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avalanche
Proposé par patEmbrun le 16.02.14 à 18:10 :: 32767 clics :: 6 commentaires :: Ski de randonnée
www.youtube.com/watch?v=mOvBVmQrexMjulien lopez nous fait part de son coup de bol dans cette avalanche
Commentaires
"une p'tite frayeur !" dit-il.
Euh c'est quoi, alors, une grosse frayeur ?
L'article sur cette avalanche dans le hors serie de Skieur Magazine sur les avalanches est bien plus interessant, parce qu'il y a une analyse des erreurs faites, Enak Gavaggio, avec lui au départ, ne voulait pas forcement faire cette dernière pente, et parce qu'il a passer du temps à ouvrir son ABS en tirant sur le harnais de la GoPro....
Une vidéo "sensationnelle", ok. Un poil plus d'analyse serait interessant...
Effectivement, un peu plus d'analyse leur ferait du bien.
Déjà, s'il était monté au sommet en ski de rando, il aurait peut être senti , durant la monté, que la pente pouvait "craindre" de par la composition du manteau neigeux sous les pieds par exemple!
Bref, associer les risques qu'il a pris, surtout de la manière qu'il a abordé ce sommet (en hélicoptère), au l'activité "ski de randonné", me laisse perplexe.
Le ski de rando permet d'avoir une approche plus objective du risque d'avalanche sur le terrain, car on commence par remonter du bas de la montagne à pied; nous ne nous faisons pas déposer en hélicoptère!
Il faut éviter de mélanger les torchons et les serviettes dans un même placard!
Bonjour,
Nous avons fait, fin novembre, une soirée "débrief" avec Julien à l'OT de Grenoble. Vous auriez appris que, même sans être montés en peaux, ils avaient déjà une très bonne idée de la composition du manteau, de la très probable instabilité. Tellement qu'Enak qui devait passer en premier à renoncer et que le photographe (qui n'est pas qu'un photographe) avait insisté pour mettre en place une procédure "béton" en cas d'incident ou d'accident (positionnement/rôles/hélico). Vous allez dire : inconscience de se lancer dans une telle face alors même qu'ils "savaient". Tout est discutable. Julien pensait fortement que ça partirait (juste sous la corniche). On constate d'ailleurs qu'il s'en échappe rapidement. Parce que justement il avait anticipé cette éventualité et avait réfléchi à ce qu'il devait faire si ça partait (se rééquilibrer puis tracer droit, ayant analysé que le terrain lui permettait de tirer une droite). Ce qu'il n'avait pas anticipé, c'était la taille que pourrait prendre, au final, cette plaque (ça part large à droite puis à gauche). Le point d'abri qu'il avait choisi n'étant plus à l'abri, il se prend une boite au moment de sa réflexion ("je ne peux plus aller à gauche sous l'éperon rocheux, je vais sur la droite ... oups, une bosse ...). Alors : pourquoi s'être engagé avec tout cela dans la tête ? C'est un "professionnel" du ski. C'est son job. Mais surtout : il s'était "mis" une contrainte psychologique qui l'a empêché de renoncer : il n'avait que cette journée pour faire des photos et filmer pour ses sponsors. Un peu comme pour tous les témoignages d'accidents ou incident d'avalanche que l'Anena publie dans sa revue : le plus souvent, des gens assez expérimentés (skieurs de rando, hors-piste, alpinistes) se font choper non pas parce qu'ils avaient mal analysé la situation, mais surtout parce qu'ils se sont fait piégé par leur inconscient, une motivation externe à leur processus de décision : jour de poudre, sommet jamais fait, envie de briller auprès de ses congénères, couloir en condition le jour J ....
Désolé pour ce long post. C'était juste pour dire que les professionnels du ski ne sont pas des inconscients, pas plus que les randonneurs expérimentés qui se sont fait choper et qui témoignent humblement sur Skitour ou ailleurs.
Nota : je ne suis pas pour l'utilisation de l'hélico en montagne, à des fins de loisirs. On peut sans doute considérer que ces skieurs utilisent l'hélico à des fins professionnels (même si ça nous apparait comme un loisirs !). Combien d'entre nous vont au boulot le matin en voiture et pas à la seule force des mollets ? Je sais, c'est argument est discutable.
@Fred ANENA
merci de nous expliquer les coulisses. Maintenant ça devient plus interessant de revoir la vidéo. Au premier coup d’oeil, Julien Lopez a l'air de se lancer dans la pente comme un inconscient. La réflexion avant le problème, elle ne se voit pas sur le film.
On comprend la rapidité de l'intervention après l'avalanche et je me suis bien douté que les pros du sauvetage ont opéré très vite. Ce qui veut dire que les procédures sont au point.
C'est tellement spectaculaire que c'est dur de s'imaginer comment ne pas s'en douter. Alors merci pour ce post long.
Bon ski à tous