Bis repetita, ou presque... 3 jours autour du col de la Vanoise

Massif : Vanoise
Départ : Pralognan la Vanoise (le Plan) (1410 m)

Topos associés : Col de la Glière, Versant Sud Col de la Grande Casse, Versant Ouest

Sommets associés : Col de la Glière (3162 m) Col de la Grande Casse (3096 m) Pointe de la Séchette (2626 m)

Orientation : T

Dénivelé : 3370 m.
Ski : 3.1

J1: Pont de la Glière (12h) - Pointe de la Sechette (15h30) - refuge du col de la Vanoise (17h). D+ 1000m / D- 500m - 9.2km

J2: refuge du col de la Vanoise (9h30) - Col de la Glière (12h30) - refuge du col de la Vanoise (14h45). D+ 1250m / D- 1240m - 10.1km

J3: refuge du col de la Vanoise (8h30) - Col de la grande Casse (11h30) - Col des Schistes (14h) - Pralognan (15h). D+ 1120m / D- 2150m - 18.2km

Partis, comme toujours, avec pleins d’ambitions et d’idées en tête pour 3 jours autour du refuge du col de la Vanoise, nous finirons avec comme une impression de déjà parcouru, ou presque…
La même équipe que l’an passé, ou presque, puisque Géraldine (allias Jaipasdestyle) et Cristin sont avec nous cette fois-ci.
En J1 nous avions prévu de monter à la Pointe des Creux Noirs (D+ 1150m depuis le pont de la Glière) avant de rejoindre le refuge.
Départ skis aux pieds, presque à l’heure prévue (c.a.d avec 2h de retard) plus les conditions du moment qui font quand même craindre les pentes raides, nous serons forcés d’adapter notre itinéraire. En effet, au niveau du lac de la Patinoire, devant la pente raide permettant de prendre pied sur l’ancien Glacier du Vallonet et où l’on aperçoit ce qui ressemble à une ancienne coulée, et l’heure qui avance, nous décidons, sous l’insistance du sage du groupe (c’est bien d’en avoir un dans un groupe), de renoncer vers 2550m et de repartir vers la Séchette avant de basculer sur le refuge.
REX de J1:
Les + : aperçu d’un beau cirque du coté de la Patinoire et du Glacier du Vallonnet où il faudra revenir, la bonne cohésion du groupe face au renoncement et le plaisir d’être tous réunis à nouveau en montagne
Les - :  trop d’ambition surement, notamment sur un premier jour, avec les incertitudes liées au temps de route. Pas de réel col ou sommet atteint.

En J2 nous avions prévu de monter à la Pointe de la Rechasse et de redescendre coté Est par le Mont de la Para et remonter au refuge en bouclant via le Mollard de la Loza…
Sauf qu’en discutant au refuge on comprend vite que la Pointe a été asséchée par le vent et donc impraticable à moins de grimper dans les cailloux comme des chamois. Coté Est, cela ne sera surement pas la joie non plus et de toute façon du gros vent est finalement annoncé pour les 2 prochains jours au moins. Bref, il faut changer complétement nos plans, inutile de monter sur le glacier en plein blizzard…
Du coup on se décide pour l’endroit qui nous semble le plus abrité du secteur et que l’on connait pour l’avoir fait l’an dernier : le col de la Glière, souvent en bonnes conditions ; ce que nous confirment 2 randonneurs avec qui on sympathise au refuge, l’un étant Néo-Zélandais et l’autre Slovaque, et qui en revenaient. Certains d’entre nous gardent aussi dans un coin de la tête l’idée de faire le col des Schistes sur la route, auquel nous avions renoncé l’an passé pour cause de surfréquentation.
Bis repetita donc pour cette deuxième journée.
L’itinéraire pour le glacier Sud de la Glière est toujours aussi beau et nous serons à l’abri des grosses rafales de vents (+70km/h) jusqu’au moment de la descente. Cette fois-ci nous passons le petit verrou en crampons plutôt qu’avec les couteaux, c’est plus sécu. Ensuite nous déroulons et nous arrêterons comme la dernière fois à la fenêtre donnant sur le col de la Grande Casse (alt. 3131m) plutôt qu’au col en lui-même qui semblait bien plaqué (cf. photo). En arrivant à la fenêtre nous sommes rattrapés par un trio venant de Pralognan et qui eux pousseront jusqu’au col pendant que nous profiterons d’une belle poudre tassée sur le glacier.
Arrivés au pied du couloir des Schistes, nous étudions la belle pente vierge qui semble nous appeler et parait praticable et safe. Nous hésitons, certains par prudence ou appréhension, d’autres parce qu’ils commencent à fatiguer, et finalement décidons de rester solidaires et de garder l’option pour le lendemain, sachant que le programme initial pour J3 ne sera de toute façon pas respecté…
Fin d’après-midi au refuge à surveiller à la jumelle la descente de la Grande Casse au crépuscule par le binôme NZ-Slovaquie, qui seul a eu le courage de tenter l’ascension ce jour, et qui se sera arrêté à la sortie des Grands Couloirs. Ouf, ils sortent de la dernière pente juste à la nuit tombante et arriverons à la frontale au refuge juste à l’heure de la soupe.
On profitera aussi, à défaut d’entrainement au mouflage, d’une séance d’hypnose relaxante conduite par Géraldine pour la chambrée. Christophe s’endort comme un bébé...
REX de J2 :
Les + : belle journée, belle ambiance de montagne, bon choix d’itinéraire par rapport à la météo, et bonne surprise quant à la qualité de la neige.   
Les - :  bis repetita (pour 4 participants sur 6), col des Schistes non atteint, ce foutu vent de +70km/h…

