Départ : Chamonix (Tunnel du Mont-Blanc) (1230 m)
Topo associé : Mont Blanc, Par les Grands Mulets
Sommet associé : Mont Blanc (4810 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 2000 m.
Ski : 3.1
Sortie du dimanche 20 mai 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Nuit claire. Belles éclaircies le matin. Se bachant progressivement à partir de 11h. Quelques averses de neige l'AM.
Le sommet du Mont-Blanc est le dernier à prendre les nuages, dont le bourgeonnement commence dès 9/10h, mais plus bas sur des massifs rocheux (Aravis / Aiguilles rouges). Etat de la route : no problem...
Altitude du parking : Chamonix
Altitude de chaussage (montée) : 2310m (Plan de l'Aiguille)
Altitude de déchaussage (descente) : 2310m.
Activité avalancheuse observée : vieilles coulées de fonte, rien sur les deux jours de la sortie.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Face N | 4810 - 4600 | N | 9h45 | Irrégulière | Choisir une bande de neige soufflée pour éviter les portions gelées | |
Face N | 4600 - 4000 | N | 10h | Trafolée | Assez skiant malgré tout. Quelques portions de poudre restantes | |
Plateaux | 4000 - 3000 | N | 11h | Trafolée | + lourd. De plus en plus croûté. | |
Retour Plan de l'aiguille | 3000 - 2310 | N | 13h | Moquette | 3* assez agréable à skier. |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Daniel, Karim, Emeline, Laurent
Arête N du Goûter => Col du Dôme => Arête des Bosses => Face Nord.
Comme depuis le début du mois de mai, voilà un créneau météo qui ne fait gère rêver sur le papier (40% d'ensoleillement annoncé par Chamonix Météo), et qui se révèle parfait sur le terrain. Le sommet du Mont-Blanc est resté dégagé de 8h30 à 11h, pile poil pour l'ascension, au demeurant par vent assez faible. Tous les sommets alentour semblaient pris dans les nuages (mis à part le Grand Combin). Bon à savoir puisque ces conditions de basses pression semblent devoir durer : le massif du Mont-Blanc est peut-être le bon plan. Les averses qui arrivent l'AM sont légères, on garde une bonne visibilité, et elles évitent d'avoir trop chaud.
Pour les conditions :
Plan Glacier / Jonction : glacier très bien bouché. La jonction passe sans encordement pour la plupart.
Nous avons choisi l'arête nord du goûter, après une longue hésitation avec les grands plateaux. Au final, une trace royale (pas besoin de couteaux pour ma part), tout à l'inverse de celle qui monte au refuge, très raide, nous amène avec un groupe de 3 et un skieur solitaire au chaussage des crampons, vers 3550.
Il y a 3 passages en glace : un premier assez court au début, un second assez long au milieu (50m) que le solitaire a évité en cherchant la neige un peu plus à droite, et un dernier très court vers la sortie de l'arête. Il faut parfois casser une première couche de glace assez friable sur le dessus. Très confiants dans nos appuis (nous avions des Lynx aux pied et des piolets techniques dans les mains), nous sommes passés sans poser de broches. Le groupe de 3 a fait un ou deux relais.
Nous sommes restés crampons aux pieds pour atteindre la pointe Bravais, il fallait tracer dans 10/20 cm de neige fraîche tombée la veille, assez abondante à cet endroit.
Après avoir chaussé les skis, nous rejoignons les premières cordées venues des grands plateaux au col du Dôme vers 6h / 6h30. Si nous n'avons pas trop perdu de temps dans l'arête N, on y a lâché sans doute bien plus de jus... Eux nous parlent d'un parcours rando assez tranquille. Il fait assez froid (vent modéré à ce moment, qui faiblira), je progresse à partir de là avec 4 épaisseurs dont ma doudoune, sans avoir trop chaud..
Nous partons de Vallot avec les skis sur le sacs, même si le Mont-Blanc est encore pris dans un nuage. Bon choix, puisqu'au fil de l'arête des Bosses, il se dégagera. Cette arête, jolie, est interminable, mais une fois passée les deux premières bosses, les coups de cul se font plus court et plus cléments. Arrivée au sommet à 9h, il n'y a pas encore trop de monde (les deux qui nous précèdent + ça arrive derrière).
La face Nord est maintenant bien parcourue et il n'est pas aisé d'aller vite à cette altitude. Tout en haut, quelques endroits très durs alternent avec de la neige soufflée plus skiable. C'est un peu plus poudreux à partir de 4600, notamment sur le bas.. Je n'ai pas trouvé ça très raide, mais très exposé aux séracs. Trois personnes ont fait une variante à gauche, qui m'a semblé bien en poudre (au vu de leur virage) et moins exposée.
Ensuite, la descente par les grands plateaux, très trafolée voire croûtée par endroits, est peu agréable, sauf sur la fin où on trouve quelques portions dures. Il y a les conditions, mais aussi la fatigue, qui rend le ski difficile... Globalement, après cette longue bambée, l'arrivée au refuge s'est faite attendre. Retour tranquille par le Plan de l'aiguille, plus agréable qu'à l'aller.
Au top, le Mont-Blanc est enfin atteint par cet itinéraire, après un but ventilo / pétoches l'année dernière qui m'était bien resté en travers de la gorge !