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Dormillouse, Vallons de Chichin et de Palluel, mais revenons à nos moutons. Départ : Freissinières (les Mensals) (1330 m)
Topo associé : Grand Pinier, versant Est
Sommet associé : Grand Pinier (3117 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1760 m.
Ski : 3.3
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du mercredi 19 février 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
J1 : couvert s'améliorant jusqu'à devenir beau à partir de l'arrivée sous Dormillouse - chaud
J2 : beau au départ, ciel se voilant très rapidement avec jour blanc jusqu'à l'arrivée sur la crête puis retour du soleil
J3 : limite pluie/neige à DormillouseEtat de la route : glace fondante avec profondes ornières à partir de Fressinières - parking obligé à l'entrée des Viollins
Altitude du parking : 1280m
Altitude de chaussage (montée) : 1280m
Altitude de déchaussage (descente) : 1280m
Activité avalancheuse observée : J1 : nombreuses purges relativement importantes de neige humide sur les flancs S des vallons de Fressinières et de Chichin - J2 : néant mais pente sommitale ne paraissant vraiment pas sûre - J3 - coulée de neige humide traversant le chemin d'été
On peut dire que la skiabilité a été correcte : J1 : dans le vallon de Chichin, la neige était restée poudreuse, mais très peu de pente, J2 : descente 5* du collet jusqu'à la cabane de Palluel, par contre, la neige très poudreuse dans la forêt s'était lourdement humidifiée sous le ciel voilé, J3 : la descente de Dormillouse en rive D du torrent (chemin d'été) s'est faite dans une neige lourde mais bien skiante quand même, la piste n'a pas nécessité de pousser trop sur les bâtons mais en fin de parcours c'était une patinoire avec flaques d'eau
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Bernard, Christophe, Jean Louis, Patrick,Thierry,
J1 : Les Viollins - Dormillouse - Vallon de Chichin La Jalague Pt 1950 - Dormillouse, J2 : Dormillouse - Cab. de Palluel - Crête 2796 - Collet - Lac de Palluel - Cab. de Palluel - Dormillouse, J3 : Dormillouse - Les Viollins
Le but rêvé de ce petit périple dans l'un de ces coins sauvages typique des Ecrins était un "tour du Grd Pinier".
L'équipe constituée par J. Louis réunissait un portefeuille de compétences potentiellement capable de faire face à toute situation. Nous avions un médecin (3j sans bobologie dans un groupe de 6 relève de l'utopie), un vétérinaire (pour les remèdes de cheval), un gestionnaire d'immeubles (des fois qu'il faudrait construire inopinément un village d'igloos), un infirmier psy (peut se révéler précieux dans un groupe aux caractères si trempés) et un ex-haut fonctionnaire (compétences liées à sa fonction, suivez mon regard, mais ne risquait pas de nous sortir une initiative intempestive, çà aurait pu le fatiguer). Avec çà, la réussite semblait garantie.
Raté. Aux Viollins, il nous a manqué un cantonnier pour déblayer la neige que les toits venaient de décharger dans la ruelle principale. Qu'à cela ne tienne : à coeur vaillant, rien d'impossible. On laisse les 2 voitures au P de l'entrée du hameau. Objectif du jour : monter à Dormillouse, poser les affaires au gîte et aller à la rencontre des frères dissidents. En effet, vu la nivologie un tantinet douteuse, la majorité d'entre nous avait été d'accord pour monter à Dormillouse depuis Fressinières ; seuls Christophe et Thierry ont tenté - et réussi - à venir par Prapic via le col de Fressinières.
Environ 4 km et quelques échauffements plantaires plus tard, nous voilà au bout de la piste et songeurs devant le verrou à surmonter pour arriver au village. Va pour la sécurité et le sentier d'hiver. Bien tracé par des raquettes, il monte en lacets serrés rive D du torrent et nécessite un court déchaussage dans la zone rocheuse équipée d'une main courante et d'une passerelle. Passé le verrou, on émerge au soleil et c'est l'éblouissement au sens propre comme au figuré. On ne s'attarde pas au gîte et on enfile le loooong vallon de Chichin. Un chamois nous regarde pensivement, à notre droite les purges se succèdent à grand bruit. Nous nous arrêtons à 1950m, juste avant que la pente ne se redresse au niveau du 2e verrou. Les frères arriveront peu après notre retour au gîte.
Le lendemain : objectif aller "vers" le Grd Pinier. La météo paraît bonne. Mais çà ne dure pas. Un renard nous passe sous le nez. Pour accéder à la passerelle, une courte descente. Je me vautre dans un trou de jour blanc. On suit la piste d'un groupe en raquettes qui a suivi le sentier du lac de Palluel la veille. Bientôt nous sortons du joli bois de mélèzes pour déboucher sur les doux vallonnements qui mènent à la cabane de Palluel. De là, on tire à G pour monter sur une croupe un peu raide (en fait, on aurait dû la contourner par la G) qui nous mène en toute sécurité au point 2796 lequel domine le collet permettant d'accéder à la pente terminale ; là, faut bien arrêter de rêver : on n'ira pas au sommet aujourd'hui, le manteau neigeux ne paraît pas vraiment stabilisé sur ces pentes raides que le vent a dû fouetter ces jours derniers. Les vaillants traceurs sont donc au bout de leur peine. Le vallon qui descend droit sur le lac de Palluel promet une descente de rêve et....tient ses promesses. On aurait aussi pu monter par là. Mais peu après la cabane de Palluel, la neige change soudainement et c'est transformés en charrues de labour que nous atteignons la forêt, la traversons et nous retrouvons à Dormillouse, les cuisses en feu.
Le soir, on rêve à nouveau. De traversée sur Prapic par les Lauzes Rousses cette fois-ci : une longue promenade de facteur. On avance le réveil. Mais avant, comme la veille, on discute. Faut dire qu'il y a parmi nous un spécialiste de l'élevage bovin et ovin, fana de pastoralisme et une chochote (moi, pardi !) qui trouve que ces grands troupeaux de moutons sont une infection sur l'alpe en général et une nuisance olfactive pour ses bivouacs estivaux. Inutile de dire que l'ambiance est chaude (mais bon enfant).
3e jour : Faut se rendre à l'évidence, il tombe plus de pluie que de neige, le plafond est bas, le manteau neigeux est gorgé d'eau et le jour tarde à se lever. Adieu, veau, vaches et moutons, adieu les Lauzes Rousses aussi. Les frères dissidents ne se laissent pas démonter et reprennent la direction du col de Fressinières pour retrouver leurs voitures respectivement à Prapic et à Orcières. Hélas, les clés de celle qui devait permettre de récupérer l'autre sont restées dans cette autre.....
Quant à nous, nous battons en retraite et ce n'est plus seulement le manteau neigeux qui est humide quand nous arrivons aux Viollins dont la rue principale est redevenue un lieu de passage.
Durant ces 3 jours, j'ai approfondi mes connaissances relatives au pastoralisme, appris les conversions amont à l'envers et le lissage de traces.
S'instruire était tout naturel au gîte de l'Ecole, par ailleurs haut lieu de gastronomie, de sourires accueillants et de miaulements tyranniques.
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