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Le raide à la mode
Proposé par Bistourett le 24.06.08 à 11:22 :: www.volopress.net :: 838 vus :: 606 clics :: 26 commentaires :: Ski de randonnée
Réflexion autour de la pratique de la pente raide sur Volopress. »Commentaires
C'est une évidence, surfréquentation = danger et pas seulement dans le 5, on a les même problèmes dans les coouloirs étroits en 4
Oui, sûrement grâce à l'effet internet. Effet qu'on peut aussi facilement contourner en évitant d'aller réchauffer le hold-up du w-end passé..
Après, si certains contributeurs (volo ou autre) préfèrent ne pas rentrer leurs sorties en raide pour limiter leur fréquentation et ne rentrer que les classiques, je trouve ça vraiment nul. Soit on joue le jeu et on rentre tout (du 1.x au 5.x) soit on ne rentre rien !!
ca me fait bizarre ces gens qui reconnaissent s'être aventurer dans le raide en partie grace à internet et qui ne veulent pas renvoyer l'ascenceur parce qu'il trouve qu'il y a trop de monde sur ce terrain. un peu égoiste comme comportement.
pour les autres, ceux qui ne se pose pas de question, pitié, continuer de rentre vos sorties inaccessibles au commun des skieurs pour que les simples passionnés incapables comme moi puissions continuer à rèver
Personnellement, je rentre toujours mes sorties en pente raide car je suis bien content de connaître les conditions, l'enneigement des autres massifs qui sont loin de chez moi et parcourus par les autres !!
Alors je fais de même !
Ce qui n'empêche pas d'aller faire d'autres courses que celles rentrées sur internet !!
Sinon, je ne suis pas sûr que ce soit ceux qui se sont aventurés dans le raide via internet qui ne veulent pas rentrer leur sortie mais plutôt des habitués à qui cela déplaît peut être un peu de voir autant de monde !
L'accroissement des risques est certain, plus de trois dans un couloir étroit est un réel problème que j'ai vécu, mais faut-il se "censurer" au nom de cette éventuelle surfréquentation, je ne crois pas !! Chacun fait ce qu'il veut de toute façon, mais c dommage pour la communauté à mon avis !
Y a-t-il vraiment un risque objectif majeur à pratiquer la pente raide à beaucoup. Bien sûr, si quelqu'un chute, et entraîne quelqu'un d'autre, qui entraîne, etc... ça crée un drame. Mais dans un certains nombre de pentes raides, il ne devrait pas y avoir de chute. Bien sûr, ça peut toujours arriver, à tout le monde, c'est bien souvent un coup de malchance. Mais se dire qu'en cas de chute de l'un, ça risque de faire domino, c'est partir en acceptant l'éventualité de la chute. Peut-on vraiment partir en se disant "je risque de tomber" ? Le risque zéro n'existe pas, c'est comme partout. Mais peut-on skier une pente raide et engagée en acceptant un risque de chute important, c'est-à-dire plus important que le risque de se prendre une chute de cailloux sur le coin de la gueule (pour des couloirs encaissés) suffisamment importante pour provoquer la chute ? Je n'irais pas dans une pente si je pensais que mon risque de chute, dû à moi, est plus important que les risques objectifs qui m'entourent.
L'autre problème concerne les purges envoyés sur des personnes se trouvant en dessous de nous (ou par des personnes au dessus). Est-ce que ce risque est vraiment augmenté significativement quand on est beaucoup ? Si un groupe de 10 personnes nous précède, au moins, il n'y a que peu de risque de ne pas savoir qu'ils sont là, et donc on peut se protéger pendant leur descente (qui ne dure pas 15 plombes en général). Ou au moins se protéger quand on est le plus exposé à leurs purges.
Bien sûr, être seul dans son couloir restera plus tranquille, et ajouter du monde ne peut qu'augmenter le risque. Mais le fait d'avoir plusieurs groupes est-il beaucoup plus dangereux que le fait d'aller en groupe dans un couloir (ce que beaucoup d'entre nous font) ? Pour moi, le vrai danger dans la "démocratisation" de la pente raide, c'est d'y voir des gens qui n'ont pas le niveau, et qui se mettent alors en danger (et éventuellement mettent en danger des personnes se trouvant à proximité en cas de chute).
Le raide à la mode?
Et alors?
