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Patrouille des Glaciers Départ : Zermatt (1616 m)
Topo associé : Tête Blanche, Patrouille des glaciers
Sommet associé : Tête Blanche (3710 m)
Orientation : T
Dénivelé : 4200 m.
Ski : 2.1
Sortie du mercredi 18 avril 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Parfaite! Pas un nuage, 30kmh de Sud Est a 3600mEtat de la route : interdite aux voitures :)
Altitude du parking : 1666
Altitude de chaussage (montée) : 1700
Altitude de déchaussage (descente) : 1500
Activité avalancheuse observée : il faisait nuit...
Les glaciers sont bien bouches mais cela ne surprendra personne vu les quantites de neige tombees cet hiver!
| Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
|---|---|---|---|---|---|---|
| un peu partout | entre 2000 et 3600 | Dure | Globalement une neige tres dure offrant neanmoins un bon grip |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Cette PDG 2018 commence en réalité pendant notre raid Chamonix Zermatt en 2016. Après 3 jours exaltants ou nous avions croisé des anciens participants et ou le mauvais temps du dernier jour nous avait contraint à redescendre sur Arolla ou erraient quelques militaires en peine, la course Z2 étant annulée, l'idée avait germée!
En Septembre sonne l'heure des inscriptions au tirage au sort (?) pas difficile de rameuter les troupes habituelles, "l'Equipe Epique" de la Mezzalama 2017 reprend du service et pour l'occasion se trouve renommée "La Patrouille sans Trouille". Le système d'inscription est un peu vicieux néanmoins car il faut choisir un 4em "remplaçant" qui ne prendra pas le départ, désolé Boris!
Notre choix (hautement stratégique!) de nous inscrire à la course du mercredi plutôt qu'à celle du samedi est payant et en décembre notre portefeuille se retrouve délesté de 1261.75 CHF o/
Au niveau préparation physique avec Seb on mise sur les restes de la Pierra Menta, quant à Fabien... On est pas trop sûr de savoir sur quoi il a mise ;o) mais dans tous les cas avec ses 7000m de D+ de la saison ca a marche quand même!
Il faut bien reconnaitre que cette PDG est assez éloignée des courses classiques de ski de rando : beaucoup de participants ont du matos "traditionnel", ça sentait moins le carbone et les graines qu'a la Pierre ;o)
On s'approche d'ailleurs plus du raid que de la course a proprement parle. Pas de doute les courses en Suisse sont beaucoup plus populaires qu'en France ou j'imagine que les barrières horaires élitistes ont découragé pas mal de candidats, dommage!
Quant à savoir s'il s'agit de ski alpinisme ou de ski de rando (pour les amateurs de débat ;o) ici pas de doute : les crampons restent à la maison, tous les passages skis sur le sac se font en chaussure sur des marches énormes taillées par l'armée, ça doit les occuper un moment! Pas de recherche d'itinéraire le balisage est prévu pour le mauvais temps et on se demande encore comment ils arrivent a trimballer autant de piquets pour tracer une distance aussi longue. Soit y a eu de l'huile de coude, soit du Kero qui ont du être dépensés! Pas croise de crevasses non plus mais bon il faisait nuit !
Pour la préparation matérielle (ma plus grande passion...) on se rend compte 2 jours avant le départ que la corde de la Mezza ne va pas passer le contrôle du matériel car il faut du diamètre 8.5 au lieu de 8... Un petit tour chez Cactus permet de récupérer un élastique de 20m a couper en 2 pour le fameux "montage" sur la corde.
La météo capricieuse depuis le début de l'année semble vouloir nous laisser un répit : anticyclone prévu pour toute la semaine, le top du top, seul subsiste un petit doute sur le risque d'avalanche (on est en niveau 3 depuis des semaines vu les quantités accumulées et le foehn)
Le lundi est consacré a la lecture au bureau des récits des éditions précédentes sur skitour et a la découverte du parcours. Pas de doute, ça va piquer!
