Massif : Ecrins
Départ : Champhorent (1560 m)
Topo associé : Pointe Maximin, Couloir nord-est
Sommets associés : Pointe Maximin (3230 m) Les Rouies (3589 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 3400 m.
Ski : 5.1
Départ : Champhorent (1560 m)
Topo associé : Pointe Maximin, Couloir nord-est
Sommets associés : Pointe Maximin (3230 m) Les Rouies (3589 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 3400 m.
Ski : 5.1
Sortie du dimanche 19 mars 2023
Conditions nivologiques, accès & météo
Sortie sur 2 jours:
1/ samedi, beau temps, ciel voilé, vent modéré, regel faible
2/ Dimanche, instable, ciel bouché, giboulées de neige, nuages sur les sommets, regel faible
Conditions pour le ski : (ci-dessous)
Côté Maximin - Infâmes sous 2000m, neige de printemps, avec boulettes et traces dures jusqu'à 2400m, froide ou carton, avec boulettes au-dessus jusqu'à 2800m, compacte et froide, finement poudreuse en surface de 2800 à 3200m.
Côté Rouies - Très hétérogènes, infâmes et pourries sous 2000m, neige de printemps versant W entre 2000 et 2700m vers les Rouies puis neige changeante selon les contrepentes, froide compacte ou cartonnée, dure ou vitrifiée.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Vallon Lavey | 1400-1800 | Néant - Portage | Humide | Début d'Enneigement discontinu vers 1700m, non skiable même en montée - très humide | ||
Vallon Lavey | 1800-2000 | 20-60cm | Humide pourrie | Manteau humidifié en profondeur, traître au passage des ruisseaux et dans les pierriers | ||
Côte des Rouies | 2100-2700 | W | Neige de printemps | Légèrement décaillé en début d'aprem - manteau dur - redurci par le vent vers 16h | ||
Vallon du Druvet | 2000-2400 | E | Neige de printemps | Pourri sous 2000m, portant le matin au-dessus - peu skiant - bcp de relief dur et de boulettes,(moquette courte vers 2200m) | ||
Pentes d'accès | 2400-2800 | E | 10 cm de neige poudreuse | Fond dur bien présent - poudreuse en surface - parfois cartonnée - humidification en cours | ||
Couloir | 2800-3200 | NE | 10-20 cm de poudreuse | Hivernal | Neige froide poudreuse ou compacte - assez portante - dure en rive gauche avec un bon grip |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Sortie sur 2 jours, Samedi et Dimanche
Pas full, pas foule au refuge de ???
Je vous vois tous venir, vous avez pensé au refuge de l'Oule ! Et bien non, il s'agit bien sûr du refuge de la Lavey, dans le massif des écrins.
Allons, fini les apostrophes, soyons sérieux, un tant soit peu - J'ai caché dans ce texte quelques figures de styles, saurez-vous reconnaître la fée litote, madame métonymie, Princesse métaphore ou Anne Allitération, Monsieur Phémisme et l'amy perbole.
Jour 1 / Accès refuge - Vers les Rouies
Habillés de nos carapaces, nous sommes partis samedi dès l'aube (8h) du parking de Champhorent, vers cette Mecque de la marche à pied d'hiver - Le refuge de la Lavey.
Un mois déjà, que nous sommes venus, traîner nos pattes et nos mollets, sur les cailloux usés de ce joli chemin, qui mène le voyageur dans un vallon vallée tout au coeur du massif, dans l'ombre de ces reines intemporelles, qui veillent sur nos âmes.
La dernière fois, c'était loupé, nos corps n'avaient pas supporté le poids de cette immensité, ils avaient rendu l'âme, l'un après l'autre dès le premier jour, pour se finir au coin du pas de poêle et en grasse matinée. Cette fois, c'est différent, les ruisseaux chantent allègrement, nous prenons notre temps. Pierre expérimente une nouvelle technique de portage pour les sacs à dos pleins, le posé de skis, en équilibre sur le haut du sac, et ça marche ! Ca marche même 2h, le temps de marche nécessaire pour aller au refuge.
Sous le refuge, pas plus de neige qu'en Février - Il semble qu'elle ait fondu, puis qu'elle soit retombée, plus molle, plus fraîche, plus traître.
Au refuge, il n'y a pas foule, mais il y a personne - Les duvets remplissent les couchettes du dortoir, silencieux comme une tombe, nous ouvrons les volets.
Il n'est que 10h30 et les journées sont longues, on se dirige donc vers le "plus loin", vers Les Rouies, son lac et ce couloir, plaie béante d'une montagne en mal de neige, en mal de glace, en mal d'amour. Arrivés au bout du vallon, devant nous 2 silhouettes, en terminent avec les conversions, 700m plus haut, à l'entrée de cette déchirure verticale. Quelques minutes plus tard, les silhouettes ont disparu et nous nous inquiétons. La coulée de boulettes qu'ont peut apercevoir semble bien plus ancienne et ne recouvre pas, les traces des conversions. Où sont-elles donc passées ?
