Roc Noir de Combeynot, Face SSW, le 22.04.25 par jpc

Massif : Ecrins
Départ : Villar d'Arêne (Pont d'Arsine) (1667 m)

Topo associé : Roc Noir de Combeynot, Face SSW

Sommet associé : Roc Noir de Combeynot (3112 m)

Orientation : SW

Dénivelé : 1100 m.
Ski : 4.1

Sortie du mardi 22 avril 2025

jpc

Conditions nivologiques, accès & météo

Météo/températures : Doux, sans vent, Iso 0° vers 2500m, grand beau puis petit voile de cirrus puis grand beau dans l'après-midi.
Conditions d'accès/altitude du parking : Route au noir puis chemin limite carrossable jusqu'au pk d'été. À éviter avec voiture basse ou par temps humide.
Altitude de chaussage/déchaussage : 2050m en haut du Pas d'Anna Falque. Possible de descendre jusqu'à 1900m mais cela devient craignos (le torrent fait son œuvre sous le névé)

Conditions pour le ski : neige de névé d'été jusqu'à 2100m environ (grip correct le matin, trop mou ensuite). Cramponnage portant pour accéder au Vallon de la Route (même si pas impossible de monter avec les couteaux, pourquoi risquer de s'en coller une belle ?). Rephoquage jusqu'au début de la face. Puis retour aux crampons.

Moquette déjà très molle dans la face à 12h15, donc 1/2 tour avant le top. Moquette extra (orientée W entre 2500 et 2100).

Conditions nivo et activité avalancheuse : RAS Beaucoup de purges ont déjà eu lieu…

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu

Itinéraire suivi : topo

Horaires : 7h30-12h30.

Le Vallon de la Route se mérite comme un col du tour de France même s'il n'y a pas de route —et c'est tant mieux, cette solitude si près du GR et des Combeynot. Le panorama sous les yeux ralentit la moyenne horaire, surtout avec les souvenirs qui se posent sur ces sommets, ces vallons et même sur le refuge. Tiens : fermez les yeux, effacez le refuge bunker moderne. Que reste-il ? Le vieux refuge d'hiver, qui remplit toujours son bon office. Et à côté apparaissent : un magnifique refuge en bois (cembro ? mélèze ? je ne sais plus), bas-flancs et murs, qui sentait bon… le bois (curieux, non ?) ; et un curieux "refuge", cabane métallique pour chantier dans laquelle on accédait l'hiver par une ouverture du toit et une échelle descendant dans l'antre, bien isolée par la neige mais jamais réchauffée en journée (certains l'ont peut-être connue quand elle a été remontée pour agrandir le refuge du Pavé). Il m'arrivait d'être seul en ces lieux en mars-avril ! Une fois pris par la nuit et la neige, seule l'odeur de fumée du poële froid m'a évité de passer à côté sans le voir. Une autre fois, en mai (!), le berger bloqué dans la bergerie aujourd'hui démolie. Et on descendait en ski jusqu'au pied du col…

Quand même, c'était mieux avant, non ?

Non.

C'était mieux parce qu'on était insouciants, avec le Goléon veillant matin et soir sur nos nuits alors qu'on n'avait même pas un regard pour lui, obsédés que nous étions par les Agneaux, Neige Cordier, les Agneaux, Chamoissière, les Agneaux, la Grande Ruine, et bien sûr les Agneaux ! Et sa cabane des "glaciologues" qu'on utilisait parfois pour réduire la marche d'approche et pour ne pas trop se perdre dans le dédale des moraines.

Carpe diem!

PS si un amateur de volatiles peut me suggérer le nom de ce petit oiseau (photos 14 et 15) plus gros qu'une mésange, un poil plus petit qu'un merle ; qui fait "tîîî tîîî tîîî" pour appeler madame; dont les ailes sont noires mais la queue très orangée et un peu allongée (pas aussi long qu'une bergeronnette, quand même), merci d'avance

Les mystères de la Pointe Nérot

La porte d'entrée de l'alpe de Villar-d'Arène

Valfourche : au fond coule la Romanche

Goléon : le vieux sage observe de loin l'agitation permanente du col d'Arsine

La Grande Ruine divise

Vallon de la Route : pas de route, pas de plat

Le toboggan de Neige Cordier souligne toujours le sommet

Plus près du toit de la Tête de Pradieu

Couloir de la brêche de Tombe Murée, ex-gloire du proba de l'aspi dans les années 1980

Tiens ? Les Agneaux : trop beaux…

La masse se meut… vers le bas

Le bas de l'Homme n'est pas beau à voir

Fin du monde vue par un naturaliste pointilliste

Tîîîî tîîî bonjour monsieur le ???