Le mardi, après avoir laissé 20CHF (ceux qui ont payés seulement 10CHF les années d'avant ont arnaque l'office cantonal de perception des taxes des parkings suisse) nous voilà dans le train de 10h43 au départ de Martigny. Un petit coup de panique quand on voit notre wagon se vider dans la gare de Sion (ou il fait tellement chaud qu'on entend les abricots pousser) de tous les skieurs embarques avec nous. Seb va aux nouvelles, en fait ils se dirigent vers Arolla pour faire la "petite".
Nous on continue vers Zermatt, le paysage est plus joli la bas et en plus les voitures y sont interdites (souvenir de la Xalps ou ignorant cela j'avais traverse tout le village avec mon van... l'amende est salée)
Une fois débarqué de la gare on rentre vraiment dans le monde de la PDG! Des militaires partout, mais la ils ont le sourire et ont troque leurs fusils pour des piolets alors ça va :) On sent tout de suite que l'organisation est rodée et à 13h on ressort du check matériel ou tout a été passe au peigne fin et badge "PDG 2018". En tant que grand fan des autocollants de course colles sur les skis nous sommes combles mais par contre, horreur, pas la moindre polaire sans manche a se mettre sous la dent. On accuse le coup, la veste PDG est réservée aux patrouilleurs de l'armée Suisse, on a bien essaye d'en corrompre quelques-uns pour en récupérer une mais bon... c'est la Suisse quoi...
Nous voilà a l'hotel City (loin du luxe du logement de certaines connaissances!) et a 13h30 on déguste le menu "spécial PDG" au restaurant du Pollux, bon plan! La suite de l'aprem est consacree au repos, Ha non, a la préparation du matos (encore...) et notamment au montage de l'élastique avec des cerflex sur la corde. On a jamais fait, on découvre, on épi l'équipe de la chambre d'a cote et au final on fait à notre sauce quand on comprend qu'ils en savent pas plus que nous sur la recette du "bon montage" qui nous permettra de skier encorde sans chuter (ca c'est rate ;o)
A 16h40 on se dirige vers l'église, oula mais le briefing a déjà commence! Discours divers et varies, pas mal de solennité, saluts militaires pour l'hymne Suisse, on est loin de la bonne ambiance dans l'église d'Areche mais c'est pas si mal comme cérémonie. Applaudissements nourris pour le "Commandant de la PDG" dont c'est la der qui nous annonce que nous sommes désormais sous sa responsabilité. Le fou, s’il savait !
Y a plus qu'a! Repas de pate a "la Taverne" et à 19h on est au lit. Évidement on dort pas mais ça c'était couru d'avance, on discute en attendant 21h30 l'heure du "réveil". L'ambiance est détendue, pour Seb et moi l'objectif de la saison c'était la Pierre et cette PDG n'est que la cerise sur le pudding donc no stress. D'autant plus que sur ce format de course longue je sais que j'ai plus de chances de me retrouver du bon cote de l'élastique ;o)
Évidement on arrive a la bourre a la remise des téléphones et du tracker GPS mais c'est sans conséquence. On a quand même le temps de constater que dans notre sas de 22h45 y a plus de randonneurs que de compétiteurs! Putain skon va leur mettre!!
A l'heure H c'est parti pour un trottinage en chaussures de ski dans le village avant de chausser rapidement les skis sur les pistes (pas de portage cette année pour aller chercher la neige!)
On se retrouve rapidement devant a l'exception d'une équipe partie a mach12 devant. On est très très loin des départs traditionnels a se faire peter le caisson et a baver au bout de 5 minutes. Le mot d'ordre général semble être Qui va Piano va Sano. Peut-être aussi qu'on a été un peu pessimiste sur notre choix de sas...
AU bout de 15 minutes on est totalement isole dans la nuit sous la silhouette du Cervin, et ON EST BIEN! Je savoure vraiment ces 2 premières heures tranquilles pour atteindre Sud Schonbiel ou nous attend le 1er vrai défi de cette PDG 2018 : réussir à sortir la corde du sac sans faire trop de nœuds : Seb se colle à l'exercice et c'est un succès total. Il faut toujours avoir un type organise et rigoureux dans une équipe, merci Seb pour toute la gestion technique :) On enfile aussi les doudounes et les surgants, même en été ca caille la nuit en montagne!
