Départ : Col de Porte (1326 m)
Topo associé : Chamechaude, Versant Ouest
Sommet associé : Chamechaude (2082 m)
Orientation : W
Dénivelé : 840 m.
Ski : 2.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du jeudi 11 février 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau, quelques nuages élevés.
Petit vent au sommetEtat de la route :
ok
Altitude du parking :
1240Je suis passé par la rampe sous le câble. Manque de neige dans la partie raide (dérapage/escalier sur 10m)
Altitude de chaussage (montée) : 1240
Altitude de déchaussage (descente) :1240
Activité avalancheuse observée : RAS
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
haut | 2000 | NW | 14h | 10/x | Poudre | poudre sur fond dur, pas mal |
milieu | 1800 | NW | 5/x | Croutée | poudre sur croute trafollée cassante, pas terrible | |
bas | Irrégulière | dure trafollée, bof |
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
La montée à Chamechaude est une valeur sûre pour rencontrer l’animal et ça n’a pas manqué.
J’ai rencontré assez vite quelques spécimens mais de la sous-espèce domestique qui sont, en général, fort sympathiques.
L’un d’entre eux m’a d’ailleurs remercié de le laisser passer sur le haut et nous avons conversé agréablement au sommet.
A la descente, alors que j’allais désescalader le ressaut sommital, j’aperçois un magnifique spécimen sauvage, dans sa parure de jais, qui approche à grandes enjambées du bas du câble.
Il déchausse quasiment instantanément et empoigne le câble tout de go.
Je remonte d’un mètre et me pousse afin de ne pas le gêner, admiratif de sa prestance.
Au moment où il passe près de moi à 50cm, je lance un "bonjour" qui n’obtient pas de réponse.
Toujours enclin à trouver des excuses chez l’autre, j’imagine que la fatigue lui brouille la vue, ou que je lui brouille l’écoute.
Ses muscles sculpturaux ont certainement besoin de tout l’afflux sanguin et il n’en reste quasiment plus pour irriguer le cerveau.
J’ai même pensé, qu’à force de pratique intensive, la masse musculaire lui aurait envahi la boite crânienne.
Je profite de l’arrêt en haut du câble pour faire une photo.
L’animal, après avoir arrêté son chrono à la croix, est déjà de retour.
Je le regarde dans les yeux et lui lance un banal mais bienveillant "il fait beau". Pas de réponse.
J’ai cru un moment, tel le psychologue du film "le sixième sens", être mort et ne pas le savoir, et du coup invisible aux mortels.
J’aurais peut-être dû, à l’instar des explorateurs de l’Afrique équatoriale du XIXème siècle, prendre en compte la différence culturelle et lever amicalement la main en lui disant "moi ami de toi".
J’ai même été tenté de le toucher, tellement il était proche de moi.
Dieu merci, je m’en suis bien gardé ayant quelques connaissances de la faune sauvage.
Si on touche un jeune isolé, il risque d’être rejeté par sa mère.
Surtout qu’apparemment il ne doit pas être un garçon facile.
Philosophe, je me dis que ses homologues des autres éléments, tels le guépard, l’aigle royal ou le requin blanc, ne sont pas là pour être sympathiques.
On les admire et c’est tout.
Je le remercie donc d’avoir illuminé ma journée de montagne.