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+1 avec Cyril
Il y a bien des donneurs de leçon sur ce blog, y compris des vieux de la vieille qui croient avoir tout vécu, des rois de la neige qui n'entendent pas les bruits caractéristiques de tassement de la neige, des critiqueurs de récits à qui la tronche de l'avalanché ne revient pas. Moi je trouve que toute expérience est bonne à prendre et aide dans une certaine mesure à se forger la sienne, à retrouver un peu d'humilité face aux éléments.
Ceci dit tant qu'on a jamais déclenché quoique ce soit, on se sent inconsciemment invulnérable. Dans cette combe du Puy Gris, on aurait peut être pas tous pris la même décision d'y aller ou pas, de continuer ou pas. Là n'est pas le problème. Vu le BRA, il n'y a pas eu une erreur manifeste mais plutôt une succession de petites erreurs, de mauvaises décisions due à une absence de filtres aux moments clés. Et ça, ça peut arriver A TOUT LE MONDE même aux experts. La nature est constante, l'Homme lui ne l'est pas.
Francoua a dit :Cyril DESAGE a dit :c'était dans du supposé risque 2.
Pourquoi "supposé" ?
Parce que le chiffre du risque est donné à l'échelle d'un massif, et que suivant l'orientation, l'altitude, le profil de la pente (concave ou convexe ou "droit") si la pente est abritée du vent ou du soleil, ombragée par une falaise la dominant, ou pas ... et bien ce chiffre qui donne une évaluation du risque, du danger, fluctue. Donc même si le risque est annoncé à 2 à l'échelle d'un massif, localement il peut être différent ! C'est pour ça qu'il faut rester en mode "vigilence" comme le dit Alain Duclos dont je trouve les propos très justes.
steve 74 a dit :Notre jugement est souvent altéré par l'adrénaline et les liaisons dangereuses que nous entrenons avec le danger...
Si c'est le cas je te plain. Mais bon le débat adré positive VS négative n'est pas le sujet 😉
Le sujet est: doit-on oui ou non partager nos expériences d'avalanche? On est donc en plein coeur de ce sujet cher Shama... Quant à nier la perversion liée à l'adrénaline et au risque, c'est bien peu connaître la psychologie humaine et le frisson de l'extrême. A moins que tu ne fréquentes que des pistes vertes... ou bleues quand tu veux te faire peur!
Olivier a dit :Dans cette combe du Puy Gris, on aurait peut être pas tous pris la même décision d'y aller ou pas, de continuer ou pas. Là n'est pas le problème. Vu le BRA, il n'y a pas eu une erreur manifeste
Il s'agit donc bien d'une discussion de bistrot pour s'occuper et blablater. Merci, j'avais peur que cela soit sérieux.
Quand tu arrêteras d'invoquer saint BRA, je te conseille d'aller dans ces coins juste après que la grosse avalanche soit passée. Ces monstres descendent assez régulièrement et leurs observations permet de relativiser les indications du BRA. Tu peux également te demander si la précision du BRA est meilleure que ton évaluation de la raideur maximale des pentes.
Cyril DESAGE a dit :Francoua a dit :Cyril DESAGE a dit :c'était dans du supposé risque 2.
Pourquoi "supposé" ?
Parce que le chiffre du risque est donné à l'échelle d'un massif, et que suivant l'orientation, l'altitude, le profil de la pente (concave ou convexe ou "droit") si la pente est abritée du vent ou du soleil, ombragée par une falaise la dominant, ou pas ... et bien ce chiffre qui donne une évaluation du risque, du danger, fluctue. Donc même si le risque est annoncé à 2 à l'échelle d'un massif, localement il peut être différent ! C'est pour ça qu'il faut rester en mode "vigilence" comme le dit Alain Duclos dont je trouve les propos très justes.
je pense que sur le fond tu as raison, mais sur la forme... puisque le risque est une probabilité, ce n'est donc pas le chiffre qui fluctue mais la probabilité de risque en fonction des paramètres que tu as énoncé, et par conséquent même par risque 1 çà peut partir et ce n'est pas forcément une erreur du BRA
je sais c'est du charabia de géographe, mais je suis d'accord avec tes arguments 😊
vieux troll a dit :Il s'agit donc bien d'une discussion de bistrot pour s'occuper et blablater. Merci, j'avais peur que cela soit sérieux.
Quand tu arrêteras d'invoquer saint BRA, je te conseille d'aller dans ces coins juste après que la grosse avalanche soit passée. Ces monstres descendent assez régulièrement et leurs observations permet de relativiser les indications du BRA. Tu peux également te demander si la précision du BRA est meilleure que ton évaluation de la raideur maximale des pentes.
