Départ : Col de Verde (1289 m)
Topo associé : Haute Route (Alta Strada), Du col de Verde au Cintu (S->N)
Sommet associé : Haute Route (Alta Strada) (2706 m)
Orientation : T
Dénivelé : 4300 m.
Ski : 3.1
Sortie du vendredi 2 mars 2012
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau de plus en plus chaudEtat de la route : dégagée malgré les infos téléphoniques qui indiquaient que la route du haut asco était enneigée
Altitude du parking :
on chausse en général vers 1300/1400m mais ça dépend des versants
c'est très sec, bien plus que ce qui était annoncé dans le bulletin nivologique
on trouve un peu plus de neige entre le lac de Nino et Onda
Activité avalancheuse observée : aucune
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Avec Groupe ASPTT Nord Isere: Pierre, Serge
Itinéraire effectué:
J1: camping Monte Cinto Acquale – Refuge Ercu (D+600m)
J2 : Refuge Ercu – Pointe des Eboulis – But au Cinto – Bocca Crucetta - Refuge tighettu (D+1000m)
J3 : Refuge tighettu - Bocca e sponde – Punta di tula - refuge Ciottulu di i Mori (D+1100m)
J4 : refuge Ciottulu di i Mori - Col de Vergio - Capu a Rugia – Bocca a reta – Refuge Manganu (D+600m mais probablement bien plus avec les montagnes russes)
J5 : Refuge Manganu – Breche de Capitello - Col Rinoso - Bocca Muzella - Refuge pietra piana (D+800m mais probablement bien plus avec les montagnes russes)
J6 : Refuge pietra piana - Pinzi Corbini – Capu a meta – Refuge de l’Onda (D+200m mais probablement bien plus avec les montagnes russes)
J7 : Refuge de l’Onda – Canaglia (D+0m)
En synthèse :
- très peu de neige souvent non portante nous obligeant à porter les skis : bon physique nécessaire
- quelques descentes à ski agréables (neige revenue) mais vraiment trop rares et trop courtes
- pas sur que le sens S->N offre une bonne qualité de ski (neige dure voire glacée avec souvent des vagues formées par le vent)
- des passages délicats et exposés que nous n’aurions pas passés dans le mauvais temps. Cela nécessite un bon niveau technique (critère important en particulier dans le cadre d’un club où les niveaux peuvent être très hétérogènes)
- des refuges globalement confortables (nous ne nous sommes pas servis de notre matelas mousse)
- des rencontres sympa
- un paysage à couper le souffle
- aucune faune rencontrée ce qui est très surprenant
Quand nous avions établi le programme hivers du club (ASPTT Nord Isère), nous avions laissé une certaine liberté dans le choix des dates afin de cibler le meilleur créneau. Le début d’année sans neige en Corse nous rendait pessimistes. Heureusement, début février, les chutes de neige faisaient la une des journaux. Un anticyclone s’installe sur le sud de la France. C’est décidé, nous partirons fin février.
Le groupe initialement de 6 ne compte plus que 3 personnes. Nous prenons 2 billets de bateau à la SNCM avec un tarif que nous croirons avantageux et posons 5 jours et demi de congés.
Départ de l’Isle d’Abeau Vendredi 24 février pour Toulon afin de tester la nouvelle ligne SNCM Toulon-Bastia. Comme nous arrivons un peu en avance, on se pose dans un bar pour se jeter une mousse et faire passer le temps. Nous apprenons que la ligne Toulon-Bastia est en grève (déclarée le matin même !). On file aux guichets pour trouver une solution qui sera de basculer sur Corsica Ferries pour 200€ environ. C’est cher mais au moins on part.
Samedi 25, nous rejoignons la gare de Corte en voiture et commandons un taxi qui nous emmènera à Acquale pour 70€. Il est midi, le soleil cogne et la neige est assez haute. Il va falloir porter nos skis sur des sacs déjà bien lourds pendant 1h30. On rejoindra le refuge d’Ercu entre 15 et 16 heures. Un groupe de randonneurs locaux et sympa nous précédent. Le refuge possède un poêle qui nous chauffe bien (bois mort à ramasser). En revanche, pas de gaz. Nous sommes bien heureux d’avoir avec nous un réchaud.
