Sortie du samedi 24 mai 2025
ugo.angelier
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Voilé jusque 10 heures puis des nuages éparses, frais au sommet puis chaud
Conditions d'accès/altitude du parking : le Col de la Croix-de-Fer est ouvert à la circulation depuis vendredi 23 mai
Altitude de chaussage/déchaussage : portage 10 minutes depuis le col
Conditions pour le ski : Croute sous la corniche du sommet, puis poudre sur fond dur les 200 premiers mêtres, puis transfo niquel pour le reste, jamais collant
Conditions nivo et activité avalancheuse : RAS
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Bon, et si je me faisais ce vélo-ski pour bien finir la saison ? Je réserve le jeudi, un appart à Saint-Jean-d'Arves et prends le train de 14h de Grenoble à Saint-Jean-de-Maurienne le vendredi.
C'est le rush, je finis le taff à midi le vendredi, j'ai 45 minutes pour pour préparer tout mon bordel pour ce périple. Yes, je suis pile dans les temps, j'arrive à chopper le train avec un peu de marge. Oh, et merde, j'ai oublié mon bidon de vélo sur ma table, bon tant pis, j'irai en acheter un à l'Intersport de Saint-Jean-de-Maurienne.
Début de la montée aux environs de 16h et arrivée à Saint-Jean-d'Arves vers 18h. Les pourcentages entre le fond de vallée et jusqu'aux tunnels piquent fort fort avec un vélo lourd.
Je mange une assiette de charcuterie avec une baguette dans le seul bar resté ouvert de Saint-Jean (première erreur de nutrition, j'y reviendrai). J'avais prévu un tupperware de riz, que je ne mange pas parce que j'ai plus faim. Nuit peu reposante, alternance de chaud/froid et le réveil à 3h pique très fort. Habituellement, le matin très tôt, j'arrive à manger en grande quantité mais là, impossible d'avaler plus que 5 cuillères de riz.
Départ à 3h45 environ et arrivée vers 5h15 au col. J'essaie de remanger du riz, 3 cuillères passent. Bon tant pis, je pars qu'avec des bars gels et ma boisson iso, ça devrait le faire (réponse, non absolument pas)...
Départ à pied à 5H30 et portage 10 min jusqu'à la première bande de neige.
Les faux plats, les petites redescentes, c'est loooong, mais qu'est-ce que c'est beau. On se croirait à Villar-d'Arène mais 2 fois plus long. Peut-être que c'est parce que je subis depuis le départ... mais bon, ça ne monte pas trop, je me laisse porter par le paysage.
Je débute le mur final vers 8h15-30, et j'avance tant bien que mal, la faim se fait ressentir et l'altitude aussi. J'arrive tant bien que mal à 3200 environ vers 10 heures et là je me pose sérieusement la question de m'arrêter là, après tout, à quoi bon continuer si je n'arrive plus à avancer.
Les deux premiers skieurs qui descendent la face, s'arrêtent et me voyant pas très bien, me proposent de la bouffe (adorables vraiment). Le groupe de 4 du CAF de Lyon qui suivent, pareil, me donnent un bout de saucisson avec du pain (si vous passez par là, encore un grand merci). Ils me remotivent, m'incitent à faire une pause pour me remplir le ventre et m'encouragent à continuer. La météo est niquel toute la journée et je suis largement dans l'horaire. Pause d'environ 20 minutes pour manger. J'en profite pour appeler deux copain.ine.s pour leur demander conseil (coucou Valentin et Ariane), non, pas de vertige, pas de sensation bizarre et nouvelle, juste de la fatigue musculaire et générale, allé, ça devrait le faire, je les tiens au courant quand je fais demi-tour.
Je repars, il me reste plus que 200 mètres. La bouffe m'a fait beaucoup de bien, j'arrive à monter sans faire de pause tous les 50 mètres, 10h50, sous la corniche. Yes, le sommet, enfin, 11 heures pile, après 5h30 d'effort. Petite pause de 10 minutes, que c'est beau, mais je sais que c'est pas fini, que le plat du retour va être loooong.
Sous la corniche, c'est crouté, ça embarque les skis, à deux doigts du tête pied sur le premier virage. Les 200 premiers mètres, petit couche de poudre sur fond dur et bien gelé, c'est super ! Puis pour attendre le bas du glacier, une neige décaillée, bien à point, se laisse skier parfaitement bien.
Je repaute et me laisse glisser jusqu'à la dernière montée après le refuge, avec les peaux. C'est possible de dépeauter pour les petites descentes mais je préfère éviter les manips et me laisse porter. Dernière pause au lac Bramant pour me recharger en eau. La dernière descente est en transfo parfaite, pas collante, juste revenue comme il faut.
Arrivée au col à 13h30, où j'arrive enfin à manger ce satané riz que j'ai trimballé jusqu'ici !
La descente à vélo côté Oisans est sublime. Mais quoi.... que vois-je ? Ca remonte ? Encore ? 3-4 petites remontées pour atteindre Allemont, dont une avec 4 lacets à 10%, où sont passées les cuisses (Valentin, pourquoi t'es pas là ?)...
Enfin ! Je reconnais ce paysage, le lac d'Allemont, l'arrivée est proche mais je me prends le vent de face sur le plat, où comment se faire assassiner pour bien finir... c'est pas possible hahaha
Arrivée à 15h15 à Rochetaillée où le prochain bus arrive à 16h50. Ca y est, c'est fini, plus besoin de cuisses pour aujourd'hui. Presque 24h ce sont écoulées depuis la première montée hier. Quelle aventure, pas besoin de partir bien loin pour se sentir ailleurs. Quel bonheur d'avoir fait tout ça en mobilités douces. Que ce fut dur et intense. La semaine prochaine ça sera la Roche Faurio avec les parents en 3 jours, ça devrait le faire à mon avis haha !