Départ : Méribel - Mottaret (Plan de Tueda) (1681 m)
Topo associé : Dôme de Polset, versant N depuis Méribel
Sommet associé : Dôme de Polset (3497 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1850 m.
Ski : 2.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du dimanche 22 avril 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
5°c au départ à 4h30
Beau temps.
Vent soutenu avant l'arrivée du soleil entre 2200 et 2500 m.
Douceur ensuite et vent faible.Etat de la route :
RAS
Altitude du parking :
1690 m
Regel correct dés le départ malgré une température positive.
Après la maison du parc, éviter de continuer en serrant rive droite : enneigement discontinu et bain de pied assuré. Suivre les itinéraires balisés. Enneigement parfois limite sur le chemin d'accès au refuge du plan. Préférer la piste qui part du point 1733 m.
Sous 3000 m : neige dure à la montée
Plus haut poudre tassée.
Départ du sommet à 10h40.
Au dessus de 3000 m : poudre tassée. et aussi quelques traces anciennes durcies. Quelques passage neige dure en pente Nord plus raide. 3*
Entre 3000 m et 2100 m: moquette Poil ras puis tip-top.4 à 5*
Sous 2100 m : neige douce qui porte bien, mais longues portions plates où nous l'avons joué cool en repeautant.
Globalement nous avons rencontré de bonnes conditions grâce à un départ matinal.
Altitude de chaussage (montée) : 1690 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1690 m (ne pas passer au refuge du plan, mais suivre la piste qui descend au point 1733 m)
Activité avalancheuse observée : Grosses avalanches de fond dans la gorge avant et après le refuge.
Observé à 11h30 2 petite purges en rive gauche (est)
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par veloski)
voir trace GPS
Merci à Florence pour le récit de ce superbe périple :
C'est à la lueur de la frontale, que Christian et moi, quittons Méribel-Mottaret, tôt matin (4h30!), avec pour objectif le Dôme de Polset, en espérant que notre timing nous permettra de bénéficier de la neige de printemps et d'éviter les avalanches de fond du Vallon du Saut !
Le Plan de la Tueda est bien calme et... sombre ce qui nous vaut de ne pas faire le meilleur choix pour atteindre les pentes dans lesquelles dégringole le Doron des Allues ; mais une fois l'itinéraire classique rejoint, nous gagnons enfin un peu d'altitude avant de découvrir la vaste et longue étendue du Vallon du Fruit qu'il faut parcourir pour rejoindre le refuge du Saut. Le ciel superbement étoilé laisse maintenant place aux premières lueurs du jour et nous profitons du paysage, rafraîchis par le bisolet : les pentes descendant de l'Aiguille du Fruit sont marquées de coulées plus ou moins importantes, ce qui nous conforte d'avoir privilégié ce départ matinal. L'arrivée au Refuge du Saut marque notre entrée dans la gorge creusée par le Doron des Allues ; les températures estivales de ces derniers jours a, là aussi, déclenché les coulées et les barres rocheuses du Plan des Génisses ne sont pas encore toutes déneigées.
Prenant enfin pied sur le glacier de Gébroulaz (ou de ce qu'il en reste), nous apprécions l'arrivée au soleil qui illuminait ,depuis quelque temps déjà, les Aiguilles du Borgne. Au-delà de la moraine du glacier, s'élève le Roc du Soufre aux pentes de gypse ciselées par l'érosion ; devant nous, s'étire le glacier, que nous prenons plaisir à tracer, bon grip et chaleur étant de la partie désormais. Les séracs étant encore à l'ombre, nous remontons la branche gauche du glacier et rejoignons la trace de skieurs en provenance du refuge de Péclet-Polset. Les échappées panoramiques vers les sommets (Grande Casse et glaciers de la Vanoise, Pointe de l'Echelle et Dent Parrachée etc...) nous font oublier les jambes un peu lasses et nous voici enfin, au sommet du Dôme de Polset où nous nous accordons quelques instants pour savourer le tour d'horizon notament sur les sommets plus au sud (Viso, Rochebrune, Thabor, Cerces, Oisans, Vanoise...).
A nous, maintenant, la descente, via les séracs du glacier de Gébroulaz, toujours aussi photogéniques et impressionnants, avec en toile de fond les couloirs défendant l'Aiguille de Péclet.
La neige radoucie nous offre une excellente descente, nous récompensant du lever matinal. Les vastes espaces, dans lesquels nous évoluons, nous ramènent au passage entre Lanches du Quartier de Gébroulaz et Revers du Gébroulaz, que nous traversons rapidement afin de gagner le Refuge du Saut, bien à l'écart des coulées potentielles et à proximité d'une ancienne exploitation de minerai de fer. Pas de chamois dans le secteur(ils doivent se méfier des avalanches de printemps) mais un couple de niverolles (ou pinsons des neiges) : peu farouches, elles sont reconnaissables à leur tête grise et leurs ailes blanches et picorent... la neige. Nous ne nous attardons dans la traversée du Vallon du Fruit, maints couloirs de la Grosse Tête n'étant pas encore purgés. Nous repeautons, un peu avant, le chalet de la Plagne, longeant le Doron aux vives eaux transparentes et regagnons plus facilement le « verrou », après avoir salué Dame Marmotte qui a dégagé un long corridor pour sortir de son terrier. Descente par les lacets de la route, à travers la réserve naturelle du Plan de la Tueda : Créée en 1990, la réserve s’attache, surtout à la protection de la vaste cembraie (350 hectares de pin cembro ou Arolle : arbre pyramidal aux aiguilles groupées par cinq, au bois apprécié en ébénisterie dans les vallées alpines). Cette cembraie d'altitude héberge la plus importante station de linnée boréale (petite fleur, relique des époques glaciaires) et abrite tétras-lyre et casse-noix-moucheté (cet oiseau participe activement à la propagation du pin cembro, en se constituant des réserves de graines qu'il enterre et ...oublie parfois!). Accompagnés des chants de pouillots véloces, rouge-queues et mésanges noires, nous repeautons une dernière fois pour traverser le plan de Tuéda et ses zones marécageuses, dont profitent les grenouilles rousses, en cette journée à la douceur printanière et qui fait serpenter quantité de ruisselets, sous le couvert du Bois de la Ramée. Un peu fatigués certes mais si heureux d'avoir réussi ce long périple, nous retrouvons la voiture, en début d'après-midi en nous remémorant la sortie de février 2013, que nous avions faite en bien amicale compagnie et avec des températures très hivernales !