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@ david,
tout a été dit et redit sur notre accident à la Lauzière.
On a assumé et on est vraiment pas fier de notre mésaventure.
Après que tu trouves anormal qu'on retrouve le sourire après s'être fait coffrer (ou tout comme), c'est ton appréciation. Pour nous, ca a été une bonne manière collective d'évacuer le stress.
Je n'ai plus envie de revenir là-dessus, cela a déjà été suffisamment pénible comme cela et ce sera donc ma seule contribution sur ce sujet
oui, vieux troll, ils ont fait des boulettes, mais comment le sais-tu ?... parce qu'ils l'ont rapporté honnêtement dans leur CR 😉
petit rappel pour info juste comme ça sans polémique...
www.anena.org/votre_securite/information_prevention/avalanches_prises_de_decision.html 😮
jpc a dit :oui, vieux troll, ils ont fait des boulettes, mais comment le sais-tu ?... parce qu'ils l'ont rapporté honnêtement dans leur CR 😉
Ben non. Tout simplement parce que je n'aurais pas mis les pieds là-bas le jour où il y était.
Pas besoin de chercher des boites noires, de montrer des photos, des vidéos, d'en mettre des tartines.
Ce n'est pas le compte rendu de l'enquête sur le crash de l'Airbus au milieu de l'Atlantique. C'est juste une discussion de bistrot en ligne racontant une boulette de base.
Bien évidement, ca n'empêche pas de rajouter photo, vidéo etc. On pourra toujours commenter pour s'occuper.
ben moi, j'ai apprécié ce compte-rendu utile et pas frimeur du tout, et j'attends même la video si ça peut encore éclairer le débat.
Je ne remercie pas David pour son alimentation car il a transformé le sujet de l'avalanche en une discussion stérile* :
skitour : "pour ou contre un site aseptisé et bien pensant... ?"
* (la réponse est dans la question) 😉
Je discutais y a pas très longtemps, avec un "vieux" montagnard. On parlait des motivations qu'il faut avoir pour réussir à arrêter de fumer. Lui disait que le seul truc qui marche vraiment sur le long terme, c'est LA PEUR. (de mourir bien sûr). Je suis archi d'accord avec lui, et je crois que c'est pareil pour le renoncement en montagne: le seul truc qui soit réellement efficace c'est la trouille qui te prend les tripes, là tu fais demi-tour, vite et sans te poser de questions.
Je dis ça parce que ça m'est arrivé pas plus tard qu'aujourd'hui: ma copine est en vacances 4 jours avec la chienne chez ses parents, j'ai 4 jours de liberté totale. Je me dis que ça serait chouette d'aller faire des photos du coucher de soleil sur la face Nord de Bionnassay. Zou c'est parti, direction Tête Rousse. J'avais lu ce CR hier donc j'étais mi-confiant-optimiste, mi-inquiet, aux aguets et sur le qui-vive. Etant seul, je ne voulais surtout pas tenter le diable. Ce matin, coup de bol, la trace est déjà faite ! J'arrive au replat entre le chalet de l'Are et la moraine et là c'était un wouf tous les 30 m !! Même en terrain plat, ça me fait toujours un petit effet. Je continue, en restant sur la trace et j'arrive au pied de la pente "raide" en rive gauche du glacier à 1980 - 2000 m. Je fais une petite pause contemplation et je remarque qu'une toute petite plaque est partie, un peu plus haut, sur le glacier. Je redémarre et 20 m + loin un whoum énorme, j'ai senti la plaque s'affaisser et surtout j'ai entendu le whoum se propager assez loin ! j'ai réfléchi 20 secondes pour décider si je reculais dans mes traces ou bien si je continuais d'avancer un peu. J'ai réussi, en avançant, à rejoindre un replat un peu à l'abri, j'ai déphoqué, mis le casque, et je suis parti. Direct. Gros coup de bol, rien n'est parti, mais grosse trouille quand même. pendant la descente j'ai encore entendu un bonne dizaine de whoums, j'ai sursauté à chaque fois, même si j'ai fait super gaffe à bien rester dans les pentes les plus douces possibles (en fait j'ai fait beaucoup de ski de fond pour descendre !!) Bref, pour moi, la sensation du jour c'est que le terrain est archi miné, mais n'empêche, c'était tracé !!! Un gars est quand même monté ! Et tout seul en plus ! (ça se voit aux traces des batons et aussi à la trace dans la fraiche). Tout ça pour dire que dans un groupe, tant qu'il n'y en a pas au moins un qui a vraiment la trouille (et qui ait assez de caractère pour se faire entendre), et bien en général, ça fonce tête baissée dans le piège. Et, c'est très dommage, mais l'âme humaine est ainsi faite que tant qu'on ne s'est pas fait prendre une fois, ou même deux, et bien on a pas vraiment peur, même avec de gros whoufs ! Ce qui veut dire que pour acquérir un peu de sagesse, il faut se faire prendre une fois. Pour être "marqué" au fond de soi, il faut avoir senti la mort arriver. Pour qu'ensuite, l'instinct de survie puisse jouer, comme un réflexe acquis.
