Départ : Pont de la Véna (700 m)
Topo associé : Grand Galbert, Couloir de l'Infernet
Sommet associé : Grand Galbert (2561 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1200 m.
Ski : 5.3
Sortie du mercredi 9 mars 2016
manu R, jpc, sdxmountainer, vinz_z
Conditions nivologiques, accès & météo
beau, du vent juste à l'entrée du couloir et dans le tout haut, en dessous ras, attention ce vent envoie la neige dans le couloir et surtout ses contre-pentes RDEtat de la route : ok, verglas dans qq épingles
Altitude du parking : 1400m
Bon regel en bas avec fine couche de neige fraîche de la nuit (1-2cm) puis croûte de plus en plus fine et poudre au dessus de 1800m (çà va évoluer)
Bonne cohésion et tassement sans marques du vent, cela nous a paru safe
Poudre dans le couloir, accus dans la branche de gauche (en montant) puis tassée avec çà et là des traces de croûte de regel et/ou de la couche pourrie avec du sable qui casse sous l'appui, on trouve cette couche très ponctuellement. La branche de droite (en montant) a purgée et on voit la sous-couche pourrie regelée avec le sable
En dessous de 1200 on skie les déjections qui sont de la poudre réchauffée formant des boules molles, puis en bas un passage de boules dures avant le chemin
Altitude de chaussage (montée) : 1400m (Oulles)
Altitude de déchaussage (descente) : 850m
Activité avalancheuse observée : çà purge de partout, c'est un vrai vide-ordure, très nombreux spin-drift dont un très gros
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par manu R)
boucle depuis Oulles
Je me doutais qu'il devait être pas si mal cet infernet et en avait causé aux copains pour tâter le terrain. La dernière fois on est un peu restés sur notre faim en skiant presque que des boules, des milliards de boules dures puis molles en bas, depuis 100m sous le rappel jusqu'en bas (clapierre et salomé m'avait dit préférer les boules molles.. ;)). On se disait qu'en neige poudreuse çà doit être dément à faire, quitte à ce que le haut soit pas forcément très rempli. Puis y'avait l'ambiance qui nous avait été enlevée par le brouillard, bref, on avait une mini-revanche à prendre en quelque sorte.
Suite à ces allégations, les anciens (nous les appelleront ainsi du fait qu'ils étaient nés au moment de la parution du fameux bouquin, d'aucuns même étaient en âge de l'acheter, c'est dire... ;)), ces anciens donc se sont mis en tête de faire ce couloir un peu mythique, la 89ème et dernière course du bouquin, plus simplement le 89.
Ayant un créneau avant-taff, j'en parle à un autre collègue avant-taffeur, le fameux Vinz, si vous connaissez : le beau gosse, surfeur, bronzé, ses photos font le plus de clic sur ST, bref, une icône ! jpc et sdx (quelle idée ces pseudos à 3 lettres... on se croirait en face :D) sont chauds bouillants, yougs devait en être mais en pourra pas nous accompagner, de même que Frédo. Au final, c'est pas plus mal de n'être que 4, surtout si vous êtes optimiste pour le rappel...
Rdv tôt le matin histoire d'être "sécure" et avoir le temps, les anciens ont les petits "zieux" ce matin, la nuit a été courte et le sommeil dur à trouver j'ai l'impression. Ça se confirmera pendant la montée, le forme n'est pas optimale. Montée très (c)Oulles d'ailleurs ou nous suivrons une ancienne trace recouverte par les récente chutes, merci à toi l'ami, grâce à toi, tout (r)Oulles jusqu'en haut du couloir diabolique. Sacré contraste en effet que ce versant Est baigné de poudre et de soleil, avec la pétole, un versant bisounours qu'on n'aurait pas renié descendre façon grandes courbes et gerbes de popow, et ce couloir lugubre et austère, venté sur le haut, sombre, étroit, bref, çà fait pas rire les patates à la cave quoi !
Vinz essaye de faire son GO et détendre l'atmosphère, on sent bien que la tension est palpable : - "c'est raide ce truc!" (x3) ;)
C'est vrai qu'ayant déjà parcouru le couloir, on allait pas leur dire que la suite est pire :D : - "non non, ca va, c'est bien là"
Mais les conditions sont bonnes, voire excellentes même si le remplissage du haut est un peu moins conséquent que la dernière fois, et un écoulement raye le toboggan, obligeant à une certaine attention qd on le traverse...
Relais trouvé, on a pris 2*30m, ben on fera 2 rappels du coup... Il aurait fallu 2*60m pour passer d'un coup (je comprends pas bien le topo du coup, et comme l'accès au relais du bas est tout a fait foireux, autant prévoir 2*60m et n'en faire qu'un car pas de solution intermédiaire). On avait pas eu l'ambiance la dernière fois, ce coup-ci ce sera une double, avec des monstres spin-drifts qui débarouleront pendant qu'on guenillera aux rappels. Dans l'ensemble on sent bien le côté traquenard du bouzin, et çà passe bien, sauf qd les draperies régulières deviennent plus pressantes et plus consistantes. Une bonne frayeur donc au moment de repartir sous le rappel et du coup un ski rapide pour, n'ayons pas peu des mots, se barrer.
La suite sera beaucoup moins stressante, la pente déclinant et le risque s'éloignant, un peu... Nous aurons droit à quelques péripéties d'un facétieux skieur ;) puis nous retrouverons la piste forestière au moment où le couloir devient inskiable.
Une belle matinée, il est temps d'aller au boulot, ou pas. A noter, encore un non-but mais aussi une offrande, une cordelette cette fois-ci...
Alors, heureux les copains ?
débrief : conditions assez limites tout de même, on assume mais on se gargarise pas, d'ailleurs j'ai clairement pas trop envie d'y retourner. Les attentes à faire des manips accentuent grandement l'exposition aux risques mais aussi la qualité du ski. On pense pas forcément à déverrouiller les crochets des chaussures, on reste un moment dans la pente, les muscles tétanisent et le froid fait son office, bref, pas les meilleures dispositions pour skier le plus proprement, à ne pas négliger. Je n'ai pas connaissance d'une descente dans le 5.x aussi longue en temps et en déniv (ok le Marinelli mais c'est loin), donc pas la plus raide, ni la plus dure techniquement, mais ces paramètres énoncés plus haut ne doivent pas être sous-estimés, pas vrai les copains ? ;)