Départ : la Bérarde (1720 m)
Topo associé : Dôme des Ecrins, Couloir Mayer-Dibona
Sommet associé : Dôme des Ecrins (4015 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 1700 m.
Ski : 5.4
Sortie du dimanche 26 mai 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Couvert le matin, puis quelques bancs de nuages dans la journée. Globalement pas trop mauvaisEtat de la route : RAS
Altitude du parking : Berarde
Mouillée de partout, neige couic dans le couloir, globalement béton avec quelques portions de neige froide sur le dur
Altitude de chaussage (montée) : 2300
Altitude de déchaussage (descente) : 2100
Activité avalancheuse observée : Purge en faces ensoleillées
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Montée classique, on s'est arreté en haut du premier névé au dessus du couloir (premier rétrécissement). Descente rive gauche du vallon
Sacré Mayer-Dibona, encore une pente qui en fait rêver plus d'un. En se concertant cette semaine sur le programme du WE, on en vient assez logiquement à l'évoquer:
- Et le Mayer alors, ça se tente tu penses ?
- Ben tenter on peut toujours, après vu la sécheresse des faces N dans le secteur ça s'annonce tendu
- Ouais mais supposons que la nouvelle neige ait plaqué à la glace, ça adoucit le bazar et ça passe
On décide donc de tenter le coup de poker de l'année, et d'aller au culot dans le vallon de Bonne Pierre voir ce que ça donne. Cette sortie, c'est comme miser sur un français à Roland-Garros: statistiquement c'est impossible, mais si ça le fait c'est magnifique.
On débarque donc à la Bérarde en fin d'après-midi, et après un bon repas et une tentative de cryothérapie dans une eau certainement négative, on se couche pour quelques heures de sommeil. Réveil à 3h30, départ à 4h30, on fait ronfler les baskets jusqu'à 2300 environ. On chausse, c'est encore bien couvert sur le haut mais ça devrait se dégager. On progresse lentement, ralenti par les peaux qui bottent et la visi à géométrie variable. Puis miracle, une fois au pied du couloir ça se dégage.
Pouah c'est beau, mais par contre le bas a l'air bien ravagé. Le couloir est retourné, la neige à l'air béton, enfin bref c'est vraiment pas accueillant. Mais comme on aime bien taper du piolet et qu'on est curieux de découvrir cette pente supérieure, on s'enquille dans l'étroit goulet. Effectivement pour l'alpi c'est le top, avec une neige consistante et des ancrages faciles. Par contre pour le ski c'est tout l'inverse. On arrive en bas de la pente suspendue, et on a une bonne surprise sur le remplissage. Très peu de glace noire mis a part un triangle en haut à droite, sinon c'est quand même bien en neige. On attaque donc la montée du névé inférieure, mais la qualité de neige calme tout de suite nos ardeurs: c'est bien bien dure, avec parfois un peu de neige récente qui adoucit l'ensemble. Une fois arrivé vers 3400, on décide de faire demi-tour. C'est béton, de toute façon on ne va pas skier le bas donc autant laisser le haut pour de meilleurs conditions.
Chaussage dans la pente, et ça attaque direct. La partie basse de la pente est pas monstre raide, mais le coté plongeant et la qualité de neige douteuse nous force à contrôler la cadence. C'est donc après une descente prudente qu'on rechausse les crampons pour se farcir la désescalade du couloir du bas, à notre plus grand plaisir. On rechausse au dessus de la rimaye, et hop tirés d'affaire. Retour par la rive gauche du vallon de Bonne Pierre, en neige humide ++ et gravillonné, que du bon pour poncer les semelles. On arrive à la Bérarde à 13h30, comme prévu.
Le coup de poker n'a pas eut lieu, mais la pente n'en reste pas moins magistral. L'ambiance au cœur de la face est indescriptible, et mérite d'être skié en bonnes conditions. Ce mayer-dibona, on le voit dans les bouquins, on en parle avec les potes mais peu de gens y vont et je crois qu'on a comprit la raison ce WE: c'est quand même franchement raide et engagé, et très difficile à saisir en bonne conditions. Affaire à suivre
Vidéo de la sortie: