Pic de la Belle Etoile, Versant Nord, le 21.03.23 par Marc Papet

Massif : Belledonne
Départ : Le Pleynet (1430 m)

Topo associé : Pic de la Belle Etoile, Versant Nord

Sommet associé : Pic de la Belle Etoile (2718 m)

Orientation : N

Dénivelé : 1285 m.
Ski : 3.3

Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo

Sortie du mardi 21 mars 2023

Marc Papet

Conditions nivologiques, accès & météo

Météo/températures : Beau temps, doux
Conditions d'accès/altitude du parking :1445 Pk du Pleynet
Altitude de chaussage/déchaussage : 1445 mais avec 5 interruptions. Entre le départ 1445 et le Chalet du Pra 1670, un tiers de la montée se fait à pied
Conditions pour le ski

:du sommet jusqu'à 2500m: 15 cm de poudre légère excellente mais sans aucune adhésion sur une sous-couche très dure. A la descente, c'est comme si quelqu'un en bas avait tiré la nappe. On a décapé toute la 1ère pente de sa couche de surface. Sur 50 m de large elle est descendue tranquillement s'accumuler 150 m au-dessous..

de 2500 à 2050: 10 cm de poudre excellente . A 2050, on passe sans transition de la poudre un peu lourde à la croûte.

de 2050 au sommet de la pente à arcosses: on a basculé versant soleil, côté Rocher de l'Evèque, pour profiter de la neige ramollie: ski agréable

Pente à arcosses sous le Rocher de l"Evèque: méchante neige dure et trafollée dans la première moitié, se ramollissant et retrouvant le sourire au fil de la descente. Neige agréablement décaillée sur le final, en approchant du chalet du Pra..

Skiabilité : 🙂 Bonne

Compte rendu

Oh, divine surprise, on peut chausser les skis au ras du parking! Par les temps qui courent, à seulement 1450 m d'altitude, c'est exceptionnel.

On déchante 50 m plus haut. La suite, masquée jusqu'à la dernière minute, est une route... au goudron. On déchausse, on rechausse... Ainsi de suite jusqu'à 1670. La plaisanterie a assez duré? Point du tout! Il y a encore une interruption de 20 m pour traverser le ruisseau du Pra, en amont du chalet. C'est seulement derrière qu'on peut tourner la page.

La neige est dure sous le rocher de l'Evèque. Christian remarque que les arcosses ont drôlement poussé depuis sa dernière venue, il y a trois ans. Les filous! un mètre de neige en moins pour leur broyer le dos et tout de suite, ils en profitent.pour s'étaler. Encore quelques années sans neige et ils seront aussi hauts que des aulnes, leurs cousins des plaines..

On passe à pied les 80 derniers mètres avant la sortie sur la combe du Vouteret. C'est plus confortable et aussi rapide que de jouer les équilibristes en couteaux, dans un verrou verglacé par les passages antérieurs.

La combe du Vouteret est vierge de traces. La neige tombée il y a 48h00 a tout lissé et remis les compteurs à zéro. Dès 2000; le traçage commence, tranquille jusqu'à 2250. Ensuite, on lâche la combe pour attaquer à gauche dans le pentu Là, on rigole un peu moins car la poudreuse de surface ripe sur le fond dur. Il faut caller les carres un coup sur deux. Vers 2500, les conditions évoluent, en pire. La poudre a gagné en légèreté et en épaisseur, mais la sous-couche s'est totalement bétonnée. A certains endroit, c'est carrément de la glace vive. On tente les couteaux car le rippage devient malsain. On gagne un peu.

Christian n'a pas pris ses crampons, alors je tire conversions sur conversions, tous les 3 m. Nous sommes dans la pente finale; je grignote peu à peu du dénivelé mais c'est éreintant. Je me dis que je serais tellement mieux, crampons aux pieds. Un surfeur qui a profité de notre trace pour nous rattraper, n'a pas ces états d'âmes. 50m au-dessous, il enfile son split sur le sac et monte avec ses boots souples, sans possibilité d'y enfiler des crampons. Il nous dépasse, il est jeune et fringant, il il n'a pas l'air d'avoir de problèmes. S'il le fait, c'est que Christian peut l'imiter, lui qui a de belles chaussures neuves ( 2 sorties), avec des semelles rigides crantées d'équerre .

Avec Pascal, on n'a pas oublié nos crampons et on est bien contents de les enfiler.

.Le final à pied, c'est une délivrance!... Tout au moins pour moi. Christian aura quelques tensions dans des passages "à bout de pied". Pascal, équipé de gants fins, aura vite les mains gelées.; Il finira la montée en évitant de prendre appui dans la neige. Du surfeur, nous ne saurons rien.

Superbe descente. En dehors du jeune qui nous a devancé, tout est vierge devant nous. Alors on se goinfre. Et comme chaque fois, on le regrette une fois en bas. C'est déjà fini. Trop court, trop rapide, trop de vitalité, trop d'impatience... On aurait dû faire davantage de pauses, déguster, profiter du paysage, de l'espace.

Mais s'arrêter tous les 3 virages pour savourer aurait édulcoré et gâché une si belle descente... Le Problème est sans solution.