Apparemment, certains n'aiment pas qu'on marche sur leurs plate-bandes...
les risques évoqués ne sont qu'un pretexte pour une élite qui accepte mal que son petit périmètre soit "envahi"...
etat d'esprit déplorable, mais oh combien répandu.
Waouh, ça taille !!!
Sinon, Bruno a un peu raison... Mais peut-on faire prendre un risque à autrui (celui du dessous si on tombe), alors qu'autrui n'a pas évalué ce risque de la même façon que soi ?
Tu voudrais dire, Bruno, qu'avec quelqu'un au dessus de ta tronche, tu es complètement confiant et détendu ?
ça fait plaisir de voir du monde en montagne, non?...
Pour moi, à partir du 4.x c'est raide ET ça craint dans une configuration couloir surtout, à plus de 3 personnes.
Le reste du débat sur l'élitisme et tutti quanti n'est pas très passionnant... :roll:
Par contre plus on est nombreux dans une pente, plus on va passer de temps dedans --> moins on reste en sécurité (il faut se protéger des purges, ne pas descendre les uns sur les autres, etc...).
Pas tout à fait d'acc avec Bruno quand il parle "d'avoir le niveau". N'importe qui sachant faire un virage sauté est capable de skier dans le raide. Le mental, la connaissance de la montagne, fera 80% de la course.
Donc des gens ayant potentiellement le niveau...(technique) ça en fait un paquet.
Encore faut-il avoir envie de s'engager et de s'exposer! (si si je vous jure, tout le monde ne trippe pas dans du 50°!! :lol:)
Mais bon, chacun ses choix!
par contre, raide ou pas, je trouve ça plutôt sympa de partager un coin de montagne en rando! :wink:
> ça fait plaisir de voir du monde en montagne, non?...
meme si tout le monde est perdu aussi, hein Marika
www.bivouak.net/album_photos/m/Mais_c_est_la_j_te_dis__10795.jpg
:-)
Internet c'est bien quand ça donne l'idée ou l'envie d'aller faire du raide, Internet c'est bien quand ça permet d'avoir une idée des conditions, Internet c'est bien quand ça permet de se raconter, mais Internet ça devient dangereux quand 15 mecs ont lu le même truc sur un site et sont tous allés au même endroit.
On peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et la crémière en plus. Et c'est pas propre au ski de pente raide...
Petit hors sujet: pour poursuivre dans le sens de Yann, c'est bien de rentrer les bonnes sorties pour rendre les autres :ill: mais pour rester honnête et donner de bonnes infos aux autres, il faut aussi rentrer les sorties où on a fait les mauvais choix.
@ bruno : juste un bémol qd tu dis "c'est ceux qui n'ont pas le niveau..." concrètement, un jour ou l'autre si tu veux progresser tu vas aller vers qqchose de + en + dur jusqu'au moment ou tu ne seras plus au niveau ou alors très proche de tes limites et donc tu te mettras en danger, ça ne tiens pas.
J'ai des souvenirs assez flippant de mon 1er 5.1 et puis aujourd'hui çà passe tout bien, mais il a fallu y passer ;-)
pour le reste, je suis d'avis avec MLF : il y a ceux qui répètent et ceux qui innovent, et là à chacun de trouver son compte, même si t'es pas à l'abri de faire une répétition alors que tu pensais innover (tu t'es fait grillé quoi ;-)) et çà m'est arrivé plusieurs fois cet hiver...
quant au côté "élite" du style "je veux que çà se sache mais pas qu'on me suive", beurk
oups, j'avais pas tout lu mais le discours de LPR est, comment dire... à gerber !
moi je trouve ça bien, les gens qui vont tous au même endroit (raide ou pas) au meme moment. Et la magie des sites comme skitour et c2c, c'est qu'on sait où ils vont et où il faut pas aller pour être tranquille.
vive internet ! :lol:
Il me semble que les topos Volopress ont au moins autant joué qu'Internet dans la diffusion de la pratique. La récente diffusion du toponeige Vanoise y est probablement également pour beaucoup dans l'accroissement de la notoriété des couloirs du secteur. N'est ce pas d'ailleurs l'essence même de Volopress que de faciliter l'accessibilité et la notoriété de cette pratique ?
Marika a dit :
Pas tout à fait d'acc avec Bruno quand il parle "d'avoir le niveau". N'importe qui sachant faire un virage sauté est capable de skier dans le raide. Le mental, la connaissance de la montagne, fera 80% de la course.