Ah et voilà madame, qui chante pourtant un peu plus grave pour l'appeler

À Villar d'Arène, ils ont piqué tous les blocs de Cargneule de l'alpe pour construire leur église. Heureux soient-ils…

Ah oui, évidemment, il y a aussi la Meije là-haut

et, surtout (?), le Brec de l'Homme

Commentaires

hobbes, le 23.04.25 14:08

chouette CR et légendes !

Laurent Couturier, le 23.04.25 14:22

top 😁

taramont, le 23.04.25 15:41

Ah la la, jpc, quand la nostalgie vous chamboule…mais c’est beau.
Une Q : comment distingue-t-on Mr de Mme chez un oiseau dont on ne connaît pas l’espèce ?
S’agissant de l’espèce, je rejoins l’hypothèse de Grebleau sur la sortie du 22/4 de LeHip : un merle à plastron mais on ne distingue pas bien le plastron.
(J’ai aussi aimé les légendes des photos et j’espère que c’est de celles-ci, de légendes,que parlait Hobbes…😀)

jpc, le 23.04.25 16:00

@Taramont: ah ba, c'est sûr que Hobbes ne parlait pas de moi 😎 😄.
Pour les zozios : je les ai trouvés un peu petits pour des merles, et puis la queue orangée (c'est ce qui a attiré mon regard), et puis le bec pas jaune. Et souvent Madame a une livrée plus terne que celle de Môssieu-qui-veut-qu'on-le-voit.
@ Hobbes et Laurent: merci !

hobbes, le 23.04.25 16:22

je parlais bien des légendes des photos... ainsi que du contenu du texte, dont les faits rapportés sonnent comme des histoires qu'on raconteraient au coin du poêle du refuge.
bref : 👍

Joky, le 23.04.25 18:32

Vous souvenez vous de ces départs en car pour Villard d'Arène après les cours au lycée Stendhal Il fallait rejoindre ensuite le pont d'Arsine à pied ? Nous avions du materiel improbable récupéré chez les amis des parents qui ne skiaient plus, nous cherchions des idées de sortie dans le "Traynard". La nuit tombait et fallait passer l'inquiétant pas d'Anna Falque alors que la neige regelait puis, guidés par une méchante lampe de poche à pile plate Wonder, nous devions trouver une sombre cabane mais si possible pas celle avec échelle d'accès par le haut si glauque. Il fallait rapidement se faire chauffer un bouillon sur le bleuet et s'installer dans un "pied d'éléphant" qui perd ses plumes pour les jambes et la cardis pour le haut. Puis le lendemain une merveilleuse bambée vers le col du Clot des Cavales ou la Brèche des Chamois ou la Breche Gaspard ou la Grande Ruine ou la Chamoissière et vite revenir pour ne pas louper le dernier bus :-)

jpc, le 24.04.25 11:03

Ah ah, pas connu car je n'étais pas grenoblois, mais cela devait être qqchose. Avec des autocars d'époque, en plus...
Dans le genre, pour moi, une tentative en vélo depuis le lycée à Valence, avec arrêt au Péage-de-Vizille pour cause de fesses défoncées par le poids du sac à dos et horaire en voie d'explosion. on a fini en stop (pour les jeunes : le stop, c'est une appli sans téléphone, qu'on actionne en levant le pouce au bord de la route) et montée de nuit.
Ah oui, tu me rappelles l'austérité du Pas de l'âne d'Anna Falque, le bleuet, les virées au Clot des Cavales avec descente en aveugle (pas de frontale ni lampe) de la moraine sous le refuge, etc.

David Z, le 24.04.25 23:55

Taing, bons restes le JpC ! 🤩😊😄

jpc, le 25.04.25 04:01

OK, je reste, merci ! 👍

taramont, le 25.04.25 21:13

DavidZ : comment vous pouvez dire ça à un jeune homme ? 😉