Perquelin 12h30 -2° / Prairie 14h00 cagnard / Sommet 14h30 ventilateur nord bien allumé
Conditions pour le ski :
Perquelin > col des Ayes, route forestière bien remplie de poudre froide damée par les passages de raquettes principalement.
Prairie : moquette grandissante par endroit jusque soupe légère
Pas de l'Oeille : bon remplissage soupe légère
Plateau : frigo déneigé
Activité avalancheuse : RAS
Première Dent, première sortie en Chartreuse, en fait première sortie de la saison tout court. Tout court, façon de parler parce qu'en partant de Perquelin c'est plus long. Mais c'est plus joli aussi. Perquelin c'est encore l'hiver polaire quand les crocus chantent déjà à tue-tête sur la prairie de la Dent. Perquelin la poudreuse reste jusqu'à l'été. Enfin façon de parler.
En parlant de façon de parler, j'ai failli tester ChatGPT pour faire ce CR. Mais je me suis abstenu car j'ai imaginé le pire. Le pire, ce serait un texte intégralement pondu par un algorithme (je boycotte " intelligence artificielle", c'est tellement idiot comme concept), bref un texte sorti d'un data center en plein désert californien et qui finirait à la Une de ST, loin devant les cadors étoilés de la communauté, celles et ceux qui font montre d'une assiduité créative remarquable.
Je me suis dit que ça signerait la mort de ces plumes, déjà que la neige bat de l'aile... Je me suis dit que l'appel du nombril ne justifiait pas l'usage d'un nègre en silicium, qu'à écrire sans péril on est liké sans gloire. Alors, au diable les chatbots, j'en reste à une écriture à l'ancienne, avec quelques neurones qui s'agitent autour d'un crayon qui gratte.
Bon au fait, côté ski. Skitour, la Dent de Crolles ...
Voyant depuis quelques jours les moues tristes des émoticônes indiquant la skiabilité des sorties, j'ai presque hésité à racheter des skis cailloux, les anciens n'ayant vraiment plus grand chose à rendre aux requins. J'ai bien fait de m'abstenir. Franchement, c'est plutôt bon, ça monte quasi tout en peaux sauf pour moi le passage de la chaîne, qui se saute en douceur à la descente.
Certes les requins sont là, en bancs même. La lente marée descendante des dernières semaines en a démasqué pas mal, mais les plus sournois attendent encore patiemment leur pitance. Parfois ils doivent se contenter d'une maigre touchette sur une spatule, le graal étant le patin pleine gueule avec le krrrrrrrrr de la carre qui se barre, le geignement de la semelle qui se déchire dans les grandes longueurs, le "fait chieeeer meeeeeerde !" hurlé au Père Noël qui aurait mieux fait de livrer de l'AOC poudreux plutôt que du carbone à mille balles.
J'ai skié en mode bisounours, susurré des mots doux aux oreilles des requins, compatis avec eux de l'anticyclone qui s'annonce et va les laisser à poil en plein soleil. On s'est jaugés à distance respectable, le Fanny du jour ne vaut pas pour demain. D'ailleurs en parlant de Fanny, ils ne m'ont même pas payé à boire. Ca m'aurait pourtant requin-qué (aargh désolé c'est sorti tout seul, c'est con ça gâche un peu la fin du compte rendu, est-ce que ChatGPT aurait fait mieux ?).