Départ : Bessans (La Bessanaise) (1737 m)
Topo associé : Ouille d'Arbéron, Traversée NW-SW
Sommet associé : Ouille d'Arbéron (3563 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 5600 m.
Ski : 4.1
Sortie du dimanche 31 mars 2019
cyrilleb, BenjamStrap, Gegeff, raphio
Conditions nivologiques, accès & météo
5 jours de beau temps, vent en J2, J3 et J4, quelques retour d'est (nuage sur la frontière en J3), plus chaud en J5Etat de la route : RAS
Altitude du parking :1737
Altitude de chaussage (montée) : 1737 m à la Bessanaise
Altitude de déchaussage (descente) : 1800 m , bas des pistes à Bonneval
Activité avalancheuse observée : ras, risque 1 , mais conditions de neige dure pendant tout le périple. Le risque majeur était une mauvaise glissade , cramponnage de rigueur. Toutes les expos S, SW et SE sont bien pelés.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Ouille d'Arbéron | 3563 | SW | 13h40 | Dure | pas de décaille, vent | |
Glacier du Baounet | 2900 | Irrégulière | de 4 à 2 étoiles en fonction expo | |||
Canyon de la Valletaz | 2900-2400 | W | 14h15 | Moquette | ||
Glacier sous l'Albaron | SW | Dure | cramponnage dans la partie raide du haut | |||
Albaron | 3637 | 13h30 | ||||
Glacier des Evettes | 3400-2600 | N | 16h00 | Poudre tassée | de bonnes portions poudreuse | |
Sous le col de Trieves | 3100-2600 | NW | 12h00 | Trafolée | attention à bien visualiser sa descente, barre sur le bas, tirer rive droite | |
Aprés le col des Pariotes | 3034-2760 | S | 14h30 | Transfo lourde | très bon au dessus du lac | |
Grande Aiguille Rousse | 3482-3150 | SW | 13h40 | Irrégulière | Fond dure sous neige irrégulière jusqu'au canyon | |
Alpages sous Aiguille Rousse | 3150-2100 | S | 14h15 | Moquette | la meilleure descente de tout le parcours |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par cyrilleb)
Avec Jean-Yves
Bessans-refuge d'Avérole-Ouille d'Arbéron-refuge d'Avérole-Albaron-refuge des Evettes-glacier du Grand Méan-col du Grand Méan-glacier du Mulinet-col de Trieves-sources de l'Arc-col des Pariotes-Refuge du Carro-Grande Aiguille Rousse-Bonneval
Corse, Val Maira, Valpeline, Dolomites, déjà cochés. Que faire cette année?
Du local, de l'itinérant. Le choix se portera sur la Haute-Maurienne. Mais ou, sous quelle forme?
Après un apéro en bonne et du forme, la décision est prise, on partira d'Avérole, et on finira au Carro , en passant par les Evettes.
Reste plus qu'à affiner le parcours, les brumes de l'apéro passées, on se rend compte que l'on n'a pas choisi la facilité, sommets exigeants, distances, itinérances, poids du sacs...
Le départ se rapproche, les doutes se manifestent, petites formes pour certains, peu de course pour d'autres...
Mais comme d'habitude la magie opère, le départ sous le Charbonnel , en dépit de nos gros sacs se fait sous un beau soleil, premier casse-croûte à Avérole, première nuit en refuge.
On y est, direction l'Ouille d'Arbéron. Neige bien dure tout du long, petite bise, cramponnage à partir de 3300, ski sur le sac on atteint le sommet. La descente en SW, demandera beaucoup d'attention, béton sur le haut, pas de décaille du fait du vent. On navigue entre les barres pour accéder au glacier du Baounet, une fois celui-ci atteint, on plonge vers les gorges de la Vallettaz sur une belle moquette... Boarder cross ensuite sur 2 kms pour rejoindre le refuge et se taper une dernière remontée de 100 m.
J3, on quitte Avérole pour les Evettes, l'objectif est de monter à l'Albaron, puis de redescendre la longue arête jusqu'à la selle de l'Albaron, pour ensuite redescendre le long glacier des Evettes jusqu'au refuge.
2 interrogations , arriverons-nous à nous hisser facilement au sommet dans la partie rocheuse , en raison du gros sacs et des skis sur le dos, et est-ce que l’arête sera en bonne condition pour être redescendue?
Comme la veille, la neige est bien dure, on remonte la longue combe qui mène au glacier sous l'Albaron. Cramponnage à partir de 3300 , le bastion rocheux se rapproche, la pente se redresse. Ben sort la corde du sac (costaud,il l'aura porté tout au long du périple), séance de révision des noeuds , contortionnage dans la paroi en raison des skis sur le dos et nous voici enfin tout fier au sommet. On profite rapidement du paysage, mais on ne traîne pas car cela bâche du coté italien. C'est la longue désescalade qui commence, elle passe bien crampons aux pieds, mais de sournoises rafales de vents nous demandent de l'attention... Nous voici enfin en haut du glacier des Evettes, descente en cartonnée sur le haut, puis à la sortie du S, on rencontre une poudreuse inespérée. On navigue sous la face Nord de la Petite Ciamarella, la glace vive est apparente. Le bas du glacier est de nouveau en neige dure, et on finit sur une bonne portion de Skating pour arriver sous le refuge des Evettes. Encore 100 m à remonter, et on en aura fini pour aujourd’hui. il est presque 17 h, on aura passé pas loin de 9 heures sur les skis!
J4, étape de traversée ce jour en direction du Carro, 3 cols à passer, de longs faux plats à remonter ou à traverser. A partir du Mont Séti, on en a pris plein les yeux avec les glaciers du Grand Méan, du Mulinet et celui des sources de l'Arc.
C'est également la découverte des Levanna, contrairement aux Evettes et à Avérole qu'on avait déja parcouru l'été, on ne connait pas le secteur. 15H00, dernière descente de la journée sur le refuge du Carro.
C'est l'heure de la bière, et on a eu particulièrement soif...
J5, dernier objectif avec la Grande Aiguille Rousse par la face SW . On perd du temps et on se rajoutte de la distance en contournant l'Ouille de Gontière, il aurait mieux vallu viser directement le col de Gontière.
A partir du canyon , 300 m sous le sommet, c'est de nouveau une séance de cramponnage . Fond dur, sous neige transformée, on débouche sur l’arête, plus qu'à filer vers le sommet.
Dernière descente jusqu'à Bonneval en S, du haut jusqu'au canyon, neige très changeante. Ensuite belle moquette ou transformée jusqu'à Bonneval.
Au final, 5 jours superbes, des courses engagées, une vie en refuge toujours riche de rencontres, et encore bravo aux gardiens pour leur enthousiasme.
Merci à Gégé, d’être venu exprès de Corse pour partager ces moments d'amitiés et aussi pour le gros casse-croûte final.
Un clin d’œil à Jean-Yves le Mauriennais, pour la fierté qu'il avait à nous expliquer sa vallée (on le sait maintenant, l'Aiguille rousse marque la frontière avec la Tarentaise!).
Enfin merci à Raphio et Benjam, moteurs de nos projets.
Photos à suivre.