Une sortie proposée et une idée initiée par Cédric en ce moment, ça ne se refuse pas!
Départ tardif, pour une belle et grande sortie cool.
Ravis de chausser des le parking à 1000m, la journée commence bien. Les nuages hauts se dissipent rapidement pour faire place au soleil. L'arrivée à la combe de La Valette est spectaculaire, avec le pic du frêne qui trône. On atteind facilement le col du golachon, avec une redescente plein soleil en basculant au sud. La pause repas s'impose, on profite du soleil, de la solitude, on n'a pas croisé une âme. On prend notre temps pour remonter le pas du frêne, en regardant l'horaire. On l'atteindra à 15h, estimant que c'est suffisant pour finir notre boucle. Le spectacle s'enchaîne à la descente du pas du frêne, où l'on aperçoit au loin une magnifique mer de nuage. On peut continuer sereinement au soleil la remontée à la brèche du frêne. Notre attention se porte sur le raidillon glacé, on aperçoit aussi en basculant dans ce versant la mer de nuage, mais on y prête pas d'importance pour l'instant. Ca n'est que plus tard que La descente dans le brouillard attire notre attention, on est vigilant, on sort le téléphone toutes les 5 minutes pour vérifier la trace et ne pas louper la traversée vers le col de la pierre. En descendant, le brouillard est de plus en plus épais, il finit par nous alerter quand on ne voit plus rien, plus deux mètres devant nous, plus de trace au sol, rien, on ne voit rien. Je sors le téléphone, on est juste en dessous du col de la pierre. On a perdu beaucoup de temps avec ce brouillard, il est 17h. Il neige. Il faut alors remonter, trouver le passage. On remonte 20m, on ne voit rien. Il fait froid, on a 2000 de d+ dans les pattes, mais dans ces moments la, il y'a un regain d'énergie, il faut s'activer. Peut être que le col ou on était finalement plus bas était le bon? On y retourne. Le gps nous indique encore quon est trop bas. Je n'ai plus que 10 pour cent de batterie. Cédric en a encore, on decide alors de prévenir les secours pour leur expliquer la situation. Ils nous demandent de chercher, de faire le point dans 15 minutes. On remonte, on cherche, on finit par se retrouver sur une arrête, vide de chaque côté. La trace indique qu'on est tout prêt... mais on ne voit toujours rien. Il est 17h45, je n'ai plus de batterie. Il est temps de rappeler les secours. Ils ont pris en compte notre situation, mais ils ne peuvent pas intervenir avec le brouillard. Le stress monte de plus en plus, que faut il faire? Cédric decide de persévérer, il faut trouver le col, sinon, secours ou pas, on ne nous trouvera pas. La nuit tombe. On entame une traversée un peu à l'aveugle, ski sur le sac, neige dure, piolet. Je veux mettre les skis pour aller plus vite, mais c'est clairement l'option dangereuse, Cédric me raisonne. Après une centaine de mètres: soulagement, le col, enfin. Il fait presque nuit. Cédric n'a presque plus de batterie. On rappel les secours, 112. La régulation du CODIS 73 nous met en contact avec le référent montagne. Côté Savoie aucun hélicoptère ne pourra décoller.
Gmsp73 engage donc une caravane terrestre de 3 pompiers suivie par une équipe en renfort de 2! On apprendra ensuite qu’ils avaient entamé la montée depuis saint hugon car notre reconnaissance gps nous avait localisé initialement côté Chambéry du col de la pierre…
Il est 18h15, le vent se lève. On a repéré une sorte de trou sous une pierre. C'est le début d'une longue attente... les secours partent de loin, ils seront là à partir de 22, 23h.
A la fois soulagés, et hébétés par le froid, la nuit, l'enchaînement, la gestion du stress et du froid est ... horrible. S'enchaîne mille question: comment va t on redescendre? Va t on redescendre ?
Vers 19h30, le brouillard se lève et le plafond est au dessus de nos tête, on distingue les lumières de Saint Rémy.. Rappel des secours. Le référant montagne grâce à ces nouvelles informations contacte l’Hélicoptère gendarmerie de modane avec à son bord le PGHM Savoie.
Une seconde caravane part de modane pour le col de la pierre avec quad à chenilles et skieurs secouriste.
Un hélicoptère est finalement engagé vers 20h15 pour dépose des secouristes au plus haut et si possible nous atteindre…
Secours à 20h30 arrivent par miracle entre 2 trouées a nous atteindre!
merci à tous! Tellement de gens mobilisés pour nous …
Ils nous déposent dans le noir total à l'aérodrome de saint Rémy, il faut maintenant déranger un proche à 21h... arrivée et transition un peu bouleversante chez nous à minuit. Les secours le lendemain nous expliquent à quel point le pilotage de nuit, avec le vent, le nuage était délicat...encore merci.
Maintenant, place à la réflexion: comment cela a t il pu nous arriver? Pour l'instant, je retiens les leçons suivantes:
Avec les années, le sac s'est allégé pour laisser place que à l'essentiel et à l'efficacité. Je ne partirais plus jamais sans une doudoune, une couverture de survie, une frontale, une batterie de secours pour une traversée de plusieurs vallées.
La haute montagne et ses risques m'a amené à minimiser toutes ces sorties en plus basse altitude... je suis calmée. Les sorties sauvages et longues nécessitent une marge.
Dans cette zone, on avait du réseau! Mais et pour toutes les autres sorties où on ne capte pas ? C’est évident que les secours ne sont pas toujours possibles.
Je ne suis pas sure de ressortir en dehors d'un temps anticyclonique, et après 9h du matin !
On a encore beaucoup à apprendre ...
Remarque: étonnant ce 3.1, ça m’a paru sous évalué