Dimanche 26, départ vers 6.30 en direction du lac du Cinto où nous commençons à toucher les premiers rayons de soleil. La neige est dure, avec parfois quelques passages sur de la glace légèrement recouverte de neige. Nous montons ensuite tranquillement à la pointe des Eboulis, laissons une partie du contenu de nos sacs et filons sur l’arête du Cinto. La neige est déjà bien revenue. Nous déchaussons et laissons les skis avant un passage qui redescend avant de remonter dans un petit couloir. Nous cherchons le passage en tentant une traversée dans les rochers et perdons pas mal de temps avant de comprendre qu’il fallait nettement redescendre pour contourner les rochers. On décide collectivement de renoncer compte tenu de l’horaire (12 ou 13h). On regrettera un peu cette décision en croisant un groupe des Hautes Alpes qui monte pour le Cinto. Apres une pause saucisson, en enlève les peaux, on redescend récupérer nos affaires (slalom entre les pierres) et on file sous le col crucetta. On le remonte sur 40m à pied dans une neige chaude mais qui semble saine (couloir à 45°). Derrière le col, c’est un manque de neige évident. On pourra quand même skier une neige tendue en tôle ondulée au début rive droite puis rapidement rive gauche. Pas du grand ski. En bas du vallon nous attend une neige pourrie/soupe qui nous obligera à quitter les skis sur une bonne centaine de mètres pour atteindre le refuge Tighiettu (bois, gaz). L’ambiance Corse est bien là avec son soleil qui cogne, ses pins laricio qui font souvent penser à des Baobabs, et ses torrents munis de vasques qui nous permettent de se laver. Un groupe sympathique de raquetteurs Corse termine un repas prolongé dans le refuge. Ils nous offriront des desserts à la farine de châtaigne et nous laisseront un morceau de pain qui sera le bienvenu. Dans l’après midi, le groupe rencontré à la pointe des Eboulis rentre sans avoir atteint le Cinto.
Lundi 27, on se lève tôt afin de pouvoir arriver tôt au refuge et skier la Paglia Orba. Départ 6h00 pour descendre le vallon et suivre le GR20. Le regel est faible. Le manque de neige nous oblige à porter. La marche est pénible. Ca dure 2h30 jusqu’au point 1402.
La rive gauche est totalement séche. Nous envisageons alors de passer rive droite. Apres 30 minutes nous échangeons avec des raquetteurs qui viennent du refuge Ciuttulu. Ils nous disent que la Paglia Orba est sèche. Nous changeons alors d’avis pour quitter l’objectif initial de la bocca du foggiale et nous dirigeons vers la bocca a e sponde. Nous passons rive gauche après un court déchaussage pour remonter une pente raide. Au col, la punta di tula semble skiable sur son versant sud. Nous y montons tranquillement. Au sommet, on observe tout de même que la Paglia Orba n’est pas si sèche que ça et semble tracée. Le jus nous manque un peu cependant pour envisager y monter. Pour redescendre, l’idée de rejoindre la bocca foggiale ne nous enchante guère car on se priverait du bon ski qui nous attend en versant sud. On redescendra donc versant sud dans une neige revenue mais portante. On repeautera au point 1656 pour monter au refuge Ciutullu en une petite heure (bois, gaz). Nous serons seuls ce soir dans ce refuge, magnifique belvédère au pied de la Paglia Orba.
Mardi 28, c’est parti à 6h00 pour 10h de marche et un peu de ski… On redescend le vallon du Golo en skiant une neige dure jusqu’à la passerelle de 1544. Les jambons chauffent vite et les courbatures des jours précédents nous obligent à quelques courts repos. On mettra les skis sur le sac jusqu’à la station du col de Vergio que l’on rejoindra en empruntant un bout de route. Il doit être 10h. Une bonne pause devant quelques cochons noirs. Le berger du coin en abattra 3 à la carabine. On hésite entre monter sur les cretes en rejoignant le capu di vergio ou suivre le GR20. Finalement, ce sera ni l’un ni l’autre. On rejoindra péniblement la bocca a manuella en coupant à flanc après 4 ou 5 déchaussages. Ensuite, on rejoint assez facilement la capu a rughia en peaux sur neige dure (coté ouest). On redescend avec les peaux une centaine de metres pour ensuite suivre la crete soit à pied soit à ski (pas de continuité de neige). A la bocca san pedru, on remettra les skis pour suivre le GR jusqu’à la Bocca a Reta. On décide de suivre les conseils du topo pour couper alors à flanc et rejoindre une épaule à 1785m. La marche en dahu nous attaquera le moral et on enlèvera les peaux pour descendre juste après le lac de Nino. Les pozines nous permettent de refaire le plein des gourdes. L’eau est terreuse et pas très bonne. Sur le plateau, il faudra pousser dans une neige sans trop de portance. Vers 1600m, la pente n’est pas assez raide pour nous laisser glisser sans effort et on sent bien trop souvent les pierres sous la mince couche de neige. On remet les peaux pour rejoindre le refuge de Manganu (bois, gaz). Un groupe sympa de suisses (pas tous) est déjà là. Des vivres laissés dans le refuge nous apporteront quelques kw.
