Départ : Celliers (1370 m)
Topo associé : Pointe de la Balme, Tour par le coup de Sabre de la Balme
Sommet associé : Pointe de la Balme (2683 m)
Orientation : T
Dénivelé : 2350 m.
Ski : 3.1
Sortie du jeudi 26 février 2015
Conditions nivologiques, accès & météo
beau puis jour blan à la descenteEtat de la route :
Altitude du parking :
poudreuse (20 à 30 cm)
Altitude de chaussage (montée) : cellier
Altitude de déchaussage (descente) : cellier
Activité avalancheuse observée : traces de plaques dans certains versants N et S
déclenchement skieur d'une plaque friable versant NW au dessus des trois cochons, 100 à 150 m de large, sur 200 m de dénivellée, 30 cm d'épaisseur
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec PascalC, greg',marc papet, JB A,fabrice D
cellier=>coup de Sabre=>3 cochons => coup de sabre=> velette => pic de la lauzière => Cellier
Acte 1:
Montée tranquillou dans la combe des plans, et passage du coup de sabre intégralement franchi à ski. du col, on se dit qu'une belle descente nous attend, c'est pentu sans être très raide, bonne neige
Acte 2:
après une descente de 400 m de neige de cinéma, en respectant scrupuleusement les règles d'usage (un par un, on garde le visuel....), on repars d'un replat et je pense rejoindre les 3 cochons par une belle pente vierge. Je glisse à Marc que je descends par le coin le moins raide...
Acte 3: l'avalanche
au bout de qq virage sereins (pourquoi ça partirait là alors que tout parait très saint avec un BRA à 2 à cette altitude, pas de transport de vent observé, on est dans les bonnes orientations théoriques, en plus...), voila que je vois le manteau qui se fissure qq mètres devant moi. Je sais déjà que c'est tout le versant qui est parti dans un macabre silence.
quelques secondes après, je me rappelle que je suis équipé d'un air bag, et oui, je suis si distrait! je tire la poignée et.... et... RIEN !!!! c'est pas grave, il ne me reste plus qu'une option (avec ou sans ballon dans le dos, c'est ce qu'il faut faire): tout shuss.
arrivé à la moraine, je prie pour que l'avalanche ne passe pas au dessus, sinon, fini le visuel avec les copains. je me demande au passage où sont les clés de la voiture et à quoi je dois ressembler à "skier" sur ce tapis roulant qui n'en fini pas derrière ce bourrelet qui crache des aérosols. j'ai aussi très peur de me faire un genou.
Le temps se distord, beaucoup de pensée s'entrechoquent. c'est un espèce de film, un mauvais rêve mais je ne me réveille pas.
Une fois sur la moraine, je me rends compte que la coulée s'est arrêté, je l'ai dépassé car elle s'est stoppée.
Un bref moment choqué, je ne vois plus mes amis, c'est là un grand moment de solitude. Non, c'est pas possible, ils n'ont pas pu.... ouf, ils sont là tous les 5 prêts à intervenir, il doivent être mort de trouille pour moi.
j'évalue: 200 m de dénivelée, 30 cm à la cassure, 100 m de large minimum: au moins 7 000 m3 de neige qui n'ont pas voulu de moi...
Acte 3: remontée
Et oui, il faut tout remonter en souhaitant aucun évènement de type suravalanche. les copains ne repeautent pas car prêts à tout. je ne doute pas d'eux. à aucun moment d'ailleurs.
Acte 4: délayage
après une bonne poire que je réservais pour la pointe de la balme, on remonte au coup de sabre. frayeur: un brouf juste en dessous alors qu'on est tous les 6 descendus là.
un peu de bon ski dans la valette, on remonte au grand pic, l'avalanche est déjà loin...
ça restera une bonne journée en montagne grâce à cette happy-end.