Pic Blanc du Galibier (Grandes Rousses - Arves, 2955m)

*Conditions d'accès/altitude du parking : départ en vélo du Lautaret jusqu'au vallon d'accès au Pic Blanc du Galibier, avec 3 briançonnais croisés sur le parking ;-)
Altitude de chaussage/déchaussage : 2420 m / 2420 m.

*Conditions pour le ski : hétérogènes, avec neige croûtée, cartonnée, durcie par le vent, en vieille poudreuse, ou neige de printemps sur la fin de l'itinéraire l'après-midi.

*Conditions nivo et activité avalancheuse : aucune avalanche observée, mais une reptation a commencé à s'ouvrir sur le versant Maurienne, entre Pic Blanc et Petit Galibier ouest.

Avant les chutes de neige du week-end, nous sommes retournés suivre l'état du manteau neigeux dans le secteur du Galibier.
Pour estimer correctement les conditions nivologiques à venir, il est nécessaire de prévoir au mieux les caractéristiques des futures chutes (quantités, variation du vent et des températures), mais également connaître l'état actuel du manteau neigeux, et notamment celui des secteurs avec de la vieille neige sans cohésion (faces planes ou gobelets). Ces grains avec peu de cohésion peuvent faire office de couches fragiles et former des structures de plaque avec la nouvelle neige qui se dépose par dessus (neige fraîche avec une certaine cohésion sur neige avec peu de cohésion).

Après avoir déposé nos vélos, nous montons sur une neige croûtée dans les pentes sud-est, mais dès qu'on évolue sur du plat ou sur une contrepente d'une autre orientation, la neige est tout de suite plus légère (vieille poudreuse). Le vent qui se renforce avec l'altitude favorise du transport de neige régulier par saltation, à partir du col et sur les pentes nord du Pic Blanc du Galibier (formation de petites plaques derrière les crêtes et sommets).
Nous basculons ensuite côté Maurienne en expo nord pour aller faire notre profil stratigraphique, presque au même endroit que lors de notre dernière sortie le 3 novembre, entre Pic Blanc et Petit Galibier Ouest.
 
Profil réalisé à 2780 m sur une pente à 20°. Ciel très nuageux, température de l'air très douce +2,3 °C, hauteur totale de neige 74 cm.
En surface, on retrouve une petite couche de neige travaillée par le vent (1 cm) qui repose sur 10/15 cm de faces planes majoritaires mélangées à un peu de grain fin. Cette couche de neige correspond à la dernière chute du 2 novembre qui a progressivement perdue en cohésion, suite au fort gradient de température auquel elle a été soumise les jours passés (versant ombragé, nuits claires favorisant une température de la neige très basse par rayonnement). On observe ensuite quelques croûtes peu épaisses, puis un manteau neigeux qui devient progressivement plus solide avec davantage de cohésion (de moins en moins de faces planes et de plus en plus de grain fin). Au fond du manteau neigeux, on retrouve des grains anguleux (faces planes) qui ont désormais pris de la cohésion ou des croûtes.
Ce vendredi, avec le fort vent de sud, les températures élevées et la couverture nuageuse, le manteau neigeux est en train de se réchauffer par la surface avec -2 °C observés, et un minimum de température désormais présent vers 20 cm de profondeur à -4 °C.

Résultat des tests de stabilité (hauteur de rupture indiquée depuis le sol, sur un total de 74 cm) :
CT1@73cm SP : la petite couche ventée de surface réagit facilement sur la couche de faces planes majoritaires présente près de la surface, mais cette petite couche ventée est très peu épaisse sur le lieu des mesures.
CT18@45cm B et CT21@15cm PC : on observe quelques tests positifs plus en profondeur, mais au bout d'un nombre de coups élevés (18 et 21), et avec des cassures peu nettes.
ECTX : test négatif,aucune rupture ni propagation observées à l'ECT (3 tests réalisés).

Pas de problème particulier actuellement sur ce manteau neigeux, hormis les petites plaques superficielles qui se sont formées à haute altitude ce vendredi avec le fort vent de sud.
Avec les chutes de neige du week-end, la situation va évoluer, notamment dans les pentes ombragées de haute altitude où la nouvelle chute va se déposer sur de la vieille neige avec peu de cohésion, créant ainsi des structures de plaques.

Romain et Thomas