Moi j'ai une question con : vous skiez ou et quand pour entendre des "woufs..." ??
Car moi personnellement (certains diront que je fais pas partie des "gros randonneurs"), depuis que je fais du ski de rando (presque 10 ans) et du hors piste (nettement plus), j'ai pas le souvenir d'avoir entendu de quelconque woof, whoom ou autre onomatopée de ce genre alors que je progressais à la montée ou que je descendais.
Donc, plusieurs hypothèses, soit je suis dur de la feuille (j'en doute à seulement 28 ans), soit je doit pas mettre les pieds au bons endroits...
Bref, cela m'interpelle quand même.
moi ça m'est arrivé une ou deux fois. C'est comme si il y avait une couche d'air sous la poudreuse. C'est comme si cette couche se tassait d'un coup sur une grande surface sous le poids de nos skis.
tu es jaloux?
soit plutot fier, tu sait choisir une sortie en fonction des conditions nivo, moi non plus je n'ai jamais entendu ça, il faudrait que je pense à sortir par risque 4 😎
enfin bref, sort plus, plus pentu, plus engagé, et avec plus de neige soufflée, je te conseille l'est des pyrénnées en ce moment et au dessus de 2000, ils sont en risque 4 🤢
yann a dit :... sous le poids de nos skis.
c'est plutôt sous ton poids à toi Yann, tes skis sont tout de même plus légers que toi (enfin j'espère pour tes jambes) 😜
OK, OK, je vais me coucher j'ai compris... 🤭
Le pire que j'ai eu, des woooof de plusieurs secondes qui déclenchaient des plaques à plus de 100m ici. Ce jour là aussi nous étions montés alors que les signes étaient bien présents. Depuis, on réfléchit un peu plus...
Où ça un risque 4 ?
BRA 74: risque 3 au-dessus de 2200 pour les 3 massifs. En dessous de 2200 m, c'est risque 2 !! POUR INFO !!
Avant de dire n'importe quoi, on s'informe. Voilà c'est dit !
Et aujourd'hui, je suis à peine arrivé à 2000 m. Donc, en théorie, d'après le BRA, les whoofs que j'ai entendus, c'était dans du supposé risque 2. Voilà, où je skie Monsieur VEP
Ca te va comme réponse ?
Cyril DESAGE a dit :c'était dans du supposé risque 2.
Pourquoi "supposé" ?
Pour compléter le lien de DuoSoft:
www.anena.org/votre_securite/information_prevention/pieges_de_linconscient.html#p5 à lire absolument!
Ca rejoint la problématique de ce qu'on appelle en aviation: le facteur humain, responsable de bien des accidents.
Les comportements sont analysés non dans une optique de culpabilisation (la faute) mais plutôt d'amélioration de la sécurité en analysant les limites du fonctionnements du cerveau humain (erreur). Les systèmes et les procédures de pilotage sont alors rendus résistant aux erreurs (check list, double vérification, phraséologie standard etc)
La semaine dernière, je suis parti dans une avalanche nettoyant une bonne partie de la face sud de Tardevant: une descente accélérée sur près de 300 mètres... Heureusement sans dommage. J'ai juste écrits qq lignes suite à une sortie rentrée dans le coin par un skitourien qui m'avait vu dans l'avalanche. Ayant bien conscience de l'accumulation de plusieurs petites erreurs qui ont entraîné cette rupture de plaque qui aurait pu être fatale, c'est difficile en effet d'en faire un récit qui, par certains, peuvent être interprété comme un exploit du genre: "on peut déclencher une avalanche et bien s'en sortir - regardez comme je suis fort - vous pouvez suivre mon exemple"... Toutes les avalanches ne sont effectivement pas meutrières et nombreux sont certainement ceux qui ont vécu la même expérience que moi... Mais à force de mettre la barre du danger toujours plus haut, et c'est un peu la tendance des récits d'avalanche et sorties expos du moment, on ne fait qu'accoître la potentialité du danger. Je sais pourquoi je suis parti dans cette avalanche et je n'en fait pas une fierté, bien au contraire. Notre jugement est souvent altéré par l'adrénaline et les liaisons dangereuses que nous entrenons avec le danger... Nous nous sentons grands quand tout va bien masi si petit quand on est pris au milieu d'une avalanche et qu'une seule pensée nous habite: quand est-ce que cela va s'arrêter? 😯