Départ : Les Chappes (950 m)
Topo associé : La Tournette, Versant NE
Sommet associé : La Tournette (2351 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 1400 m.
Ski : 2.3
Sortie du dimanche 26 février 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand bleu avec passages de six russes d'altitude. Ils sont partout en ce moment.Etat de la route : dégagez j'arrive.
Altitude du parking : 950m
Altitude de chaussage (montée) : 1200 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1100m
Activité avalancheuse observée : RAS
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Chappes-Ravine | 950-1200 | NE | 7h30 | Dure | Quelques plaques de neige sur la piste, depuis la carrière faut porter | |
Ravine-Refuge | 1200-1500 | NE | 8h30 | Dure | Les traces de descente ont bien lustrées le manteau | |
Refuge-Sommet | 1500-2300 | NE | 11h30 | 5cm | Poudre | Quelques centimètres sur un fond dur |
Combe à l'ombre | 2300-1900 | NE | 12h00 | Poudre | Malgré le passage, c'est encore facilement skiable | |
Pentes au soleil | 1900-1500 | NE | 12h15 | Moquette | La chasse aux expositions les mieux ensoleillées est ouverte | |
Forêt | 1500-1100 | NE | 12h30 | Dure | La trace de montée c'est un border |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Le Bombé, Le Clem
Montée par la carrière et la ravine
Constatation, ou ailleurs en suisse, l’hiver nous fuyant, les actes de désertion sont devenus légions dans la compagnie des « Branquignoles Des Hauts Pâturages".
Le Bref, cette fieffée pétole, docteur honoris causa de l’université de la boussole d'or, nous a abandonné à notre triste sort. Ce monchu empli de chinoiseries a décidé de prendre la route de l’Aussois… que Mère Maurienne lui fasse découvrir sa voie, pas la plus haute mais la plus belle qui soit… j’aime ce conflit fut-il un tissu d’inepties.
Pour respecter le fragile équilibre de la paix entre ces peuples cousins (voire plus si affinités) séparés par un adjectif dont il ne resta rien au prochain regroupement départemental, nous décidâmes ne nous rendre dans la Yaute.
La descendance étant avec nous, il nous fallait une carte postale… Qui dit Yaute, dit un joli lac… Thonon ?... c’est loin et puis des fois chablais pas… sans vouloir allumer le feu sur ses pentes Johnny j’oublierai Thonon.
Annecy alors… le lac est plus petit, les gens plus pauvres, les voitures moins puissantes… mais les montagnes y sont plus belles… Je sais j’en fais des Thônes, mais je suis sûr que le local, ça l’a ravi.
Départ des Chappes vers 7h30, ambiance printanière, peu de neige, de l’herbe, le ski en mars c’est yèèh… direction la carrière ou nos ainés n’y seront plus. Ce choix peut surprendre mais mes tourments alvins nous obligèrent à changer notre feuille de route… Tiens en parlant de feuille je crois que j’ai oublié un truc… oh que la journée commence bien.
Allez, on ne fait pas demi-tour, on monte droit vers le refuge. L’azimut sanglier ça nous connait, on ne vit pas dans le massif d’en face pour rien. Après une remontée d’une centaine de mètres avec les skis sur le dos dans la ravine on peut les mettre au sol. Une neige bien dure et bien marqué par les traces de descente. Les couteaux ont bien servis.
Arrivée sous le refuge, la bonne surprise du jour nous attends : une fine couche de poudre. Je remets mon collant bien, et sans vouloir vous Outray j’en prends plein les Nazeaux (amis lecteurs, voir notre édition de la semaine dernière). C’est blanc, c’est beau, j’ai une pêche…
Ah bon sang qui dit pêche dit pêchers et les abjects de la semaine dernière n’étant sans pas complètements absous, je fus puni, sans doute pour mes folles soirées chez Julen, le paradis des bottes à franges. Plus le sommet se rapproche, plus je développe ce que je réserve habituellement à mes errances nocturnes. A chacun de mes pas, mon ombre devient plus grande… je grandis, je perds l’équilibre… l’ivresse me gagne, j’ai envie de me maquiller et de mettre une jupe… je deviens un drag-queen… Un rapide coup d’œil sous mes patins et mes délires refoulés s’étiolent, mes talons ne sont qu’en neige… à dieu mes rêves de princesse, je ne serais jamais le Cendrillon de Montmin.
Je botte, je botte, je botte… fini la glisse… la fin de la montée sera pour moi une série de marches à gravir… c’est beau mais c’est loin… Le Bombé m’abandonne... le Clem nous pose une accélération de vététiste histoire de bien nous montrer à qui appartient l’avenir. Heureusement pour mon moral chancelant, quelques réminiscences de mes rêves deviennent réalité, je côtoie de vraies princesses de la glisse qui me rappelle en me dépassant sans effort que si je veux être crédible dans mes délires il va falloir bosser le physique à moins de finir chez Michou.
Arrivés au sommet, après les civilités d’usage, félicitations, accolades, photos (il est beau le panorama) je me lance dans une transe ésotérique : danse de la neige, offrande vaudou pour l’arrivée de la neige, incantation divinatoire pour la venue de la neige et sacrifices humains pour que tombe la neige (vous pouvez dire merci au Bombé de m’avoir arrêté à temps … mais vous aurez un hiver de merde).
La descente fut un régal jusqu’à l’entrée de la forêt et de son border. Sur le haut les quelques centimètres de neige fraiche sur un fond dur était facile à skier. Plus bas les pentes bien ensoleillées avaient transformées et une bonne moquette nous y attendait, merci Saint Maclou.
Pour la fin tout le monde la devine, qui dit border en neige dure, dit massage lombaire + torture de cuisseaux + esquive de pierres + esquives de randonneurs et pour finir un petit portage vers 1100 m jusqu’à parking.
Ode dominical :
Si au parking une jolie femme te regarde dans les yeux,
Ce n’est surement pas pour ton physique avantageux,
Mais pour te dire que trop près de sa voiture tu as garé ton carrosse,
Elle ne peut pas ouvrir son coffre pour y ranger tout son joli matos…
Eh oui, elle t'as percé à jour, mon grand,
Tu n'es rien d'autre qu'un prince gonflant !!