Départ : Bellevaux (800 m)
Topo associé : Col de l'Arclusaz, Normale
Sommet associé : Col de l'Arclusaz (1770 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1000 m.
Ski : 1.2
Sortie du samedi 24 mars 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
1025 hPa
(la nature a peur du vide)
Etat de la route : carrément sèche. Quelques morilles (on se calme, c'est pas vrai)
Altitude du parking : 850m
Altitude de chaussage (montée) : 1100m
Altitude de déchaussage (descente) : 1100m
Activité avalancheuse observée : des coulées sur les versants ouest. Quelques milliers de km3, tout au plus
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
1850-1750 | N | 16h | 20/200 | Poudre tassée | 5* | |
1750-1100 | N | 16h30 | de 50 150 | Croutée | -3* (notez bien la présence du signe négatif) | |
1100-850 | N | 17h | inexistante, ouvrant à médiation sur la pensée vers un nouvel âge réminiscent |
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 🤢 Mauvaise
Compte rendu (par Impec)
Après un réveil matinal et à la vue de cette magnifique journée qui s'offrait à nous, nous décidons de partir dans le massif des Bauges pour une sortie post-avant week end, dès 14h, AOC Bauges réservée aux immatriculés 73 of course.
Etant donné l'horaire tardif, nous optons pour un itinéraire engagé avec une montée on ne peut plus efficace. Après un débat à faire rougir les primaires de LR, nous décidons de nous diriger vers le si redouté col d'arclusaz. Cette année, les conditions pour cet itinéraire d'exception sont optimales. le changement d'heure pointant le bout de son nez, nous savons que le temps est compté : dès dimanche 25 mars, la neige restera une heure de plus au soleil, avec l'effet irrémédiable que cela implique : une fonte lente mais continue jusqu'au prochain solstice.
Ces remarques étant évaluées à leur juste mesure, nous nous engageons finalement vers cet itinéraire de qualité. Les DVA sont allumés, c'est la peur au ventre que nous partons, harnachés de nos piolets, crampons, cordes doubles et broches à neige pourrie. Les arbres en travers et les attaques de sanglier ne viendront pas à bout de notre détermination, c'est avec quelques secondes d'avance sur notre prévision que nous sortons de la forêt, skis aux pieds.
Après quelques selfies, plus de place aux doutes, c'est l'aventure qui s'ouvre à nous. 1200m, 1300m, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous atteignons le premier chalet, puis le deuxième, puis le troisième et dernier. Devant nous, des zones, sans doute jamais fréquentées auparavant par Homo sapiens (Tardivel, petit joueur). Après 15min de progression continue dans cette terra incognita, nous croisons un premier panneau, qui met à mal notre théorie de zone déserte. Qu'à cela ne tienne, nous enchainons les conversions, quelques milliers au final, pour atteindre la zone fatidique. Après quelques mètres à 51° hongrois, nous atteignons le col d'arclusaz. Dans un élan de fougue sans précédent, nous décidons de continuer en direction du chapeau de Napoléon. Arrivés tant bien que mal au sommet, nous effectuons un abalakov pour descendre la première zone en rappel, n'étant pas spécialiste du dry ski à la Vivian Bruchez.
Passés cette zone, nous multiplions les virages sautés dans une neige de cinéma sur au moins 50m. Passés cette zone, la déconvenue est terrible, on chie dans le paté en croute. De la croutée, de la croutée en encore de la croutée. L'heure est grave. Descendant de Magellan au 39ème dégré, nous choisissons donc l'aventure, une traversée est ouest de la combe de l'arclusaz. Ayant rejoint le soleil, nous arrivons finalement dans des pentes plus accessibles. Après avoir listé les lignes possibles, nous votons pour un tout droit à faire palir Jérémie Heitz. Après avoir franchi crevasses et autres ponts de neige sur des restes d'avalanche, nous finissons par atteindre la forêt sains et saufs.
Quelques centaines de mètres de dénivelée plus bas, c'est avec la satisfaction du travail accompli que nous rejoignons notre carrosse permettant de nous ramener vers des destinations plus sûres, ou les ressources en fromage et bières sont inaltérables.
Une fois de plus, nous avons triomphé des Bauges aujourd'hui, pour combien de temps encore ? To Bauges or no to Bauges, telle est la question.
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