Départ : Le Planolet (1070 m)
Topo associé : La Scia, depuis le Planolet
Sommet associé : La Scia (1791 m)
Orientation : W
Dénivelé : 960 m.
Ski : 1.1
Sortie du jeudi 31 décembre 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Neige ++ - Brume - Un peu de bise en-dehors du couvert forestier.Etat de la route : enneigée à l'aller, déneigée au retour
Altitude du parking : 1070m
Altitude de chaussage (montée) : 1110m
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : RAS
Neige exquise. De 20 à 30cm de fraîche légère. Aurait mérité 5*, si le "mur" des Fraisses n'avait pas caché quelques traitres cétacés
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par taramont)
Avec Caroline
Planolet/Bois des Fraisses/Scia/descente par trouée parallèle au Creux de la Neige jusqu'à la piste qui mène à l'arrivée du TS des Fraisses/ remontée jusquà l'arrivée du tsk du Creux de la Neige/descente par Bois des Fraissesk
Quand on vous dit que la Chartreuse est un pays de contes enchantés !
Un pays où les neiges renaissent de leurs cendres plus vite que le Phoenix,
Un pays où les lampadaires ne restent pas allumés toute la sainte journée (comme ce que l'on voit faire dans les Alpes du Sud toujours indécemment éclairées)
Un pays où la lumière est ardente dans les cœurs – et dans les jarrets – unis pour tracer la dernière tranchée de l'année avant d'attaquer d'autres tranches,
Un pays où la journée peut commencer par une rencontre comme il n'y en a pas beaucoup dans la vie d'un randonneur, voire aucune dans celle d'un randonneur sous le soleil.
Il neigeait dru ce matin-là sur la route de St Pierre. Les bords, à défaut de les voir, fallait les imaginer. Si bien qu'en ces lieux archiconnus, au lieu de traverser le pont St Pierre j'ai été dirigée comme par un sortilège vers le pont des Allemands. Et ce petit crochet par la Correrie a fait la différence.
Ils étaient là, traversant la route et se dirigeant vers un chemin de débardage.
Ils étaient là, en toute majesté, les deux grands cerfs comme s'ils m'avaient attirée à eux.
Instant de grâce, tout droit sorti d'un conte de Noël, que Bastien a eu le réflex d'immortaliser pour vous en faire profiter.
La journée s'annonçait donc sous les meilleurs auspices : les cerfs, Caroline qui avait passé le col de Porte sans encombres, François qui m'avait envoyé des chocolats faits maison, ma voiture qui a accepté de pousser jusqu'au Planolet, la neige qui tombait toujours aussi drue, un capiton de velours à nous offert.
Mais c'est l'entrée dans le Bois des Fraisses qui signe l'entrée au Paradis.
Là, les fées tendaient leurs bras blancs émergeant de leurs manches frangées d'un vert profond ; là, les farfadets déguisés en roches chaotiques nous faisaient une haie d'honneur. Ici, même un immense fût d'épicéa, las de tenir debout depuis des lustres, peut se coucher en travers de votre chemin avec une courtoisie exquise pour vous laisser exactement la place du passage pour que vous n'ayez pas pour le moins du monde à vous courber.
Dans ces bois, luxe, calme et volupté. Le tumulte de l'air d'hiver s'adoucit, les flocons ne vous cinglent plus le visage mais se laissent tomber comme à regret, le silence n'est troublé que par le gazouillis de quelques oiseaux effarés. Mais dès qu'on en sort, ce n'est plus la même chanson : on frissonne, on courbe l'échine et on fait les manips à l'arrache.
Vite, quittons la Croix et retournons dans le cocon forestier ! Une première plongée dans la trouée sinueuse bordée par une charmante petite falaise, parallèle au Creux de la Neige nous mène en un clin d'oeil à la piste de liaison. Même le skieur exigeant qui est des nôtres admet qu'il fait du bon ski. Malgré quelques obstacles à contourner ou à sauter et où les instincts enfantins se réveillent, même chez moi, c'est tout dire !
On repeaute pour gagner le haut du « mur » des Fraisses. Mais quoi, on a bien encore le temps d'une remontée, voyons ! Tant pis, on bâclera les courses et autres joyeusetés pré-révillonnesques, le Bois des Fraisses s'est mis sur son 31 rien que pour nous, il mérite d'être honoré.
Et il l'a été. Le bonheur simple et joyeux d'un trio de gais lurons comme lot de consolation pour cette année de contrariétés (voire plus) qui s'achève.
A la suivante ! Et à votre santé à tous !