Pour la suite nous nous retrouvons au milieu de ceux qui sont partis 45min plus tôt et ça se corse : la trace est bien gelée et ça zip beaucoup. On est contraint de sortir du trace pour trouver une neige un peu moins béton mais au final on bourrine pas mal sur les bras. Évidement quand votre préparation s'est principalement concentrée sur de la course à pied dans le parc de Sceaux ben les bras... Pas de bras pas de chocolat mais un élastique a la place! Malgré ca Fabien lâche beaucoup de jus et alors que la Tête Blanche, point culminant de la course a 3600m se dessine il nous annonce qu'il ne pourra jamais continuer et qu'il s'arrêtera à Arolla. Ca a le don de beaucoup nous faire rire avec Seb car pour nous c'est clair que l'abandon n'a jamais été une option sur aucune de nos galères.
La descente encordée vers Bertol nous gratifie d'une petite chute pour Fabien mais pas de dégât et on s'en tire plutôt bien pour des mecs qui n'avaient pas répété :) Par rapport à la Mezza ou l'élastique sur la corde est interdit là c'est vraiment beaucoup plus confortable, la corde traine moins par terre à l'affut de la moindre spatule pour passer dessous et assurer un fouettage revigorant des parties intimes...
A Bertol les militaires nous filent un coup de main pour enlever la corde, merci les gars! Je ne suis pas fan du militaire en règle général mais la il faut bien reconnaitre que sur tout le parcours ils sont vraiment au top, ils m'ont impressionné!
Petit quiproquo lors de la descente vers Arolla et on se perd pour la 1ere fois les uns les autres. On aura pas été au top sur les "descentes en groupe". Heureusement la patrouille se reforme au ravito d'Arolla au moment où un des départs de la A1 a lieu. On les laisse prendre un peu d'avance en dégustant un bon bouillon.
On a bien fait de reprendre des forces car la montée qui suit sur une piste complètement gelée et bien raide est un calvaire. Les mecs autour de nous sortent les couteaux mais nous ce n'est pas une option sur nos fix en fil de fer :)
On se dit que ceux qui partent d'Arolla doivent être mis direct dans l'ambiance avec ce mur de 400m en béton armé (oui elle est facile celle la)
On finit péniblement par atteindre les énormes projos marquant la séparation entre parcours A (départ Arolla) et Z (départ Zermatt) et on est pas mécontent de se diriger vers le col de Riedmatten marque par seulement quelques frontales plutôt que le col de Tsena ou la procession est magnifique mais compacte!
Il commence à faire bien jour pour la descente du Riedmatten. J'avais entendu les pires atrocités sur ce passage, pour nous ce sera un non évènement : pas de queue et descente tranquille en 5 minutes avec les cordes.
Il faut d'ailleurs encore ajouté au crédit de l'organisation de cette PDG que les efforts (2 courses Z1 le mercredi et Z2 le samedi, départs par vagues de 45min, séparation A et Z) pour éviter les bouchons sur la course Z sont un vrai succès. C'est un réel plaisir de pouvoir toujours avancer à son rythme pendant les 12h de course!
Descente sur le pas du chat ou je dis a Fabien que le truc le plus important ici c'est de faire gaffe a son matos pendant la manip, pile poil a ce moment le ski d'une compétitrice décide de quitter la plateforme et d'aller se balader dans les pentes dessous, et hop 200m de D+ gratuits et offerts par la maison pour cette malheureuse équipe!
