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Le probleme de la plaque dans le haut du couloir c'est que quand tu montes dans la pente en dessous, les vibrations que tu envoies dans le manteau neigeux peuvent tres bien se repercuter sur la plaque et la faire partir.
Et là tu te prends tout sur la gueule.
Je suis d'accord sur le fait que normalement un couloir à 45° purge naturellement assez vite apres les chutes de neige. Le probleme comme tu dis c'est le cone d'acces au couloir car moins raide donc plus piegeux.
J2LH a dit :Tu (=Jacques Sourribes) parles de l'évolution du matériel, c'est justement ce qui rend l'activité bien plus accessible il me semble.
Et si elle avait entraîné un changement de comportements face aux risques? 😯
La confiance instaurée par les skis larges ne peut supprimer les risques naturels. 😊
jacques sourribes a dit :Nous partions, le WE, d'un point pour en rejoindre un autre sans trop se soucier des conditions météo et de neige mais en faisant peu de sommets et encore moins de couloirs .
(...)
Les mulets que nous étions à l'époque skiaient obligatoirement plus en douceur en stem et petite godille .
Je crois que c'est là une différence essentielle car cette manière d' évoluer étaient moins traumatisante pour le manteau neigeux .
Je ne crois pas. La grosse différence était ce que tu dis en premier : vous ne cherchiez pas spécialement de belles pentes (pas forcément de couloirs raides, mais aussi des pente à 35°).
Donc vous ne passiez pas autant de temps qu'aujourd'hui dans des pentes raides (> 30°), donc normal de moins se prendre de plaques.
La godille est plus traumatisante que la grande courbe, car dans une godille, on s'appuie sur la neige pour rebondir et faciliter le virage suivant, donc on s'enfonce plus qu'à l'arrêt, alors qu'en grande courbe on utilise la vitesse pour flotter plus et on a un enfoncement plus faible qu'à l'arrêt. Par contre en grandes courbes on balaye une largeur plus grande de la pente, mais on peux aussi faire des grandes courbes sur 5m de large (ça se rapproche de la ligne droite, mais c'est possible).
Quand aux surfeurs qui cisaillent le manteau, mort de rire ! S'il y a un engin qui sollicite peu le manteau, c'est bien le surf ! Le surf possède une plus grande surface que les skis de randos de base (pas les gros fats), et s'enfonce moins. C'est bien pour ça que c'est bien plus pratique à la descente, quel que soit la neige ! Par contre le problème est que comme ça enfonce moins, ça va plus vite, on fait des grandes courbes, et on balaye une plus grande largeur d'une pente, donc plus de chance de passer sur une zone déclencheuse. Mais on est pas obligé ! En surf on peut descendre lentement et/ou sur une faible largeur, et même en godille, sisi c'est possible ! C'est aussi possible de bourriner.
La capacité d'enfoncement (ou plutôt flottement) d'un engin de glisse est un paramètre essentiel (mais pas le seul) pour déterminer si il déclenchera plus de plaques qu'un autre. Moins on s'enfonce, moins on s'approche de la couche fragile, et plus le poids est réparti, et donc moins on a de chance de déclencher l'effondrement de la couche fragile. C'est sûr que si la plaque fait 15cm d'épaisseur, on perd à tous les coups, mais pour 50cm ça joue.
Kayaski a dit :J2LH a dit :Tu (=Jacques Sourribes) parles de l'évolution du matériel, c'est justement ce qui rend l'activité bien plus accessible il me semble.
Et si elle avait entraîné un changement de comportements face aux risques? 😯
La confiance instaurée par les skis larges ne peut supprimer les risques naturels. 😊
Peut être mais quand l'amélioration du matériel provoque une augmentation du nombre de pratiquants sans augmentation du nombre d'accidents on peut difficilement dire que l'équipement moderne incite globalement à la prise de risque.
Vrai... Mais on risque là d'être coincé par la difficulté d'établir ce type de statistiques.
De plus, le nombre d'accidents n'est pas obligatoirement représentatif du risque pris.
marika a dit :
Après...je ne suis pas fan du tout des descentes à vue, mais d'un autre coté, on peut se faire autant piéger en montée, et dans ce cas on est sûrs de se faire embarquer (en descente, on peut toujours avoir la chance que ça parte "seulement" sous les pieds, si on a une bonne étoile...)