Clairement je ne suis pas d'accord, et c'est même à mon avis dangereux de penser ça. Si tu rajoutes "en poudreuse", ok, tout le monde est capable. Comme dirait l'autre "en poudreuse, tout le monde est champion du monde", ou encore "un 5.4 en poudre, j'y emmène ma belle-sœur/grand-mère", c'est selon. Mais le danger, c'est que tu te retrouves dans un couloir raide, et au lieu d'avoir la poudre attendue (ok, tu le remarques à la montée) tu te tapes une neige dure, eh bien c'est plus la même. Et c'est pour ça que je pense que non, n'importe qui sachant faire un virage suaté n'a pas le niveau. Avoir le niveau, c'est pas juste être capable de descendre tel couloir en telles conditions, c'est avoir de la marge un minimum, et ne pas se faire avoir par le premier changement de neige qui vient à la réception d'un virage, et qu'on avait pas anticipé.
el-manu a dit :
un jour ou l'autre si tu veux progresser tu vas aller vers qqchose de + en + dur jusqu'au moment ou tu ne seras plus au niveau ou alors très proche de tes limites et donc tu te mettras en danger, ça ne tiens pas.
Ce n'est pas comme ça que j'envisage personnellement la pente raide. Je ne vais pas aller me foutre taquet alors qu'il y a une expo importante pour tester mes limites. Mais en étant à l'aise dans le 4.x par exemple,
ok je vais dans un 5.1 ou 5.2. Et j'irai pas dans du plus dur tant que je me sentirai pas "à l'aise" dans du 5.2. Concrètement actuellement, je ne pense pas avoir une aisance suffisante pour aller tenter le Nant Blanc ! Et même sans aller à l'extrême, je ne suis pas sûr d'avoir envie de foutre mes spatules dans le 5.5... Ça viendra peut-être... ou pas, mais c'est pas un drame !
Bruno, ma remarque était volontairement un brin provoc'.
C'est la réalité de ce qu'on voit sur le terrain!! (ou sur certaines vidéos...:roll:).
Je persiste et signe: quelqu'un qui sait poser un virage sauté proprement (même sans grosse peuf) a le niveau pour le raide...S'il a un gros mental! Tout se joue dans la tête...et dans l'expérience. Les fameuses pentes en neige béton ou maivaises condi dont tu parles, peut-être qu'une bonne expérience de la montagne pourrait aider à ne pas se lancer dedans, non? :wink:
Donc parler "d'avoir le niveau pour le raide", c'est déja un peu élitiste. Une chute peut aussi avoir des conséquences très graves dans le 4.x...
Pour moi avoir le niveau dans le raide, c'est plutôt savoir dans quoi on s'engage, être conscient des risques, et savoir limiter l'expo au maximum (donc ne pas descendre une pente raide à 10pers!!!).
M'enfin...encore un débat stérile, non? :wink:
Marika a dit :M'enfin...encore un débat stérile, non?
Oui... on va s'en tenir là, je suis pas sûr que ça passionne grand monde :P.
pareil pour moi bruno, je me suis engouffré volontairement dans une brêche ;-)
sinon je rejoins pas mal marika sur le mental, il est beaucoup plus difficile d'envoyer un virage quand l'expo est très proche, quand tu n'as pas le droit de rater ta réception, pourtant la pente est la même que plus haut et donc a fortiori le virage n'est pas plus dur que ceux qu'on a déjà posés plus haut dans le même couloir. Pareil quand y'a du brouillard,, j'ai l'impression que l'expo gêne moins car on voit pas ou peu la pente. Mais la technique reste quand même la base et je vois difficilement comment on peut savoir faire un virage sauté propre dans du plus de 45° avec un gros mental et de l'expérience et ne pas avoir une technique suffisante pour le reste ;-)
enfin il y a "descendre" et "skier" et là on n'est pas tous égaux, j'entends par "skier" qu'il faut au moins enchaîner les virages sans s'arrêter, du coup on pourra avoir un niveau de 5.5 en "descente" et certainement moins en "skiant" (c'est un peu comme en escalade quand tu es en moul' ou en tête)
allez maintenant que j'ai remis un peu de bordel dans ce post, je vais aller bosser :P
je suis d'accord avec le distinction entre descendre une pente raide et la skier. Finalement, quel est le plaisir de descendre une pente raide, c'est-à-dire la descendre sans la sensation - caractéristique du ski - de GLISSER. Je dis cela, mais il m'arrive aussi de faire des virages sautés dans certains couloirs raides, car je n'ai pas le niveau ou la caisse pour enchaîner les virages.