Mercredi 29, on part un peu plus tard (7h) pour une très belle étape. On remonte le vallon sans difficulté rive gauche au début puis rive droite. On rejoint la breche de Capitello apres pas mal de discussions car on nous avait conseillé un couloir de 100m de hauteur 250m à droite de la brèche afin d’éviter de skier les dalles enneigées du versant opposé. Les conditions de ce couloir ne nous semblent pas terribles et nous n’avons aucune certitude sur l’identification de celui-ci. Nous déciderons de monter à la brèche, tracée par ailleurs à la descente (probablement le groupe de Suisses). Une fois à la brèche, nous sommes surpris par l’aspect débonnaire de l’autre versant. Nous descendons en traversée tranquillement en peau. La neige est bien revenue mais se tient encore bien. On suivra le GR20 pour rejoindre le col de rinoso. Dans la pente menant au col, nous serons 2 à déchausser car la pente nous semblait raide et tendue. On enlèvera les peaux à la bocca muzzella mais beaucoup de passages se feront sans neige. Je suis tenté par les pentes de bonne neige versant sud ouest. J’enclenche quelques virages en tirant le plus à gauche possible et j’arrive assez vite à 1800m, altitude du col que j’avais mémorisé. Mes 2 compagnons ne me suivent pas et traversent à flanc jusqu’au bon col qui est à 2050m… On se perd de vue. Je rejoins le col de 1800m (bocca manganello) sans pouvoir vérifier car je n’ai pas les jeux de cartes. J’attends mes compagnons 30 minutes. Je comprends l’erreur en apercevant par hasard le refuge Pietra Piana à peu prés à la même hauteur. Je descends dans le vallon au pied des barres sur lesquelles le refuge est perché et remonte en peau (ou ski nautique) vers le refuge. Il doit être 15 ou 16h quand j’atteins le refuge (bois, gaz). Mes compagnons inquiets viennent juste d’arriver. Un groupe avec un guide est déjà sur place.
Jeudi 1, encore une très belle journée avec des passages alpins. Départ vers 6.30 et descente ski sur le sac au début dans une neige pourrie. Ca n’a pas regelé cette nuit. On peaute pour rejoindre le col de manganello. On continue à ski mais certains passages rocheux nous obligent à les quitter. De la pointe de pinzi coreini, on descendra directement l’arete ski sur le sac. Nous aurions pu redescendre à ski face est puis traverser (traces) pour rejoindre le départ de la serra di tenda. Pour traverser la serra di tenda qui parait raide, on remet les skis et les peaux. Seule la bréche de sortie nécessitera la dépose des skis pour 2 d’entre nous. Il doit être 11h et la neige est revenue idéalement. Quelques plaques nous posent difficultés. On fera une bonne pause repas a capu a meta. Sans les peaux (enfin !) nous descendons en direction du refuge de l’onda mais nous obliquons trop rapidement vers la droite et donc commençons à descendre à pied le vallon de la riviere de Cruzini. Heureusement, on s’en rend compte et nous remontons une bonne cinquantaine de mètres pour traverser, rejoindre le col d’Oreccia et basculer sur le refuge. Le refuge sera presque plein ce soir.
Vendredi 2, retour à la civilisation… Nous devions passer par les crêtes mais une discussion avec une personne du refuge nous dissuade. Les conditions de neige (absence de regel et passages nombreux en glace dans l’accès au col 2064) nous font opter pour la solution de facilité qui consiste à rejoindre la nationale par le plus court chemin. Nous descendrons donc à pied le vallon du GR20 puis en peau de temps en temps le vallon de manganello par la route forestière jusqu’à Canaglia. Ici nous attendra un jeune tres sympa rencontré la veille au refuge. Il emmènera Pierre à Corte qui récupérera sa voiture. Quant à nous, nous attendrons son retour en terrasse d’un bar à Vivario. Après un bon repas et une bonne bouteille, nous rejoignons Bastia pour changer nos billets de bateau (un jour d’avance). La SNCM ne veut rien entendre et nous devrons acheter un autre billet auprès de la Compagnie La Méridionale.










