Toutafé!
Je suis d'accord sur le fond de la théorie, qui dit que dans un couloir les conditions ne seront pas vraiment les mêmes que dans une face...
Dans la pratique, le principal problème du couloir en matière d'avalanche, c'est qu'on est souvent exposé, et surtout que à la montée, tout le groupe y passe 🤢 . A la descente, les gens qui tiennent à rentabiliser leurs cotisations retraite peuvent souvent se protéger un minimum... (c'est vrai que sur un cône c'est paradoxalement moins facile que dans un couloir, parfois).
Le choix de remonter à pied un couloir n'est pas stupide si on craint la plaque de glace cachée sous 10cm de poudre. Elle l'est plus si on ne prend pas en compte le risque d'avalanche, qui peut être bien plus grand.
Dans beaucoup de cas, ça me semble militer pour une descente à vue.
J2LH a dit :
Peut être mais quand l'amélioration du matériel provoque une augmentation du nombre de pratiquants sans augmentation du nombre d'accidents on peut difficilement dire que l'équipement moderne incite globalement à la prise de risque.
alors quelques chiffres stp!
davidg a dit :J2LH a dit :
Peut être mais quand l'amélioration du matériel provoque une augmentation du nombre de pratiquants sans augmentation du nombre d'accidents on peut difficilement dire que l'équipement moderne incite globalement à la prise de risque.
alors quelques chiffres stp!
leilashah.perso.cegetel.net/3REPORTAGES/ReportagesText/EpopeeSkiRando.htm
ici, on parle de 100 000 pratiquants aujourd'hui, cette stat se base sur les ventes de matos.
perso, en 6 ans je trouve que le nombre de pratiquants a beaucoup augmenté.
Nikojorj a dit :Le choix de remonter à pied un couloir n'est pas stupide si on craint la plaque de glace cachée sous 10cm de poudre. Elle l'est plus si on ne prend pas en compte le risque d'avalanche, qui peut être bien plus grand.
Dans beaucoup de cas, ça me semble militer pour une descente à vue.
On a aussi le droit d'attendre 1 jour ou 2 que ça stabilise un minimum avant d'y aller, et non pas le matin, 6h après la chute ou le vent de la nuit !
Ah oui non c'est vrai, qqun d'autre risque d'y passer avant, et le hold-up ne sera pas validé... (et ce sera pire : on se fera montrer du doigt d'avoir fait du réchauffé). Donc autant être celui qui y passera avant, histoire de verdir ceux qui ont voulu attendre 1 jour ou 2.
J'exagère à peine, c'est quand même souvent le raisonnement qui est fait, et qui mène à une surenchère en allant dans des couloirs le plus tôt possible après une chute par peur de se faire piquer son hold-up, avant qu'il n'ait eu le temps de purger !
Hé hé, on est alors pris à son propre piège : on va dans des couloirs en se disant qu'il stabilisent plus vite grace aux purges, mais faut quand même au moins attendre qu'il ait purgé ! Et ça n'est pas instantanée. des fois c'est pendant la chute, mais d'autres fois c'est le jour suivant, et si on remonte un couloir tout beau tout lisse, c'est qu'il n'a pas purgé. Donc soit on sait que ça tient, soit on renonce, ou soit on assume les risques et on ne s'étonne pas que tout s'écroule au premier virage.
EDIT : je précise que je ne suis pas le dernier chercher le "hold-up", je ne juge personne, c'est juste un constat. Je me suis déjà pris de nombreux but en allant trop tôt dans des couloirs ou pentes raides.
Bubu a dit :On a aussi le droit d'attendre 1 jour ou 2 que ça stabilise un minimum avant d'y aller, et non pas le matin, 6h après la chute ou le vent de la nuit !
🙄 🙄 Enfin...
Plus que les théories plus ou moins vérifiées sur le fait que les couloirs raides seraient relativement sûrs, un peu de bon sens et surtout de patience permet de diminuer sensiblement le risque.
Les couloirs ne sont ni plus, ni moins sûrs que les autres pentes. Les couloirs sont des "pentes" comme les autres avec des caractéristiques générales et des caractéristiques particulières.
