Départ : Le Boréon (parking de ski de fond) (1500 m)
Topo associé : Cime Guilié, boucle par les Vallons des Erps et de Sangué
Sommet associé : Cime Guilié (2999 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 1500 m.
Ski : 2.3
Sortie du dimanche 29 mars 2015
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand bleu. Très chaud 7° C au départ. Pas de vent.Etat de la route : RAS
Altitude du parking : 1500
Altitude de chaussage (montée) : 1800 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1500
Activité avalancheuse observée : Deux énormes plaques parties récemment sous la Tête de la Ruine. Épaisseur estimée env 60 à 80 cm sur 300 à 500 m de large. Tout ce qui est au dessus de 2300/2400 m a bien été figé par le froid. Les faces expo sud chauffent beaucoup. En dessous de 2000 m le regel nocturne a été trop faible.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Vacherie des Erps-Baissette | 1750 | S | 8h00 | 5/15 à 20 | Dure | Le regel nocturne a été faible mais suffisant à cette altitude.Très peu de neige |
Montée à Baissette | 2450-2650 | NW | 10h00 | 0/80 | Soufflée | Neige durcie par le vent. |
Pente sommitale | 2999-2800 | S | 11h00 | 5/60 à 80 | Trafolée | Labouré par les descentes trop tardives des jours précédents. Traces regelées. |
Vallon de Sangué | 2800-2300 | S | 11h15 | 10 à 30/? | Moquette | Tendance à virer à la soupe très rapidement. Bas du vallon non remplis |
A côté Ref Cougourde | 2300-1900 | S | 11h30 | 30/30 à 40 | Transfo lourde | Faible quantité et grosse transfo = Attention aux requins |
Vallon du Boréon | 1900-1500 | NW | 11h45 | 5/10 à 20 | Damée | Très peu de neige. Trav sous Juisse enc. possible mais limite |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Bon de sortie pour ce Dimanche, malheureusement sans copains car tous sont affairés ailleurs. Mais le BRA est rassurant et mon envie trop pressante. J'irai donc sur une ultra classique, histoire de profiter du peu de neige qu'il nous reste.
Départ de la voiture à 7h30 malgré le changement d'horaire. Je vais pouvoir me la prendre cool. La montée à la vacherie des Erps est sèche. Une misérable épaisseur de neige me permet de chausser au dessus de la vacherie, mais plusieurs passages sont scabreux et m'obligent à déchausser. La montée passe plutôt bien, je gère l'effort de façon optimale et rejoins le pied du Col Guilié avec les couteaux. La dernière fois que j'étais passé ici j'avais emprunté le Col Guilié, donc ce coup-ci je prends par Baissette !
Ça monte tranquille, et je débouche enfin aux pieds de la Ruine. Là surprise : Deux énormes plaques sont parties récemment... Elles ne font pas rigoler ! Moi qui avait un sentiment de relative sérénité vu l'état plutôt béton de la neige, je réalise que rien n'est jamais safe à 100 % !
Bref, je continue à grimper vers le sommet qui me tend les bras à présent... J'embrasserai la croix sommitale à 11h00. Le panorama y est toujours aussi ébouriffant. Mais en plus cette fois-ci j'y suis étrangement seul, moi qui n'ai connu ce sommet que bondé de transalpins ou de Niçois en goguette ! Quelle plénitude ! Seuls quelques skieurs remontent le Col Guilié. J'ai encore du temps pour profiter égoïstement de ce beau sommet. Alors j'en savoure chaque minute : Je dévore des yeux le panorama. On voit la Corse dans son ensemble, le groupe du Mont Rose... Rien n'arrête mon regard ! Un véritable shot de drogue dure !
Les premiers groupes arrivent enfin au pied de la pente sommitale, il est temps pour moi de leur laisser ce formidable promontoire et j'entame la descente. La pente sommitale est un véritable champ de mines, où les traces des virages de mes prédécesseurs, certainement réalisés dans une neige bien trop revenue, ont gelé. Descente prudente... Les premiers virages sont malhabiles, car la neige est fourbe, tantôt portante et agréable, tantôt cartonnée et piégeuse. Mais cela ne dure pas, et dès que le replat sous la pente sommitale est passé, le plaisir est dans chaque virage. Une belle moquette à poils déjà long m'attend dans le Vallon de Sangué. Quelques virages un peu trop appuyés vont même me prouver qu'on est à la limite de la soupe.
Le bas du Vallon de Sangué n'étant déjà plus remplis, l'option pour le détour par Cougourde est inévitable. Quelques belles sections encore possible à l'ombre des mélèzes, mais méfi car l'épaisseur est extrêmement faible et les requins sont à l'affut des semelles imprudentes.
Cette descente va quand même me prendre des cuissots. J'arrive sur le sentier un peu usé par la chaleur et la tenue des skis plutôt physique aujourd'hui. En plus, il faut garder l’œil ouvert pour éviter les écueils et ne pas rater les dernières langues de neige qui évitent de déchausser.
Le Pont de Peïrastreche est sec et la traversée sous Juisse n'est praticable plus que pour quelques jours encore...
La route/piste de ski de fond étant ombragée, le retour à la voiture est aisé et permet de relâcher enfin un peu l'attention avant de déchausser devant la voiture. Pour finir cette belle journée en solitaire, direction un bar pour une binouse bien méritée.
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