En tous les cas, l'un des effets notables des sites internet est de discuter sur le ski et ses pratiques... Et ce n'est pas rien.
"enfin il y a "descendre" et "skier" et là on n'est pas tous égaux, j'entends par "skier" qu'il faut au moins enchaîner les virages sans s'arrêter,"
Quelle importance?
L'essentiel est d'arriver en bas entier et d'y prendre du plaisir.
Quant à savoir si on a "skié" ou "descendu", comme il n'y a pas (encore) de jury... Mais j'ai l'impression que ça change. Big Brother is de plus en plus watching you.
La pente raide à la mode, je ne pense pas. Celà est plus du à une élévation de ski du skieur de randonnée, qui depuis quelques années viennent de plus en plus du ski alpin, bref, pour beaucoup de très bons skieurs alpins, c'est presque une évidence que de faire de la pente raide, ensuite chacun a ses limites au niveau de l'engagement qu'il souhaite prendre dans une descente. Les topos de Volodia, ont aussi fortement contribué à populariser ce genre d'itinéraire. On ne peut quand même pas cracher sur internet, alors qu'il est une source d'information fabuleuse, de nombreux itinéraires très intéressants peuvent ainsi être partager par tous. Pas de gloire à tirer à skier du 5.X, mais seulement une énorme satisfaction quand le plaisir de la glisse vient s'ajouter au cadre imposant que permettent ce genre de descentes. L'égo démesuré de quelques uns, ne doit pas faire oublier l'intensité que ces descentes peuvent procurer, alors pourquoi ne pas les faire partager?
bien d'accord avec toi bertrand, on remet çà quand :wink: ?
@ francoua : ce n'était pas un jugement, juste une argumentation afin d'étayer un propos, et comme le dit si bien bertrand, c'est tellement mieux quand "y'a d'la glisse". Et puis chacun aura son avis propre sur la question et perso je ne pense pas être le dernier à dire (sur le web notamment) si je ne me suis pas fais plaisir dans une descente, même si c'était du 5.x, c'est une question d'éthique personnelle. D'ailleurs çà me rappelle une citation d'un alpiniste regretté dont je suis allé voir la projection du film ce soir : "parce que le style compte parfois plus que la performance" :wink:
ok je sors !
Ce genre de question métaphysique me fera toujours bien rire. On a vaguement l’impression que certains prennent plaisir à réinventer régulièrement le fil à couper le beurre.
HFO sur volo a totalement raison. Ce n’est qu’une évolution de nos pratiques parmi tant d’autres. L’avenir dira si cette évolution est significative.
Par ailleurs, l’effet internet est à 2 niveaux. 1er niveau : je vais dans une course parce que l’info est sur tous les sites de France et de Navarre. C’est parfait pour être à 10 dans la même course avec toutes les conséquences totalement prévisibles. 2ème niveau : j’utilise le net intelligemment pour collecter des infos diffuses et je fais des belles courses en étant seul (ou presque).
Finalement, il faut se rappeler que chaqu’un est libre de prendre les risques qu’il souhaite. Je me rappelle avoir fait un aller-retour Grenoble-Charpoua dans la journée car je ne souhaitais pas me battre à 15 dans Naia. Nous avions été les seuls à redescendre. Mais, si j’avais été affûté et capable de tenir le rythme pour être devant, je serais probablement resté et aurait pris part aux jeux du cirque.
De toutes les façons, la prise de risque est à contre courant de l’évolution de la société. Je peux me tromper mais je pense que la prise de risque globale dans nos pratiques est moins importante que dans les années 1920-1950. Essayez donc de comparer l’engagement dans les Italiens de la Grande Casse avec le matos/entraînement/information actuels et celui dans les tranchés de 14-18.
tetof a dit :Essayez donc de comparer l’engagement dans les Italiens de la Grande Casse avec le matos/entraînement/information actuels et celui dans les tranchés de 14-18.
Pas un peu déplacé comme comparaison?
Je ne le pense pas. Subi ou volontaire, la prise de risque est une notion relative qui dépend de son vécu. L’alpiniste ayant survécu quelques mois dans les tranchés n’aura pas le même vécu « risque » qu’une personne cuvée 2000. Globalement, la vie est nettement moins risquée et beaucoup plus confortable qu’au début du siècle. Nous avons beaucoup plus de choses à perdre.