Départ : Comburce (1190 m)
Topo associé : L'Etale, Couloir Chauchefoin, en boucle par le Coillu
Sommet associé : L'Etale (2483 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1580 m.
Ski : 4.2
Sortie du samedi 30 mars 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau, quasi pas de vent, iso 0° 2200. BERA 1. Etat de la route : sec
Altitude du parking : idem Comburce 1190
Regel correct de la Rouelle à L'Etale 1500-2400, bien portante jusqu'à midi. Transfo dans toutes les orientations sauf nord.
Altitude de chaussage (montée) : 1900m
Altitude de déchaussage (descente) : 1250m
Activité avalancheuse observée : RAS.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Turte | 1200-1500 | déneigé | ||||
Foiroux | 1500-2400 | SW | Moquette | 12h30 | ||
Chauchefoin | 2220-2000 | SW | 13h | 5/30 | Moquette | à poil très ras |
Coillu | 2000-1800 | N | 13h30 | 0/? | Dure | avec un grip correct, mais raclée dans le haut. |
Blonnière | 1700-2100 | W | 14h30 | -5-10/? | Moquette | excellente dans contrepentes NW, lourde en SW |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Comburce > Foiroux > Etale > Chauchefoin (haut) > Coillu > chalet > Blonnière > Comburce
Venir faire un truc à Foiroux ou du ski de Combaz, tenter l’Injection léthale ou simplement s’étaler, tout cela pour aller tester les Couillus dans le bordel…, cela sentait bon le plan loose. Mais Sepulveda a dit : « avoir le cœur couillu signifie être courageux, déterminé, audacieux, loyal ». Et moi je crois à ses légendes de vieux qui parlent à la neige depuis mille ans, qui remontent la pente comme on descend une petite gnôle, qui glissent en ayant l’air de rien sur des pentes qui ne sont pas rien. Alors, pourquoi pas moi ?
Eh ben, même à 8h du matin, sous ces sapins noirs de Comburce, c’est pas gagné… Déjà 3/4 d'heure que je marche et toujours pas de neige dans cette combe où l'IGN a pourtant tracé des traits bleus. Mais à qui se fier, ici aux sources du Fier !
1500m. Je me fais doubler par un autobus lyonnais. Bien urbain, certes, mais quand même… Vais-je toucher le fond avant d'avoir vu la cîme ?
« Alors JPC, il dit quoi, Sepulveda, maintenant ? » Euh, à droite ? A skis sur la neige bien regelée, je le sens très moyennement…
« Il dit “dré dans le pentu”, on est dans la Yaute, le reblochon cela adhère pire que la cancoillote ! » OK crampons, c’est parti. A l’inspiration, petit crochet par un pin, jeu de jambes sur pointes, et de vallonnements en croupes me voilà dans Foiroux pas foireux du tout. La suite n’est que calme et volupté, le car lyonnais est resté dans la Creuse. Seule déception : le sommet de L’Etale encore bien dur à 12h30 n’a rien de skiant. Et maintenant ?
Sepulveda, il avait prévu cela ? « Si tu ne sais pas de quoi demain sera fait, si tu trouveras le passage pour accéder au Chauchefoin, si le Coillu ne sera pas un bordel gelé et cabossé inskiable, trop raide pour toi…, alors avance ! » (oui, je sais, ce Sepulveda-là sonne comme du Cendrars, et je ne me sens pas l’âme du baroudeur mâle, même chanté par Lavilliers). Je me sens surtout tiraillé entre descendre le Combaz (quand même le Combaz, quand même ! cela sent déjà le Tardivel, le Bonhomme… à leurs débuts) et descendre le Coillu (quand même le Coillu, quand même ! cela sent le Tardivel, le Bonhomme… à leurs débuts), ou redescendre bien peinard la moquette du Foiroux qui commence à fumer.
Mais quand même, JPC, quand même ! si cela passe, cela va être génial ! voui, voui, j’y vais.
Moquette, virages, tous les doutes s’envolent. Je devine un passage, déchaussage, gradins, grattons, regradins, cela passe, et voilà mon balcon. Pas con, le Chauchefoin. C’est aérien, déjà assez raide, allez-y, vous m’en direz des nouvelles. On ne voit pas à l’avance où cela va passer, piment, jusqu’au moment où l’on arrive à ce fameux « carrefour » des couloirs.
Et là on pose Sepulveda le dos au soleil, ce n’est pas un écrivain de l’ombre, et l’on se jette dans le Coillu (les Chartrousins y trouveront un air de déjà vu avec quelques combes cartusiennes, mais ne le répétez pas, ils en sont si fiers de leur bordel – c’est l’endroit qui veut cela, cf plus haut ou prenez des notes, bordel).
Et, comme en bas, j’ai besoin de me réchauffer et faire un peu de ski avant de rentrer (les Aravis, c’est loiiiin), hop, coller les peaux, fouetter les phoques, et remontée dans Blonnière revenue à point. Bref, une bien belle journée pour qui sait attendre !