On met les peaux étroites de 59mm en prévision de cette partie "roulante" le long du lac des Dix. A mi distance avant une petite descente avec Fabien on décide de passer en mode "glisse en enlevant les peaux, un très bon choix, on passe Seb et on lui dit de faire pareil pour nous rattraper. On double des wagons de coureurs de la course A mais les parties en pseudo skating dans le devers mettent les hanches a rude épreuve! Une traversée d'avalanche nous contraint à déchausser et on décide d'attendre Seb. Et la c'est le drame, on le rate! On reste 15 bonnes minutes a attendre pour rien dans le froid, Seb étant déjà au ravito de la Barma. Transis de froid on décide d'aller l'attendre au ravito et bonne surprise on le croise en sens inverse alors qu'il partait a notre recherche. Pti coup d'press qui nous rappelle de bien rester les yeux ouverts et en groupe! Remplissage du Camel Back en prévision de la suite au soleil pour la montée a la RosaBlanche, dernière difficulté de la balade. Pas mal de spectateurs dans le couloir final mais je les trouve bien calme, je demande DU BRUIT et j'en ai pour mon argent :) Ils étaient juste un peu amorphes, ou bien c'était la retenue Suisse...
Jusque-là tout allait pour le mieux dans le meilleur des monde, on commençait même a ne plus avoir besoin d'attendre Fabien pendant les manips et on en était a disserter sur le fait que la bière a l'arrivée serait gratuite (comme a la Pierre) ou payante (comme en Suisse quoi)
L'excitation de l'arrivée proche est a son comble et on décide même d'offrir a Fabien une arrivée a bloc lors de la dernière montée de 200m vers le Col de la Chaux. Las, emporte par notre enthousiasme on descend un peu fort et Seb décide de faire une Kilian et s'en met une grosse au passage d'un changement de neige! Ses 2 skis déchaussent puis s'envolent et entame une descente libre sur le glacier et vers la vallée du dessous (et oui en bon collant pipette on a pas de stopskis) Je me jette à leur poursuite et par le truchement d'un plongeon digne du niveau de l'équipe de france de rugby actuel réussi a chopper celui qui faisait mine de vouloir rejoindre le barrage de Cleuson. Ouf matos récupéré mais j'en suis quitte pour 100m de D+ supplémentaires... quand on aime...
De bleu mais une course n'est jamais finie tant que la ligne est pas passée, on le sait bien pourtant mais la on s'est fait avoir comme des bleus!
Seb se remet de ses esprits, rechausse et nous annonce qu'il a mal au genou suite a sa chute. L'animal est dur au mal donc quand il en est point d'hurler de douleurs sur certains passages on comprend que ca sent pas bon. On propose d'abréger ses souffrance et d'éviter que cela n'empire en mettant un terme a notre course ici mais comme je commence a bien connaitre le bestiau je me doute que ça va pas se passer comme ça!
La suite pour atteindre le col de Chaux se passe en dissertation pour savoir si ce sont les ligaments croisés qui ont lâché ou le ménisque qui a reçu. Les 20m derniers m de D+ a pied dans du bien raide sont un vrai calvaire MAIS ca passe! Énorme! Il ne nous reste plus qu'a tranquillement descendre sur la réserve sur les pistes de Verbier avec quand même une dernière petite séance d'élastique sur les faux plats pour épargner les pas de skating a notre Saint Bernard!
Le dernier km a pied dans les rues de Verbier se fait dans le sourire et tranquillement en marchant (dommage on ne saura pas en combien de min/km notre coureur a pied aurait été capable de rallier la ligne en Alien!)
Le passage de la ligne est une nouvelle fois riche en émotion, ce coup-ci on a pas eu la trouille mais on a vraiment eu chaud quand même!!
Douche (chaude!) et repas finissent de m'achever, je suis complétement dans le brouillard et épuisé!
La fin d'aprèm sera consacrée a l'attente d'une hypothétique navette qui devait nous ramener à la gare de Martigny (flemme de remarcher le km pour aller reprendre le téléphérique descendant au Chable avec tout notre barda). Finalement un officier nous voyant désemparé réquisitionne un véhicule militaire pour nous permettre de rejoindre nos pénates. Y a pas a dire, la PDG ca RoX grave :)
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