Merci pour tes conseils de bistrotier, vieux machin 🤣 ça m'est fort utile. Je m'en souviendrai la prochaine fois que j'irais là bas. 😄
kaiser38 a dit :Moi j'ai une question con : vous skiez ou et quand pour entendre des "woufs..." ??
Car moi personnellement (certains diront que je fais pas partie des "gros randonneurs"), depuis que je fais du ski de rando (presque 10 ans) et du hors piste (nettement plus), j'ai pas le souvenir d'avoir entendu de quelconque woof, whoom ou autre onomatopée de ce genre alors que je progressais à la montée ou que je descendais.
Donc, plusieurs hypothèses, soit je suis dur de la feuille (j'en doute à seulement 28 ans), soit je doit pas mettre les pieds au bons endroits...
Bref, cela m'interpelle quand même.
Ben alors, oui tu dois avoir un problème auditif ??
Les whoof correspondent à un "effondrement" d'une sous couche "fragile", qui sous la surcharge apportée, se tasse en évacuant l'air emprisonné ( s'agissant souvent d'un givre de profondeur, ou gobelets, il y a une forte proportion d'air emprisonné )
L'air s'échappe alors comme un pet
Le tassement déstabilise et provoque la rupture des ancrages résiduels de la couche de neige supérieure, qui alors peut ( peut, sous réserve d'autres facteurs, pentes, cohésion ... ) partir en avalanche
Phénomène quand même fréquent !!!
Perso, par exemple, dans les alpes autrichiennes du côté du Brenner, un matin de janvier ( assez peu propice à la rando, chutes de neige ventées, froid, exposition nord, .... ), sur une terrasse d'à peine 20°, donc soi disant en sécurité, mais surmontée par du 30 à 35° avec petite falaise raide sous la crête, un whoom sous mes skis, un silence puis une sorte de sifflement de plusieurs secondes ( que j'ai pris pour le bruit d'un avion dans le ciel ), je lève les yeux, une fissure se propage juste sous la crête, à plus de 200 m au dessus de moi, sur au moins 500 m de long, et toute la pente part .....
Heureusement, la masse neigeuse s'est un peu ralentie en arrivant sur ma terrasse, elle s'est gentiment divisée en deux en me laissant en paiix.
Et les copains suivaient derrière suffisamment loin pour ne pas être inquiétés
@steve 74: si tu veux qu'on en discute réellement n'hésites pas à me contacter par mail (vu que l'adré dans nos pratique est un vieux sujet sur lequel j'ai déjà pas mal passé de temps, j'en serais ravi)
IL EST INTERDIT D'INTERDIRE....
merci de laisser libre ce qui l'est encore.
Olivier a dit :y compris des vieux de la vieille qui croient avoir tout vécu
Ça, c'est pour moi... à moins que je ne me trompe...
Effectivement, je pense avoir à peu près tout vu et tout vécu: en 45 ans de pratique, le contraire serait surprenant.
Je pense avoir également acquis une certaine expérience: en 45 ans de pratique, le contraire serait légèrement calamiteux.
@ kaiser : si tu étais sorti le week-end dernier du coté de la grande autane par ex, la nouvelle couche de neige fraiche déposée sans vent a recouvert une couche de neige sans cohésion (gobelets). En peu de temps (1j ou 2) la couche récente est devenue cohésive (cohésion de feutrage de mémoire) et alors qu'on évoluait sur du plat, on entendait des "whouff" de temps en temps, et je peux te jurer que même sourd de la feuille tu l'entends car tu le ressents aussi (vibrations) 😄 🤢
cette année, vu l'évolution du manteau : neige puis gros froid sans neige avec une couche plutôt peu épaisse, cela a favorisé les "gobs", et maintenant qu'il neige par dessus mais sans qu'il n'y ait eu de transformation en prof du manteau, il y a fort à parier qu'on va en entendre encore un petit moment, en espérant qu'il n'y aura pas de "cartons" difficilement prévisibles du fait de la sous couche fragile bien cachée, si tu vois ce que je veux dire (mais oui tu vois 😉 )
bon ski
Francoua a dit :Effectivement, je pense avoir à peu près tout vu et tout vécu: en 45 ans de pratique, le contraire serait surprenant.
Je pense avoir également acquis une certaine expérience: en 45 ans de pratique, le contraire serait légèrement calamiteux.
Une chose est certaine, tu es encore en vie. C'est déjà bien après 45 ans de pratique montagne.
avant, on se gardait bien d'avouer nos conneries et d'étaler le desastre de nos erreurs.
maintenant on s'ennorgueillit de notre témérité et on justifie de notre déballage au pretexte de sensibiliser les collègues sur les risques de la montagne.
un peu de dignité, de discrétion et d'humilité, qualités montagnardes s'il en est.
Avant, c'était mieux.
Je crois que tout a été dit, ce fil mérite d'être verrouillé.
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