Elles réapparaissent finalement à l'attaque du cooloir, un bon moment plus tard et nous les rattrapons enfin à la moitié du couloir - Merci pour la trace les gars, c'était du caviar !
Depuis le sommet du couloir, une veille trace continue seule, en direction des Rouies, je poursuis un moment cet(te) inconnu et je m'arrête sur l'épaule neigeuse qui domine la face Ouest des Rouies vers 3200m.
Redescente avec les copains - C'est plus raide que la montée ne nous laissait l'imaginer - surtout le départ, en neige bien froide sur fond dur - Chris nous fait une bonne blague en tentant un Cork 360 dès le second virage, suite à un décrochage simultané de ses fixations neuves... Cause encore non identifiée - 20m plus bas, il gagnait un ticket pour 300m de chute en mode Cheese Race... mais vu qu'il est anglais, ça le connaît :) - Beaux virages et belle ambiance dans cette balafre inconnue, première en pente raide pour Greg, vraiment ?
Retour au refuge dans une neige de plus en plus mauvaise, qui ne porte plus nos corps comblés - On remet les peaux sur le dernier km - en descente ...
15 à 20 personnes sont ici ce WE - On est un peu serré dans la salle commune, mais l'ambiance est sympa et vivante. La plupart dormait dans le dortoir, mais certain dans le couloir et certaine dans le canapé (mais c'était pour combattre les souris :)
Jour 2 : Couloir Maximin
Réveil 6h - Lever 6h20 - Départ 7h35 - la motivation est lente à venir ce matin
Le temps est mitigé, nuages et ciel bleu se partagent l'espace entre les cîmes acérées des Fétoules, des Muandes ou de l'Aiguille d'Olan.
Nous avons dit "On ira voir", alors "nous allons voir"
La neige porte assez bien ce matin et nous montons rapidement, les yeux errants sur les murailles de cette forteresse qui nous entoure.
Vers 2500, le chemin tourne à gauche et la neige devient froide, la pente devient raide.
Nous conversons de plus en plus et nous parlons de moins en moins. Parfois, nous distinguons la trace de nos prédécesseurs, qui sont montés hier.
Souvent nous retraçons, lentement, sûrement vers la base du couloir. Des flocons tombent du plafond blanc qui couvre désormais la montagne, le brouillard doucement s'installe.
Les dernières conversions et nous rencontrons la falaise pour chausser nos crampons, il est 10h - Juste au-dessus l'écharpe blanche du Maximin s'enfonce dans le brouillard, c'est là que nous allons. Comme hier, c'est un véritable escalier qui se déroule, merci aux traceurs des jours précédents. La trace est splendide, parfois recouverte, sur quelques mètres par les traces de descente, c'est presque une randonnée.
On ne sent pas la pente, on ne voit pas la pente, en fait on ne voit rien du tout :)
On sent juste au fond de nous, que nous avons bien fait, d'accepter l'incertitude et de monter "pour voir".
Arrivée au sommet, il est 11h15, nous admirons LA VUE EXCEPTIONNELLE et nous imaginons, à travers le brouillard, l'Olan et ses couloirs, la cîme du vallon, les crêtes effilées, le sud, l'espoir...
Et puis nous descendons, TOUT SCHUSS dans le brouillard.
La neige est poudreuse et sur la droite, le rocher noir donne du contraste à ce couloir.
La pente suit une courbe exponentielle inversée, douce en haut et de plus en plus raide - La neige reste bonne, poudreuse en rive droite, dure et froide en rive gauche, les vieilles traces ne gênent pas - Comme un citron, je reste concentré.
Au crissement de nos skis, nous repérons sans voir, la trajectoire crispée de nos cuisses écrivant, sans un cri notre histoire.
Retour pépère dans le vallon, dans une neige changeante qui n'admet pas la prise de vitesse - On retrouve les copains qui terminent leur exercice de mouflage en bas et on termine sur une moquette humide pas mauvaise pour un brunch au refuge.
Et maintenant, il n'y a plus K, descendre à pied, porter, puis remonter à la voiture, l'esprit déjà porté vers de nouvelles aventures.
Amigos, Amigas, le printemps est porteur d'espoir, il en faudra pour sauver nos glaciers, pour continuer à skier.
#2 Là ou c'est raide au Maximin
#3 La vue splendide au sommet
#4 Virages sautés
#16 L'aveugle qui remonte au parking
#21 Tête de l'Etret
Une vue exceptionnelle !
#9 Vers l'au-delà et l'infini
#12 Accès au refuge ...
#1 Arrivée au refuge dans l'herbe et au soleil
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#25 Une équipe de choc
# 27 Cîme du Vallon
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#24 Suspendus
#20
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#19 Sur des oeufs
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#13 Dernières conversions du Maximin
#10 Dans l'escalier
#7 Avant de plonger
#8 Contre la falaise
#11 Le ski du haut plus haut que le genou :)
#6 Dans le rétro
#5 Pentes inférieures
#14 Les descendants du ciel
#15
#17 Reflets de montagne
#18 Chemin du retour