Départ : Bessans (La Bessanaise) (1737 m)
Topo associé : Albaron, Par le glacier du Grand Fond
Sommet associé : Albaron (3637 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 1500 m.
Ski : 3.1
Sortie du dimanche 27 janvier 2008
marika, Amanda, AnneCe, cec, dim, Jip, joebar, juju, Kler, leced, Maud, nanoulu, Pedro, Ricil, squal, Vinc, Yann
Conditions nivologiques, accès & météo
Voilé, fort vent de Nord à partir de 2000m, grosses Rafales vers 3000mEtat de la route :
Altitude du parking : 1737m, la BessanaiseGlobalement les sommets sont très dégarnis et ravagés par le vent.
En versants froids, on trouve des neiges soufflées avec alternance de plaques dures en neige froide bonne accroche, et fonds de combes en poudre tassée bien skiante. Peu d'accumulations douteuses, tout ce qui était transportable s'est barré ou est devenu plaque dure.
Attention cependant dans certaines pentes froides et abritées, nous avons trouvé des couches fragiles (gobelets) sans cohésion au dessus de rochers/végétation.
Les pentes Sud et ensoleillées sont bien transformées, avec encore un peu de poudre en SW abrité.
Globalement des quantités de neige assez moyennes, la Haute Maurienne ne semble pas avoir reçu de chutes de neige faramineuses. Mais le vent a beaucoup décapé en altitude.
Glacier du Grand Fond apparemment totalement bouché (s'il reste des crevasses?).
De visu: le Charbonnel est tout en glace.
La skiabilité aurait été **** avec un peu de soleil pour décailler cette transfo bien béton.
Altitude de chaussage (montée) : 1737m
Altitude de déchaussage (descente) : 1737m
Activité avalancheuse observée : RAS, mis à part de grosses coulées de fontes au dessus des Vincendières
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Avérole --> Sous le plateau | 2000-3400 | S | Gelée | Neige gelée béton sur toute la montée | ||
Glacier du Grand Fond | 3500-2500 | W | 20 | Poudre tassée | Poudre tassée alternance soufflée | |
2500-1700 | W | Gelée | Neige béton non décaillée |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par marika)
Avec Amélie et son chéri Fran6cus de la plage, MC, Thomas, d'autres, encore plein d'autres
Récit d'un petit WE collective en masse pour s'entraîner au skitour game avant l'heure.
La loose Team étant dûment représentée, elle ne faillira pas à sa réputation et entraînera bien des malheureuses âmes dans son sillage médiocre et butogène.
Tout commence plutôt bien: imaginez un rencart sur le classique spot du Casino Of Crolles, à pas moins de 19 personnes, dont Dim et Cyril, et ce à 6h30 du mat'...sans un seul retardataire!!
Complètement incroyable, tout avait trop bien démarré.
Nous retrouvons même Thomas et Kler à Modane qui nous rejoignent dans un timming parfait. L'histoire ne dira pas si cela avait été prémédité ou non.
Au départ, il fait bien frisquet, et tout le monde s'observe: qui dégaine ses nouveaux ski, qui ses nouveaux bâtons qui sont les mêmes Trab bizarrement gondolés que tout le monde a déja, qui son nouveau sac à dos, qui son nouveau casque, sa nouvelle SoftShell achetée à Prisu (ah non, chez U avec la carte fidélité!!). Vous l'aurez compris, une bande de djeun's surconsommateurs de la montagne, partant faire de la rando comme on en voit trop de nos jours aux alentours de Grenoble.
La formation escadrille ski de fond allait s'élancer lorsque l'arrière ligne hurle: "qui a laissé son arva sur le parking???". Et zut, raté, pas d'excuse pour le débinage demain.
Et là, vous pouvez imaginer 19 jeunes randonneurs chargés comme des mules (les Diots, ça pèse, ouille!!) se coursant gracieusement en poussant sur les batons pendant 2 bonnes heures avant d'enfin apercevoir le refuge.
Notre objectif du jour étant de se retrouver seuls le samedi soir à Avérole afin de festoyer en paix, nous nous concentrâmes sur l'unique question de savoir si les traces de raquettes étaient fraiches du matin ou déja trop tassées de la veille.
Erreur grossière, la réalité nous remit à l'heure bien vite: le refuge était vide.
Vide oui, mais vide surtout de bois pour se chauffer au poële, et semi-vide de matelas: le quota d'invités de 23 personnes ayant été longuement pesé afin de remplir au mieux les 23 places attendues du refuge, nous fûmes un peu déconfits de n'en découvrir que 11, avec 2 maigres couvertures par couchage.
Et qu'on ne revienne pas m'accuser d'avoir voulu favoriser la chaleur humaine (ce qui a plutôt bien fonctionné somme toutes).
