Eulier Vaudaine avec vernes, ours et sorcières

Massif : Belledonne
Départ : Chamrousse (Casserousse) (1400 m)

Topos associés : Pointe de Vaudaine, Depuis Casserousse Grand Eulier, Face Est (ESE)

Sommets associés : Croix de Chamrousse (2250 m) Grand Eulier (2232 m) Pointe de Vaudaine (2482 m)

Orientation : E

Dénivelé : 2180 m.
Ski : 3.3

Eulier nord-est : bien, le couloir direct était tracé, mais les pentes plus au nord pas du tout :) Poudre, parfois tassée. Rare carton.

Sous l'Eulier et Clot des vernes : belle poudre très légère. Attention aux requins, y'a pas si épais. D'ailleurs le clot des vernes, je l'espérais bien avec cette belle neige conservée. Ce que j'avais oublié dans mes calculs, c'est que vue la faible épaisseur de neige, les vernes sont fort fort présentes, donc descente bien plus en mode bucheron que rider !

Vaudaine : vallon en poudre tassée, parfois du carton ou de la croûte et globalement très tracé. Donc bien skiable mais pas dément. Le haut commençant à peine à revenir au soleil à 13h. Le couloir d'accès est en neige dure (voir très dure en contre-pente sud. ). Avec les passages, c'est raclé et irrégulier, bref un tantinet technique...

Couloir de l'Agnelier : neige tassée, un peu raclée mais pas si mal.

Activité avalancheuse : ras

L'objectif en fait, c'était la combe de l'Oursière où j'espérais belle poudre froide. Bon, j'ai eu. Pratique pour contrôler les virages en s'accrochant aux branches des aulnes qui dictent leur loi...

Mais l'accueil une fois en bas a comme souvent été magique. Ours et sorcières y ont préparé dans la brume leur petits sortilèges. Ici, une sculpture de glace dans le ruisseau. Là, le givre qui transforme herbes et tiges en fleurs de glace. Quelque part, une mésange noire alerte de ma présence. La trace de remontée est faite : un renard l'a utilisée pour progresser, le malin. Plus haut, un chamois apparait, puis deux. Je m'arrête pour les laisser avancer à leur rythme. Je leur cause, aussi, de loin. Ben oui, faut être poli quand on passe chez les gens. Et puis leur dire de pas se presser pour moi, que je ne voudrais pas trop déranger. Eux aussi utilisent la trace de remontée (cela équilibre-t-il un peu la fatigue que nos visites en ce lieu préservé leur impose ?). Ils finissent par disparaitre avec quelques sifflements. De dédain devant le pataud bipède ? De colère de voir leur sanctuaire perturbé ? Je préfère me dire qu'ils me rendaient aimablement mon salut.

L'Echaillon est une porte qui m'offre une sortie tranquille vers le monde normal du grelou-skieur-lac-robertien. Les traces se multiplient (tiens, la mienne dans l'Eulier a maintenant de la compagnie, c'est mignon, presque émouvant). Puis un crissement de skis derrière moi annonce un skieur en train de descendre une neige qui ne fait pas, à l'ouïe, très envie. Il me faudra encore attendre la fin de la descente de la Vaudaine pour croiser vraiment trois humains. Puis la remontée au col de Lessine pour les premiers randonneur et randonneuse peu poli·e qui oublient, ielles, le salut. Le sortilège de l'oursière tiendra tout de même jusqu'au milieu de la foule de la Croix avant la plongée dans le brouillard..