En J3 nous avions planifié le Mont Pelve et la Pointe du Dard avec redescente par le Glacier de l’Arcelin. Autant vous dire qu’on avait presque vu juste…
Le temps sera couvert, le vent soufflera toujours en fortes rafales… du coup après moultes hésitations, nous nous sommes décidés pour le col de la Grande Casse et au retour, tenter ce fameux col des Schistes si la motivation est là !
Bis repetita donc pour ce troisième jour.
Autant vous dire que je n’attendais pas grand-chose de cette journée : météo très moyenne, col de la Grande Casse que j’avais trouvé quelconque, long et pénible l’an passé et peu d’espoir qu’on aille finalement aux Schistes.
C’est donc toujours sous hypnose que je suis le groupe. A la tête, Fab et Cédric sont sans doute eux aussi dans le même état car ils nous embarquent dans une première pente scabreuse, entre neige béton et sous couche complétement sans cohésion, pour rejoindre le faux plat du glacier de la Grande Casse. Un peu de neige fraiche sur le visage lors d’une belle chute de Cédric dans une petite descente facile le réveillera totalement 😉… quoique…
Sous le col, la pente se redresse et devient neige béton. Tout le monde chausse les crampons, alors que l’an passé on l’avait sorti tranquillement en skis. Sauf Cédric qui montera jusqu’en haut avec les couteaux mordant à peine la neige, chapeau !... Il avouera ne pas en avoir mené très large quand même dans certaines conversions…
Pause « dégagée » et sans vent au col. Certains d’entre nous voudraient en profiter pour descendre de 200m sur le glacier de Rosolin pour voir… Mais je commence à les connaitre !… Les 200m vont vite se transformer en 400m de remontée en long faux plat… Je fais donc ma mauvaise tête et j’arrive à convaincre tout le monde de rester sur le plan discuté la veille (leur ai-je vraiment laissé le choix ?).
La descente du col est très agréable sur ce fond dur mais bien trop courte. Très vite la pente s’adoucit et nous nous laissons glisser jusque sous la Séchette. Il est tôt, tout le monde est encore en forme, alors sans tergiverser nous remontons la pente sous la Séchette, permettant l’accès vers le col des Schistes, que nous trouvons tout juste tracé par le groupe des jeunes du CAF Alpi de Chambery, qui en profitent aussi pour faire des exercices de mouflage dans la pente… Je dis ça, je dis rien…
On utilise donc leur belle trace de montée (merci les jeunes !) et nous arrivons tous au col ravis d’avoir poussé jusqu’ici ! Un col très esthétique que ce col des Schistes ! On profite du moment, du calme, de la vue et de la solitude.
Descente dans une neige de bonne qualité, type poudre tassée avant de devenir moquette sur le bas.
Le retour jusqu’au parking se fait en mode piste damée sur neige dure, entrainés par Géraldine à fond la caisse (mais pourquoi a-t-elle choisi ce drôle de pseudo ??).
REX de J3 :
Les + : une journée sans attente pour ma part qui se transforme en bel objectif atteint. 2 beaux cols dont l’un un peu technique cette fois-ci et l’autre super esthétique ! Bonne qualité de neige dans l’ensemble et météo s’améliorant pendant la journée. Et bien sûr, un groupe toujours aussi sympa prêt à toutes les rigolades et qui ne m’en veut pas trop quand je râle…
Les - :  bis repetita ? Pas tant que ça au final 😉