Je passe sur les débinages massifs de l'après-midi, encore un mini Hiroshima qui a décimé toute une génération de jeunes et autrefois vigoureux randonneurs qui ne sont plus que l'ombre d'eux même, incapables de se trainer jusqu'au moindre sommet, alors qu'avant ils furent parmis les espoirs de skitour. Il faut savoir se retirer dignement.
Heureusement, la nouvelle vague ne se laisse pas impressionner par les croulants grabataires, et sort les sommets comme à la grande époque!
La soirée, arrosée par un apéro précoce en attendant le reste de la troupe qui avait pris le wagon du soir, fut fort sympathique. Diots/crozets, pour le refuge, un choix judicieux!!
Une fois tout le monde bien réchauffé par l'ambiance (et le muscat), il n'y avait plus qu'à s'emboiter, euh s'empiler enfin comme vous voulez dans le semi-dortoir: finalement, personne ne s'est plaint du froid!
Dimanche matin, c'est un décollage record qui restera dans les annales des collectives en refuge: seulement 1h30 du désemboitage jusqu'au chaussage, à 19 personnes, du quasi miraculeux!!
Un petit groupe de dissidents s'en est d'abord allé gambader du coté du Colerin pour voir si ça passait dans les rafales à 50km/h de vent, pour finalement venir rejoindre notre troupeau, emmené par mister Softshell prisu (ah non, U, on avait dit U!!!) qui s'en allait vers le sommet par la voie normale.
Les rafales de vent, qui ont rapidement refroidi l'ambiance, nous ont laissé un petit répit salvateur avant l'arrivée au collu sommital donnant accès au plateau, décourageant les premières vélléités de débinage.
Je passerai sur la confusion qui suivit l'arrivée sous le col en plein vent. Le massif troupeau perdit son âme grégaire, et la dissolution fut prononcée sans vote majoritaire, en vertu des pouvoirs conférés au blizzard décoiffant.
Les plus aguerris (ou les plus congelés qui ne pouvaient plus attendre sans risquer de perdre une phalange ou deux) se lancèrent à l'assaut du col dans les rafales. Thomas, suivi de ses 3 groupies, lança le 1er assaut, qui fût finalement fructueux même si on en douta un instant le voyant immobilisé un petit moment avant le rétablissement.
En bonne looseuse débineuse, je choisis ma cible du jour pour mon débinage sommet: ce serait Cécile. Alors qu'on était à une dizaine de mètres du sommet et que mes skis, entrainés dans les rafales, menaçaient sérieusement de me faire voir la pente sous un autre angle, je décide que j'ai peur et que je veux redescendre. Cécile fût facile à convaincre, un peu trop peut-être. Le débinage en perdit presque un peu de sa saveur (;-)
Une fois la pente consciencieusement redescendue comme on l'avait montée, en crampons, les victorieux acsensionistes avaient enfin basculé coté plateau sommital, et...
...Jip qui avait terminé son échappée en tête vers le sommet pour secourir entre temps les premiers ascensionnistes (oui, je sais, c'est confu, mais faites un effort pour suivre!!!!) arrive du col, nonchalant, la corde à l'épaule, le piolet alu à la main, tel le guide plein d'assurance allant rassurer et sauver ses clientes effrayées (j'en rajoute un peu pour l'ambiance, mais dans l'idée, c'était ça!). Evidemment, il en fallait plus pour nous convaincre de remonter. Il lui fallu donc prendre mon sac équipé de mes skis, et les skis de cécile. Nous daignâmes le suivre, nous faisant tarter la tronche par les violentes rafales pour la 2e fois. Arrivée sur le plateau, j'étais quasi aveugle, dans une ambiance d'apocalypse, et je filais droit (enfin autant que filer droit reste possible avec mon crampon gauche planté dans la membrane supérieure de la jambe droite de mon pantalon), pour voir si par hasard nos valeureux vainqueurs avaient survécu sous forme de batonnets congelés en nous attendant.
Hé bien oui!! Maud, en bonne reporter Paris-Match, prenait même les photos des arrivants pour les revendre au plus offrant en cas de tragique dénouement. En montagne, il faut toujours anticiper.
Les 3 derniers poursuivants ayant à leur tour vaincu cet enfer, nous pûmes alors envisager de survivre à ces conditions dantesques et de descendre dans la (presque) peuf sur le glacier.
Voilà comment se finit une journée banale, d'un WE banal, avec une équipe non moins banale.
Le restant de la troupe a certes échappé à la tempête, mais a subi une descente non moins mouvementée sur neige béton regelée avant d'enchainer sur la session ski de fond du soir.
Non non, ne nous remerciez pas pour la bonne idée, c'est déja fait! ;-)
PS Pedro, message de la gendarmerie nationale: les motards sont en bas, je répète les motards sont en bas, et ils ne feront pas de cadeaux, même si vous revenez du ski!!