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La situation est singulière, voire exceptionnelle :
- le manteau neigeux est globalement très mince, mais relativement continu.
- les températures de surface de neige sont souvent très froides depuis début décembre (en dessous de -25°C plusieurs fois mesurés vers 2800 m d'altitude).
C'est pourquoi des couches fragiles persistantes se sont formées plus que d'habitude dans les massifs alpins. Elles sont à l'origine des nombreux déclenchements à distances et signalements de vastes plaques enregistrés presque tous les jours.
Attention :
- Ces phénomènes étaient jusque là cantonnés surtout aux pentes ombragées d'altitude (souvent vers 2600 à 3000 m).
- Les pentes plus ensoleillées sont maintenant concernées : SW au dessus de 2400 m par exemple.
C'est ce que nous avions observé il y a quelques jours en Haute Tarentaise (1), ou aujourd'hui dans le secteur du Galibier (2 ; pas joli mais explicite). Ces vidéos de tests nivologiques ont été réalisés après la perception d'effondrements impressionnants. Ils illustrent très bien l'aptitude des ruptures à se propager dans une couche fragile après une faible amorce.
(1) www.youtube.com/watch?v=ONDy4zmmVmQ
(2) www.youtube.com/watch?v=KOzVJp3OyHM
La correspondance entre ces tests nivologiques et l'activité avalancheuse est bien établie :
A chaque fois qu'une avalanche se produit, les tests que nous réalisons à proximité sont positifs, souvent spectaculaires 🤢 (l'inverse n'est pas vrai : on a parfois des tests positifs, mais pas d'avalanches).
C'est ce que nous avions observé et montré avant hier avec une avalanche en Maurienne (voir aussi la vidéo du test nivologique associé) :
www.data-avalanche.org/avalanche/1609340682904
Bref : la situation nivologique est de plus en plus dangereuse, mais elle a l'avantage d'être claire 😄
Hum... c'est pourquoi il est prudent de se tenir loin du plus de 30° en ce moment
😎
Bonne année à tous et vu le froid annoncé pour une semaine cela ne va pas s'arranger 😯
En dessous de 2400m dans Belledonne on a une couche de dure (glace - pluie) et la poudre dessus.
balto38 a dit :on a une couche de dure (glace - pluie)
Bon, en même temps, ce sont les couches fragiles qui sont importantes 😉
On est bien d'accord ? 😮
Merci Alain pour cet énième partage de ton savoir/expérience, soyons prudents
Effectivement a plus qu'épingler ... d'urgence, merci aux modos
Bonjour
Merci pour les infos @alain je voulais juste dire que jusqu'à hier jusqu'à 2250m vers chamrousse il y avait peu de poudreuse sur du dure pas du tout les épaisseurs de fragile que l on voit sur les vidéos. (J avais bien noté que le message était pour des plus hautes altitudes)
Hier à 2400m 40 - 50 Cm de 'fraiche'' sur du dure.
Merci pour les infos, bonne année
Alain Duclos a dit :balto38 a dit :on a une couche de dure (glace - pluie)
Bon, en même temps, ce sont les couches fragiles qui sont importantes 😉
On est bien d'accord ? 😮
Et la glace, mécaniquement parlant, ça n'est pas fragile ?
Re bonjour
Actuellement avec le froid qu'il fait même, en appuyant très fort sur la couche de glace, le dure ne bronche pas. (avec la couche de neige d'hier on tape moins dans la glace - donc le pb est plus ce qui est en dessus de la glace 🙁 🙂 )
Après c'est comme tout, cela dépend de l'épaisseur de la couche de dure... et de la température. En ce moment c'est béton
Pas simple la neige, les avalanches ....
Bon ski safe 🙂
CFred a dit :Et la glace, mécaniquement parlant, ça n'est pas fragile ?
Hum..
Ce n'est pas exactement la bonne question, bien que l'on puisse en discuter 😉
Faut revenir aux fondamentaux : une plaque ne glisse que si elle repose sur une couche qui vient de se désagréger brutalement (amorce et propagation de rupture). Sinon, elle est juste collée à son support (glace ou neige).
Pour le sol, c'est différent 😎
Tout ça était bien abordé dans la vidéo avec Tony Lamiche
youtu.be/CVBbsl5ONqM
Pour ceux à qui le format ne convenait pas, on prévoit une visio un de ces soirs. On vous tient au courant 😊
Bonsoir,
Super idée une visio, cela pourrait être aussi utile à tous les nouveaux randonneurs. (Heureusement beaucoup restent sur les domaines ce qui limite un peu les risques)
Cela permettra aussi de montrer par ces temps d'interdictions que tous les randonneurs ne sont pas des tétés brulés
Merci, je vais me faire un petit rappel avec toutes les vidéos
a+
Balto38, ici le lien d'une visio conférence récente avec Alain: h**ps://www.youtube.com/watch?v=XAq72vUH4J4&feature=youtu.be Y'a de quoi faire.
@ Alain, c'était top cette visioconférence, merci beaucoup.
