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Col des Fontaines, face Sud Départ : Les Roches (1138 m)
Topo associé : Col des Fontaines, face Sud
Sommet associé : Col des Fontaines (2481 m)
Orientation : S
Dénivelé : 1500 m.
Ski : 2.3
Sortie du dimanche 23 janvier 2011
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau. Brume givrante jusqu'à 1500m. Quelques voiles légers d'altitude en milieu d'après-midi. Doux au soleil et froid sous la biseEtat de la route : sèche
Altitude du parking : 1138
Altitude de chaussage (montée) : 1250
Altitude de déchaussage (descente) : 1138 (moyennant quelques facéties)
Activité avalancheuse observée : RAS. Stabilité apparente, y compris dans les pentes raides longuement exposées au soleil. Rien n'a bougé de la journée.
| Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Col des Fontaines | 2480-1900 | S | 12h30 | 5 | Moquette | 5* |
| Le haut de l'Orselle | 1900-1700 | SE | 15h | 15 | Croutée | A jeter aux poubelles de l'Histoire |
| L'Orselle-Les Roches | 1700-1138 | E | 15h30 | Dure | Bon grip. Efficace à la descente |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par sancy)
Avec Marc
Ce week-end, c'est la deuxième démarque. Vite, ruons nous sans attendre dans les mini, super, hypermarchés. Peu importe le produit, pourvu que son prix soit barré. Seule la bonne affaire compte, pas l'acquisition. Et pourtant, malgré la fièvre consumériste de rigueur en ce jour saint, impossible d'attendre ce matin, de bonne heure dans la boulangerie, que les viennoiseries et le bon pain se déprécient.
Chargés de nos croissants tels Ben Ali de son or, nous voilà partis pour la paisible vallée des Villards. Et si nous agrémentions notre trajet d'un peu de musique ? la première radio, dans un élan de générosité sans précédent, nous "offre l'heure". Interpellé, j'échafaude déjà de futurs cadeaux pour toute la famille. Nous changeons de station et tombons sur Justin Nozuka, nouveau cauchemar darwinien dont les promoteurs de l'industrie du disque voudraient nous faire croire aux innocentes origines anglo-nippones. Et pourquoi pas MC Kader Paul ? ou encore Cheb Traoré van Lee ? Après le DJ Morgan Nagoya bien connu des ados, c'est l'avènement d'une soupe globalisée qu'il nous faut entrevoir derrière tout ceci. Nos chères têtes juvéniles sont prévenues : une culture uniforme pour des consommateurs uniformes, livrés à la décadence d'un goblish universel all around the world ; voilà ce qui les attend ! Sans oublier de poser la cerise sur le pudding : la moitié de la chanson est en français.
Nous zappons cette horreur évolutionniste pour en retrouver une autre, splendidement représentée par les toujours festifs Magic System, mélangeant sans complexes ni crainte du ridicule zouk, raï et borborygmes peuls cimentés péniblement par un français de maternelle. Toute la "diversité" - novlangue - française simplifiée et infantilisée en un seul groupe factice - et pour un maximum de profits -, c'est de la prestidigitation à l'état pur ! n'en doutons pas, nous préparons là encore notre descendance à des lendemains qui chantent.
Station suivante, nous sommes accueillis par les Black Eyed Peas - "le plus grand groupe du monde" annonce crânement l'animateur -, sorte de Compagnie Créole droïdique célébrant cette fois ci l'irruption urticante de la robotique vocalisée. Il est ainsi curieux - mais non hasardeux - de constater que la majorité des produits musicaux massivement diffusés sur les radios jeunes comportent des voix de synthèse. Les idiomes se mélangent, l'humain et la cybernétique également. Mais à quelles fins ?
Mais laissons à Joseph Tainter l'honneur de clôturer ce chapitre : "Peu importe à quel point nous aimons à nous considérer comme une exception dans l'histoire de l'humanité, en réalité les mêmes principes que ceux qui ont causé l'effondrement de sociétés antérieures s'appliquent aux sociétés industrielles." Continuons, le chemin est rectiligne.
Le soleil illumine le Charmet de l'Aiguille et nous remontons paisiblement la Combe des Roches, scintillante au givre du matin. Arnaud mène d'un bon pas son petit monde et nous distille en guise d'encouragements - à chaque pause - quelques refrains de René la Taupe rapidement travestis en : "aaaaah la réforme Fillion, Fillion, Fillion, on l'a dans le fillion, filllion, fillion..." brocardant ainsi la récente Loi de Finance du sus-nommé premier ministre, entraînant pour la nouvelle année - tout en clamant défendre l'emploi - une hausse sensible du coût du travail. "Dooors je le veux, bon peuple... la rilance s'occupe de toi".
Laissant au diable ces avatars économiques pour administrés narcoleptiques, nous voilà bientôt en vue du col des Fontaines, petit passage esthétique vers le haut Veyton. Dans une ultime conversion, Marc se joue habilement d'une traitre plaque vitrifiée, s'évitant avec discernement une sollicitation outrancière et malvenue de la sécurité sociale.
Arnaud s'élance le premier. Les courbes s'enchaînent sur une neige parfaitement transformée pour une descente rapide et euphorisante jusqu'au haut de l'Orselle. Nous sommes dès lors happés de nouveau par l'ombre et traversons - moyennant un cocard et quelques voltiges pour Marc - une courte portion de neige croûtée. La neige se raffermit ensuite et nous filons jusqu'aux Roches, négociant le sentier forestier englacé avec les précautions qui s'imposent.
Merci à tous pour cette grande et belle journée de musculation zygomatique.
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