Départ : Le Grand Thiervoz (Le Cley) (998 m)
Topo associé : Col d'Arguille, Traversée NE-SW
Sommet associé : Col d'Arguille (2755 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 1100 m.
Ski : 2.2
Sortie du samedi 19 janvier 2013
Conditions nivologiques, accès & météo
temps gris. Douceur surprenante dès le départEtat de la route :
correcte
Altitude du parking :998m
Altitude de chaussage (montée) : 998m
Altitude de déchaussage (descente) : 998 m mais avec interruption dans la forêt.
Le redoux était conséquent. La neige est devenue de plus en plus lourde au fil de la montée.
Activité avalancheuse observée : nombreuses purges. A la descente une coulée massive a balayé le couloir sous la Grande Roche alors que le premier d'entre nous allait s'y engager. Grosse frayeur rétrospective.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
départ | 1000 | W | 30cm | Poudre | pas de sous couche | |
Chalet du Milieu | 1600 | W | 60cm | Poudre lourde | gros brassage | |
Vallon de la Gde Valloire | 2000 | W | 1m? | Poudre lourde | brassage très physique |
Skiabilité : 🤢 Mauvaise
Compte rendu (par Marc Papet)
Avec David C.
Le Cley ( Gd Thiervoz ) --> 2050 vallon de la Grande Valloire A.R.
Fiasco de bout en bout.
Partis initialement pour le Beaufortain, les routes enneigées nous ont fait bifurquer à la dernière minute pour une destination plus proche. Cap sur le Passage de Tigneux en Belledonnes.
Cette course, je l'ai faite il y a 8 ans mais je n'ai plus un souvenir précis du départ. On sait juste qu'il faut aller au Grand Thiervoz. Heureusement, David le connait. Il y est encore venu l'été dernier. Donc on fonce, sans se poser de question. Un parking aménagé nous accueille, on se gare, on chausse et c'est parti.
Dès le départ, je ne reconnais rien. Ce torrent qu'on remonte est absent de mon souvenir. Je me souviens d'une piste rectiligne facile alors que le sentier que nous suivons zigzague dans une pente raide... Je me dis que nous sommes trop au Nord; la piste doit être beaucoup plus à droite.
Ça ne rate pas: on finit par se perdre. La forêt est épaisse. A couvert, la couverture neigeuse est mince. Il faut parfois déchausser: rochers qui dépassent, troncs en travers. On se retrouve à devoir traverser un ravin encaissé blindé de neige et d'arcosses. Un torrent gronde là-dessous; c'est un gymkana indescriptible.
Vivement qu'on trouve cette piste parce tout ce secteur sera inskiable à la descente!
Lorsque David s'écrie: " on doit être dans la zone du passage câblé!", je percute enfin. Son itinéraire n'est pas le mien. Nous sommes en route pour le chalet de la Grande Valloire, un vallon trop loin. Il y avait deux parkings, nous avons pris le mauvais.
D'ailleurs, on ne tarde pas à apercevoir le toit du refuge de la Petite Valloire, tout là bas, 1km au Nord. La traversée pour s'y rendre, très raide, est encombrée de coulées de purge qui dévalent par intermittence. C'est cuit pour rejoindre l'itinéraire initial.
Il y a du tirage dans l'équipe; les mots doux fusent. Il faut dire qu'on se retrouve à creuser une vraie tranchée. Faut-il monter encore ou tenter une traversée? La neige est profonde, massive, collante et les pentes s'accentuent toujours. Les petites barres à gauche calment les esprits: pas d'autre choix que de monter. On se relaie à la trace.
Alt 1800 m. Pause. Il n'est pas raisonnable de poursuivre. "Ca pue!" ( expression répétée plusieurs fois par Thomas) La neige est d'une pesanteur diabolique. En face, la station des 7 Laux tire des coups de canon intempestifs. C'est la guerre. La guerre des tranchées. Chaque fois, le sol vibre. Si le manteau neigeux qui nous enserre se met en branle...
Ca sent le but. On boit un coup de thé en observant tout de même la suite du coin de l'oeil. Un replat se dessine plus haut. Un dernier coup de collier et l'affaire serait dans le sac...
Finalement, nous allons nous échapper du traquenard mais caler à 2050 sans avoir atteint le Lac Blanc. La motivation n'y est plus. L'idée frustrante de la descente laborieuse qui nous attend trotte dans les têtes. Du bien lourd, le genre de neige à se faire un genou + 400 m de forêt à descendre à pied si on ne veut pas casser du bois.
Ce sera finalement moins pire que ce qu'on craignait mais la pluie en a rajouté une louche à partir de 1400 m. Un air de débâcle!
Il faut de temps en temps une bérézina de ce genre pour mieux apprécier les sorties suivantes. Bilan positif: on a tout de même bien pris l'air.