Départ : Chamrousse (Le Recoin) (1650 m)
Topo associé : Grand Van, de Chamrousse
Sommet associé : Grand Van (2448 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1090 m.
Ski : 2.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du mardi 18 novembre 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Nuageux puis vraiment couvert l'après-midiEtat de la route :
Dégagée jusqu'au Recoin, mais attention aux plaques de verglas
Altitude du parking :
1700m
Énormément de touchettes partout! Skis cailloux obligatoires!
Altitude de chaussage (montée) : 1700m
Altitude de déchaussage (descente) : 1700m (pour Ivan)
Activité avalancheuse observée : RAS
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Le Recoin | 1700m | W | 11.30 | 40 cm / 40 cm | Poudre | 40 à 50 cm de poudre sans sous-couche |
Croix de Chamrousse | 2250m | E | 13.00 | 50 cm / ? | Poudre | Poudre avec quelques touchettes |
Petit Van | 2430m | W | 15.10 | 50 cm / ? | Poudre | Poudre sans sous-couche en dessous. Nombreuses touchettes attention! |
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Avec Ivan - Pamp
Le Recoin -> Croix de Chamrousse -> Lacs Robert -> Petit Van -> Descente par le couloir NW -> Col des Lessines -> Brèche Robert Sud -> Casserousse
Chapitre 1. Allons skier aujourd'hui
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17 novembre 2014, coup de fil d'Ivan "Une petite sortie sans prétention à la Croix de Chamrousse" propose t-il. J'accepte de bon cœur, allons donc inaugurer les skis cailloux, pourquoi pas!
On monte sans encombre à la Croix, puis l'objectif est en vu : allons monter au Petit Van. Première descente vers les Lacs Robert avec une poudreuse pas si mal, Ivan se gamelle en un espèce de roulé-boulé somme toute assez esthétique, parfait il est revenu sur ses pieds (ou plutôt sur ses skis!) directement, original comme façon de descendre mais acceptable.
Et hop, on trace pour le sommet du Petit Van. Message traditionnel aux voilocs (même si c'est pas tout à fait vrai...) "Ici grosse poudreuse au soleil, et vous c'est bien le travail?". Certains répondent de façon frustrés et incendiaires, d'autres russes sont bien plus gentils... Bref, et c'est parti pour la descente, j'égalise le score avec Ivan point de vue gamelle (ça fait 1 - 1) et on réussi tant bien que mal à descendre ce couloir semé d'embûches et de cailloux, et à descendre plus tranquillement jusqu'au col des Lessines. Au bout de quelques gamelles et trous dans les skis pour Ivan, il est l'heure de repoter.
Chapitre 2. La séparation
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"Ben je crois que ça colle plus!"
- Ok, je monte à la Croix de Chamrousse, t'as cas descendre par Casserousse!
- Parfait!"
Chacun dans son coin, mes peaux ne collant plus, on y va. Je traverse au dessus des Lacs Robert, je suis un peu fatigué (première de la saison, manque d'entraînement!) et me traîne à la Brèche Robert Sud. De là, aucune trace... forcément, qui a idée de passer par là, c'est miné de partout, quelle idée!
Il va falloir trouver le chemin pour Casserousse, mais il s'avère que contrairement à ce que je pensais, je suis loin d'être un spécialiste en matière de brèche Robert.
Premier but que je me fixe donc : rejoindre la trace de la Brèche Robert Nord depuis la Brèche Robert Sud. Et hop, je me lance tranquillou.
Mais à vrai dire, je ne sais pas vraiment par où passer.
Il y a beaucoup de neige, je descends, ça devient raide. Mais bon pas tant, on continue. Je vois le bas et ça a l'air de passer. Mais ça devient étroit : il va falloir enlever les skis pour passer un petit passage! Pour libérer mes mains et avoir plus de liberté, je décide de lancer les skis vers le bas. Ils se plantent dans la neige.. euh enfin, à vrai dire, un peu en dessous de la neige si bien qu'ils disparaissent à mes yeux vu d'en haut. Tant pis, je les retrouverai bien en bas. Allons y gaiement, je descends en me tenant aux arbres ; ça passe.
Mais là une fois en bas, je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé...
Je mets le pied, je glisse, tout s'enchaîne très vite, c'est la chute. Mon corps glisse entièrement sur des dalles recouvertes de glace, je tombe, la tête en avant. Je glisse et c'est long, c'est raide, aie j'espère que je vais pas me faire mal! Je heurte le genou et dernier petit saut de quelques mètres, je saute la dernière barre, plonge la tête en avant dans la neige, heurte un rocher à la tête (?) mais heureusement, je n'ai absolument rien, tout va bien.