Chaque pente a des caractéristiques propres (concaves, convexes, grandes pentes sans ancrages apparents, présence de barres au pied etc.) Avec, pour toutes ces morphologies de pentes, les dangers et les risques correspondants.
Comme dit Pïerre, avec un peu de jugeote, un peu de sang-froid (car il est parfois difficile de résister à "l'appel de la pente") et une bonne formation en nivologie (je pense que c'est ce qui manque le plus...), les risques sont diminués dans une notable proportion.
Francoua a dit :une bonne formation en nivologie (je pense que c'est ce qui manque le plus...)
je ne suis pas tout à fait d'accord sur ce point...
Ta formation en nivologie te permet de "dégrossir" au max le risque théorique sur un plan donné, ou en préparation de sortie.
Maintenant, "sur place", ta formation en nivologie ne te permet pas de tout savoir, tout anticiper, tout analyser.
Tu ne vas pas "décortiquer" chaque mètre dès que la configuration de la pente change: passer d'une zône concave à convexe, ancrages rocheux, contre-pentes au dessus de toi, etc.
Ok pour dire que ça limite les risques...
Mais y'a pas de recette miracle, sinon ça se saurait (enfin ce n'est pas ce que tu as voulu dire). Et je ne pense pas que la formation (ou le manque de formation) en nivologie soit le principal facteur accidentogène...Au contraire, cela peut provoquer un excès de confiance, et tu n'irais pas te balancer dans pas mal de pentes >30° si tu n'y connaissais rien en nivologie...
mais peut-être que je me trompe.
> tu n'irais pas te balancer dans pas mal de pentes >30° si tu n'y connaissais rien en nivologie
Si tu sors que par risque 1-2 (en France) et sur les pentes <30° ta vie de randonner sera bien longue (c'est une Methode Munter extrême).
> Au contraire, cela peut provoquer un excès de confiance
Oui les études (c/f McCammon) montre que les gens avec un peu de formation sont plus impliques dans les accidentes d'avalanche... donc peut-être due a un excès de confiance comme tu as dit avec un mauvais interprétation des signes.
C'est aussi pourquoi la formation des guides est maintenant cible vers les méthodes de réduction des risques: Munter 3x3 et reduction, snowcard, stop-go, nivotest etc.
> ancrages rocheux
attention, encore une idée reçu, les ancrages rocheux, comme les arbres, peut également constitué des zones de stresse dans le manteaux neigeuse ou des zones de gobelets. 😉
Je ne sais pas si il existe des chiffres qui montrent que la pratique stagne, diminue ou augmente mais je serais bien étonné d'apprendre qu'elle n'a pas progressé ces 30 dernières années.
Pïerre a dit :Bubu a dit :On a aussi le droit d'attendre 1 jour ou 2 que ça stabilise un minimum avant d'y aller, et non pas le matin, 6h après la chute ou le vent de la nuit !
🙄 🙄 Enfin...
Plus que les théories plus ou moins vérifiées sur le fait que les couloirs raides seraient relativement sûrs, un peu de bon sens et surtout de patience permet de diminuer sensiblement le risque.
Je suis complètement d'accord!! J'ai du mal à comprendre ceux qui après chaque chute de neige vont déminer des pentes ou couloirs raides. Je pense que l'on peut se planter une fois en se disant: "je n'aurais pas dû aller là et je ne le referai pas" mais pas deux 😠 !
En ce qui concerne savoir si un couloir est plus sûr qu'une grande pente, je pense que personne n'en s'est rien (à part quelques experts). Comme il a été dit avant, la nivologie n'est pas une science exacte. On ne peut pas donc établir un "classement" des types de pentes qui présentent le moins de dangers. Je suis d'accord qu'un couloir ne réagit pas comme une grande face avec le vent mais, aller jusqu'à dire que c'est plus sûr, j'ai des gros doutes!
Pour finir, arrêtez de faire des couloirs raides et expos lorsque le BRA n'est pas bon. Vous attendez quelques jours et si ce n'est pas possible, il vaut mieux se faire une petite rando tranquille que se faire une plaque et risquer sa peau pour un couloir que vous aurez l'occasion de faire dans de meilleures conditions.
Bon ski et soyez prudents!