Fin de saison en apothéose au Mont Blanc (Face N)

Massif : Mont Blanc
Départ : Chamonix (Tunnel du Mont-Blanc) (1230 m)

Topo associé : Dôme du Goûter, arête Nord

Sommet associé : Mont Blanc (4810 m)

Orientation : N

Dénivelé : 3756 m.
Ski : 3.1

Montée tranquillou jusqu'à l'ancienne gare des glaciers, switch en mode chaussures de ski. Jonction basse qui passe bien lundi - tracée avec des drapeaux tous les 50/80m – pas trop de ponts et crevasse pas trop large sur la trace (ca sera moins le cas le lendemain). Du refuge, on peine à voir le fond de la vallée du fait de l’épais brouillard d’origine canadien (il a pas eu besoin de traité de libre échange pour s'exporter gratis celui là !).

Après un après-midi de chill sur la terrasse entre coupée de passages de wingsuit, il nous est difficile de trouver le sommeil à 19h30/20h dans un dortoir de 22 plein à craquer, orienté W où le soleil tape encore fort. Courte nuit. Réveil 2h - départ 3h. Excellent regel (ça brillait comme du carrelage avec les frontales). On chausse les crampons à peine passé la petite bosse et arrivé à l'aplomb de l'arête N du Dôme. L'arête est en super condi : neige compacte et bien portante tout du long avec des plaques de glace sur 20m sur le haut. En louvoyant légèrement on trouve tjr des passages avec de la neige. La sortie sur le dos d'âne avec les premiers rayons du soleil est de toute beauté. A ce moment-là, on aurait pu - du - remettre les skis jusqu'à Valo mais on continue en crampons pour s'éviter une manip. Valo à 7h et bonne pause petit dej (un peu comme pour démarrer une journée lambda 😊). On voit un 1er helico du PG au-dessus de la pointe Bravais. On attaque l'arête des bosses avec une super trace (digne de l'A4810). Ça déroule bien ; un poil d'expo sur le passage avec les désormais célèbres pieux. On atteint le sommet autour de 9h30. On marche sur le toit de l’Europe. Moment fort en émotion. Pas froid – léger vent – pas trop de monde (env. 15 personnes). On mesure la chance qu’on a et on profite de ces minutes hors du temps pendant une heure. On restera (i) admiratif devant les gars partis à 2h30 des Houches qui bataillaient avec leur voile de parapente pour décoller et (ii) perplexe devant les alpinistes principalement internationaux qui Facetime leur proche en parlant hyper fort ou ceux qui dansent – à chacun sa façon de célébrer son succès (ceci dit, des comme ça on n’en voit pas souvent à la cime des Agneaux, à la Grande Ruine ou à la Dent Parachée). C’est tout le contraste de Chamonix. Descente dans la face N d'abord dans une neige dure, travaillée par le vent avec de nombreuses aspérités jusqu’au plateau au-dessous des petits mulets (2*). On retrouve de la bonne neige – parfois 5/7cm de poudre moins compact dans l’écharpe entre les seracs de la face (4*) puis une neige en court de transfo sur le grand plateau (4*). On enchaine les beaux virages dans ce cadre somptueux, cerné de ces murailles de glace en équilibre. C’est le pied. Presque moquette (4*) sur le petit plateau jusqu’au niveau du refuge. Arrivé sur le bas du petit plateau, on revoit le PG au niveau des seracs de la face N, là meme ou il y avait eu un accident il y a quelques semaines. Neige lourde sous le refuge (2*). Traversée de la jonction à 12h. On observe + de ponts de neige que la veille. 12h30 ancienne gare des glaciers : fin de la saison de ski et début officielle de la saison de rando. Tunnel 15h.

On rentre satisfait d’avoir enfin réussi à fouler ce sommet et émerveillé par la beauté du paysages dans lequel nous venions de cheminer. Mission accomplie. A la saison prochaine la commu !