Petit flashback sur le sommet du Petit Van
Ivan : "La flemme de mettre le casque"
Moi : "Euh il est au fond du sac pour ma part et j'avais zappé." Allez on se motive à le mettre!
C'est une bonne leçon, cela dit que je m'imaginais pas qu'il servirait à amortir une chute de 20m à Casserousse!
J'ai en effet fait une belle chute. En fait, les roches étaient recouverts entièrement de 60cm de neige lourde et m'ont heureusement bien amortis. Mais ces mêmes rochers étaient complètement verglacés et c'est pour cette raison que je n'ai pas pu m'arrêter...
Ce n'est pas fini, en effet, mes skis sont en haut de la barre! A 5m et 10m de hauteur respectivement, je dirais... Il va falloir à présent les récupérer. J'essaie d'escalader tant bien que mal, en me cramponnant à un arbuste, j'arrive en prenant toute mes précautions à 2 m à gauche du ski aval. Cependant, un passage vitrifié m'empêche de traverser pour le récupérer. Je n'ose pas, pas envie de m'en remettre une! J'essaie de lancer des boules de neige pour faire bouger le ski... mais au bout de quelques tentatives il faut se rendre à l'évidence : le ski ne bougera pas. En plus l'autre ski 5m plus haut encore me fait de l'oeil ;)
Bon allez, la nuit arrive, j'suis pas sûr d'avoir une lampe, je sais pas exactement où je suis, je désescalade la barre que je viens d'escalader. Tant pis je laisse les skis en place. J'envoie un rapide SMS à Ivan "J'ai sauté une barre, tout va bien, j'arrive..."
Tant bien que mal je le retrouve, de nuit, à Casserousse en bas.
Chapitre 3. Les retrouvailles.
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Pamp est un bonhomme bien motivé. Il n'a qu'un défaut : il travaille.
La mission de récupération des skis se fera donc de nuit.
Mais bon, c'est pas grave, car, de nuit, c'est toujours plus drôle.
L'équipe est formé de 4 personnes : Ivan, Pamp, Corentin et moi-même.
La mission : trouver une barre rocheuse, récupérer les skis dans la barre, faire un igloo.
Corentin a trouvé une autre mission bien plus intéressante : une raclette à Chamrousse. C'est pourquoi, la mort dans l'âme, il est obligé de nous abandonner.
Les difficultés sont largement augmentées par un élément très bizarre que l'on doit chausser aux pieds : ça s'appelle des raquettes. Cela permet d'évoluer en se faisant vraiment chier à 2 à l'heure. Mais bon, il paraît que cette pratique est assez répandu. Pamp et moi avons entrepris de tester l'affaire.
Conclusion : c'est de la merde.
Bref, c'est moi qui mène alors la marche. C'est tracé de partout, ça a complètement changé depuis le jour où j'ai paumé mes skis. Assez sûr de moi, je prends une trace sur la droite. Au bout de 150m de dénivelé, je ne reconnais rien. Bon, on s'est gouré, c'était pas là, tant pis.
Je commence à sérieusement douter est-ce que je vais vraiment retrouver mes traces? Pamp m'affirme que les vieilles traces de mec qui escaladent sur l'arbre sont les miennes? "Ah non, je suis pas aussi débile pour faire ça!" Pamp insiste et monte sur ces traces. Bon, il avait raison, ces traces mènent bien au niveau de la barre! Eh bien, on aurait dit des traces d'ours, elles passent n'importent où. Je ne pensais pas avoir si peu le sens de l'itinéraire et être un ours, mais apparemment si.
On retrouve la barre, miracle, je reconnais! Bon par contre aucune trace des skis, ils ont disparu sous la neige! Ivan enquête en remontant la barre en grimpant, mais n'arrive pas à dégager les skis qui sont inaccessibles. Il faudra donc bien faire un rappel à partir du haut, par lequel on peut accéder via une fine vire et moyennant d'escalader des arbres couchés et des branches, cette discipline étant devenu ma spécialité maintenant! Un shifumi rapide nous permet de savoir qui aura l'honneur de faire le rappel de 45m. C'est Ivan.
A 1h du matin, les skis sont dégagés. Merci les gars!
Les mecs installent un campement à l'arrache dans la neige (la flemme de faire un igloo!) pour ma part je descends à la voiture, j'ai les pieds trop gelés! Je cours et vers 2h du matin, j'arrive à Casserousse, je ne sens plus du tout mes pieds. Je mets le chauffage et suis même obligé de descendre la voiture à Grenoble pour me réchauffer.
Merci les gars, ce fut une belle aventure en tout cas!