michaël)
Itinéraire suivi : voir GPX + quelques rajouts en passant (combe des Verts, la Miaz, l'Etale...) pour certains.
J1 : Les Troncs, Carmélites, Gramusset (+Verts)
J2 : Tour de la petite Miaz et Charvet S (épaule et fin à pied), Combe de la Forclaz (+Miaz), Col des Aravis
J3 : Traversée du massif de l'Etale par combe à Marion et couloir Combaz, collu pour rejoindre l'alpage de Tardevant
J4 : traversées des arêtes de la Mandallaz puis du Charvin et descente à Sous l'Aiguille
Horaires : 4 journées bien remplies du vendredi 14 au lundi 17 février.
Avec les "machines" Sylvie, Xav, Duf, Pierre, Sergio, Sylvain et Séb. Raid à ski de 4 jours pour traverser une bonne partie de la chaîne des Aravis, en évitant les combes trop proches des stations.
Le projet était dans les cartons depuis quelques temps, il avait été annulé et (bien) remplacé par une virée dans le Champsaur il y a tout juste un an. Cette fois-ci, malgré des dates calées depuis des mois, les conditions sont au rendez-vous pour tenter l'aventure, on ne va pas se raviser. La météo est même idéale, il a neigé pas mal jusqu'à la veille, après la pluie dans le bas.
Logistique : navette de voitures entre Manigod-Sous l'Aiguille et Le Grand Bornand-Les Troncs (vallée du Bouchet). Nuits en refuge gardé à Gramusset-Pointe Percée, vers le col des Aravis, puis à la cabane de Tardevant avec approvisionnement organisé préalablement pour pouvoir cuisiner. Equipement classique pour un raid à ski avec deux bouts de corde dont une statique, et les baudriers, crampons hybrides et piolet.
Nous accueillons le (plus) jeune Sylvain, grimpeur (es-calanques) - gratteur (pour le brassage sur les arêtes et la guitare) - déconneur (toujours relax, le mot pour rire qui met tout de suite à l'aise) - prometteur (après un tutorat pareil, c'est une bonne référence pour la suite). S'il avait su que la moitié du groupe se promenait en Gignoux, il aurait peut-être allégé le sac, les pompes et réduit la largeur au patin.
Vous ne verrez pas de chute à ski chez Sylvie, un style coulé en toutes occasions et comme tous les autres, une grosse caisse pour de longues journées. Mais un changement de neige sournois a eu raison de la légende, juste devant moi, avec un beau soleil qui décoiffe ; l'exception qui confirme la règle en somme. Merci pour les conseils nutrition.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas partagé un raid avec ses deux là, ce fut toujours aussi plaisant.
J'ai appris à connaître Duf, tout d'abord dans la fameuse Duf-mobile bien pratique, puis avec les blagues et la bonne humeur communicative, et aussi dans le dortoir pour le concours de ronronnement !
Pierre est tout aussi infatigable que les autres. Il a juste besoin de soigner ses pieds sensibles, et parfois d'un petit bout de corde pour se rassurer - ça fait plus alpiniste !
Serge est notre aîné, et contrairement à Pierre, il est à l'aise dans la progression alpine, et a bien recompté ses nombreuses années d'expérience pour justifier sa maîtrise. Impressionnant.
Séb n'a pas dérogé aux caractéristiques d'un bon plan qui se déroule sans accros. Ce qui veut dire qu'on part d'un topo de base, auquel on ajoute des options, lesquelles peuvent (qui a dit doivent ? ;-) ) changer au gré des conditions rencontrées et surtout des envies suscitées, une fois les questions de sécurité dans la progression bien contrôlées. El maestro nous aura gratifié d'un nouveau "today is a frontale day", en J2. Ou comment des étapes à 1200m se transforment en 1900m avec de longues distances. On n'était pas à l'abri de faire du bon ski, la promesse fut réalisée, tout en confiance. Merci le guide, on espère que les clients ont aussi été à la hauteur.
J2 avec d'autres mots ? Sacs encore lourds, bonne neige - toutefois physique à skier quand le vent l'a densifiée, quasiment personne, la trace à faire dans les combes et les pentes, et heureusement aussi à la descente, un peu de skis-sur-le-sac, encore de beaux reliefs, et toujours un panorama XXL. Un long périple dans l'envers de la chaîne, l'unique croisement de route inévitable, un "frontale day" pour la dernière bosse forestière. Un reblochon mais pas deux, des histoires de champion du monde ou de professionnel, des granules qui réchauffent.
J3 sacs encore lourds (je l'ai déjà dit ?), un peu plus de monde dans les passages classiques, un itinéraire logique et un peu plus technique, on sort les crampons, on visite des pentes raides, on profite des derniers rayons de soleil qui sur une bosse, qui sur un matelas, qui sur une antécime ; on se ravit d'une petite cabane super optimisée.
J4 sacs un peu moins lourds à certains moments (on arrive sur les restes de bouffe, on confie une partie à un sherpa qui passe par là :-) ), itinéraire aérien, on ressort les crampons et piolets, pas la foule du tout, toujours du beau temps, un retour skis aux pieds, un bel accueil pour le débrief-bières. Et re-navette avant de se séparer, déjà les souvenirs plein la tête, et les yeux qui brillent à l'idée de remettre cela une prochaine fois.
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