Itinéraire suivi : Ecot-refuge des Evettes- Albaron par sa crete puis boucle par le glacier du vallonnet.
remarque 1 : le relai du rappel nécessite quelques pas de désescalade, corde de 30m suffisante pour le rappel.
remarque 2 : tirer au maximum à gauche du glacier superieur pour ne pas se retrouver dans sa partie bombée.
Horaires : 7h refuge -16h parking
La lourde tache de passer après la Barre des Ecrins est ce qui décombe, ou plutôt ce qui incombe à l'Albaron cette fin de semaine. Et oui on a beau dire que ce n'est pas la taille qui compte, que chaque sommet est unique et qu'au fond ils se valent tous entre eux, il y en a quand même certains qui sont plus égaux que d'autres. Dur dur que de rivaliser avec la claque visuelle du tour de la semaine dernière. Mais comme chacun sait, l'important n'est pas le sommet mais le chemin pour y parvenir et là ça tombe bien, parce que du chemin il n'y en a pas trop car on commence à 2000m d'altitude. Et rien que ça, c'est déjà génial!
A peine 2h heures de montée en marche/ski, nous voilà avec Sylvain au refuge des Evettes pour y passer l'aprèm et puis la nuit. Au programme, sieste au soleil sans un centimètre carré de peau exposé, découpage de buches de manière à ce qu'elles puissent rentrer dans le poêle (c'est à dire si petites qu'à Noel on ne saurait même pas quoi en faire) et tour de magie avec une tablette de chocolat.
Mesdames et messieurs, voici une tablette de chocolat tout à fait banale, regardez la bien, et, paf, " a pu de chocolat" !
Très convaincant comme tour de magie, mais j'étais sceptique donc j'ai demandé de le refaire avec une autre tablette, et paf, a pu de deuxième tablette! Vraiment bluffant je vous dis...
Sur les coups de 22h, 3 Italiens se pointent au refuge, ils ont pour but de faire la Ciamerella. 3 Italiens sur la Ciamarella et deux Français sur l'Albaron, tout est en ordre du coté de notre frontière transalpine!
Le lendemain petit lever à 6h, ca va, on va pas en faire un plat, ce n'est que l'Albaron... Cette posture n'est pas si désinvolte que ca en vérité, il ne semblait juste pas utile de commencer plus tot... La montée est efficace mais un peu longue, on dirait que les dénivelés ne sont pas plus rapides ici qu'ailleurs... Peu avant 11h on attaque l'arête du sommet du jour sous un vent bien froid, à dissuader de prendre des photos. En même temps le paysage est beau, certes, mais bon ce n'est pas le paysage de la Barre...
Je vous ai déjà dit que j'aime bien le comique de répétition? Aller, les blagues ( et les arêtes) les plus courtes sont les meilleures, je poursuis donc mon histoire...
Sur les topos on peut lire que l'arête est plus facile qu'elle n'y parait, moi j'aurais plus envie de dire qu'elle est fidèle à elle même. A premier abord, ca ne parait pas être une promenade de santé et en effet, je trouve que ça se confirme... Bref, en une heure nous voici sur le toit de... sur le toit de rien du tout en fait, mais sur le sommet de l'Albaron en tout cas! De là, part le rappel qui permet de récupérer le glacier du Grand Fond. Des gens l'avaient monté le matin même donc il y avait des marches toutes faites pour montrer le chemin à suivre ce qui est, il faut le reconnaitre, bien pratique! Petit rappel donc, de moins de 15m dans la neige tourbillonnante, pendant que Sylvain passe un appel aussi détendu que s'il était à la terrasse d'un café et puis c'est parti pour la descente direction glacier supérieur du Vallonnet sur une moquette du futur.
On avait bien lu qu'il ne fallait pas tirer à droite tout de suite pour ne pas atterrir dans les séracs du glacier inférieur donc on est resté bien à gauche, direction le col du grand fond. Une fois le glacier inférieur laissé à notre droite on s'est laissé glisser vers le vallon qui finit dans le goulet final. Tout ceci nous a mené sur un bombé dont les pentes nous ont paru un poil pentues et exposées pour pas grand chose.
Je proposerais bien de modifier le topo de cette partie en quelque chose de ce type : Rester à bâbord le plus possible depuis le col du grand fond (quitte à remonter quelques mètres) puis tenir le cap à bâbord, en cas de doute, filer main gauche, vous êtes sur que vous êtes bien à gauche, hein, bon et bien continuez (à gauche, oui, voilà, c'est pour voir si vous suivez) et ce jusqu'au vallon et à la fin du glacier...
Cette petite section glaciaire dans le dos, vient ensuite un goulet d'étranglement bien sympa, toujours en moquette de compet' , mais qui peut s'avérer un poil raide selon l'enneigement et j'ai trouvé la cotation 3.3 un peu légère sur ce coup, m'enfin qui suis-je pour juger...
Pour finir ski de combat sur une moraine déchainée par les coulées dans une neige qui tirait vers de la soupe, étrangement assez drôle à skier. Enfin drôle surtout avec mes skis un peu larges parce que j'ai senti le copain un peu crispé sur ses Fischer anorexiques. Et puis, cerise sur le gâteau, direction un téléski et sa piste bleue bordée de canons à neige : un régal , la langue de neige de la piste nous a porté tout juste sur le sentier horizontal qui mène au parking de l'Ecot. Au moment de déchausser les skis, vers 15h, un vieux réflexe ressurgit :
"T'as pas un petit creux? "
Il est temps de savourer le sandwich de midi tout en devisant sur la jolie saison qu'on a signé. Habilement, Sylvain m'amène à envisager les trois petites lettres du mot FIN en conclusion de ces multiples aventures hivernales.
Mouais, pas convaincant, pas convaincu.
Con vaincu, à la limite :)
Aller je vous laisse, on dirait bien que la cloche de la fin de la récré a sonné...