Aujourd'hui je suis sorti et comme j'avais le temps j'ai fait un trou... Je mets la vidéo de mon test ici: h**ps://vimeo.com/496645530 J'avais apporté un petit cable (frein de vélo) pour couper le gâteau à l'arrière. C'est pas si évident... tu fais comment toi? Tu scies derrière pour désolidariser ta coupe du reste du manteau?
sinon, sur le test en question il y a clairement une couche fragile, fine mais très visible (autour d'une croûte de regel il m'a semblé). Elle est à 40/50cm de profondeur et j'ai du mettre pas mal de pression avant que ça pète: En m’asseyant dessus ça a été radical... Quand je compare avec ta vidéo (la 2 en début de post), tu appuies à peine sur la pelle et ça s'effondre.
Puis je en déduire que la pente ou j'ai fait le test est dangereuse, mais qu'il faudra une surcharge relativement importante pour amorcer une rupture?
Encore merci pour ta disponibilité, t'es une mine d'or!
Merci
J'avais déjà regardé qqe vidéos sur youtube qui en propose à partir des liens fournis par Alain Duclos.
Merci
Tiferet a dit : En m’asseyant dessus ça a été radical...
Ha ha ; excellent 🤣
En fait, on a maintenant mis au point un process très précis pour la réalisation des tests nivologiques (en s'inspirant des nos pratiques, mais aussi des méthodes américaines et canadiennes) :
- 1. LE PLUS IMPORTANT : on sonde au bâton pendant la rando et on se dit "tiens, là ce serait intéressant de creuser". L'expertise est ici. Le reste, c'est vraiment simple 😎
- 2. faire le gabarit : une sonde de 2.40 (mur de la tranchée) et un bâton perpendiculaire de chaque côté.
- 3. Un test de la colonne (comme tu as fait) de chaque côté du mur (angle entre la trace de sonde et chaque bâton). C'est ce qui permet d'identifier la couche fragile sur laquelle on va ensuite tester la propagation.
- 4. Test de propagation avec amorce à la scie (PST) ou en tapant (ECT).
Outils : le câble sert pour la grande découpe derrière (faire des nœuds, indispensable pour couper les croutes) ; la scie, c'est quand même vraiment bien pour travailler proprement 😉 . Magasin de bricolage- jardinerie OK.
Nous avons développé ce process en collaboration avec l'université Savoie Mont Blanc (labo LISTIC), le Syndicat des guides (SNGM) et data-avalanche. Très prometteur 🙂
Concernant ta vidéo :
- On voit aussi une couche fragile temporaire 10 ou 20 cm sous la surface (elle se désagrège mais tu n'y fais pas attention).
- Tu étais sans doute bas en altitude, où les couches fragiles permanentes sont quand même moins marquées en ce moment.
- Exploitation : tu trouveras vite après en avoir fait quelques uns dans des situations variées. Les tests bien positifs causent même à l'inconscient 😉
- Ca fait mal à la main qui tape, hein 🤢
@ Tiferet
Bizarre tu n'as pas la couche de glace tu là fais où ce test ???? dans les alpes ??? Moi je vais vérifier demain mais à priori la couche de glace même avec le pieds je ne la casse pas. (En plus la glace est liée aux rochers dessous car en réalité sous 2400m l'épaisseur totale de neige n'est pas énorme)
Autrement pour les tests de @ Alain c'est beaucoup plus haut en altitude 2500m (avec du vent qui a travaillé la neige je pense) donc pas les mêmes conditions de neige tu semble plus vers les 1500m et moins exposé au vent.
Bon ski
Je vais aller voir la vidéo, 2h whoau je vais essayer de la regarder sur la tv 😄
Ps : je ne connaissais pas le test du postérieur 😄
Génial, merci pour le process, c'est top. J'avais pas pensé à faire des noeuds dans le cable, pas con. la prochaine fois je prends du barbelé 😉
On voit aussi une couche fragile temporaire 10 ou 20 cm sous la surface
Effectivement, je me suis rendu compte de ça en visionnant la vidéo à la maison. En regardant la colonne j'ai rien vu... Trop absorbé par la couche fragile profonde évidente... Bonne leçon.
Tu étais sans doute bas en altitude yes, limite de forêt, 1874m environ... Un peu d'exotisme: En suisse, Alpes bernoises, Diemtigtal, Sous le sommet du Meniggrat.
Les tests bien positifs causent même à l'inconscient Sagesse bouddhiste 😄 Bien emmerdé, je sais plus ou aller demain!
Ca fait mal à la main qui tape, hein 🤣 A fond! La prochaine fois je prends des gants de boxe ou une scie ( je comprends mieux pourquoi la scie...) Ou je continue à m’asseoir sur le truc.
tu semble plus vers les 1500m et moins exposé au vent. Je suis donc à 1874m, oui c'est bas mais un mec s'est fait coffrer à 1300m dans le jura voisin il y a quelques jours...
Quant à l'exposition au vent: C'est un endroit très exposé, sous un sommet en large croupe et en pente douce super exposé aux vents de plusieurs directions.