Départ : St François Longchamp (les Perelles) (1680 m)
Topo associé : Col de la Flachère, versant S
Sommet associé : Col de la Flachère (2655 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 990 m.
Ski : 2.2
Sortie du samedi 12 avril 2025
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : températures non relevées mais positives au départ comme à l'arrivée - fraicheur maintenue par un bizolet et quelques mini-rafales - temps très menaçant dans la matinée - quelques flocons puis laissant place à une éclaircie majeure : seuls les sommets du lointain étaient pris
Conditions nivo et activité avalancheuse : aucun constat pdt la durée de la course - qq coulées moyennes en rive D de la combe de la Rave
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avez-vous déjà connu une météo pareille ? Elle vous dit en substance que le matin est encore jouable mais que dans l'après-midi ça se gâte et vous vivez l'exact inverse !! Je les ai pourtant consultées toutes car si une ne me dit pas ce que je veux qu'elle me dise, je me retourne vers l'autre, puis éventuellement une 3e jusqu'à épuisement de ma patience. Et toutes étaient plus ou moins d'accord entre elles. J'ai aussi consulté des personnes de confiance : aucune n'a démenti – ni confirmé non plus - les prévisions. Bref, j'ai fait ce que j'ai pu pour trouver une course pour mes amis marseillais qui étaient venus pour skier et non pour acheter du terrain. A demi-mots, j'ai compris que la sortie ne devait pas être trop longue, la route non plus, et ne pas exiger un portage indigne d'un marseillais. Enfin, marseillais, il ne le sont que d'adoption donc je pouvais zapper cette exigence mais, pour être honnête, je n'en avais pas grande envie non plus. Un large soleil et une neige parfaite seraient un plus, crus-je comprendre également. J'ai donc mouliné tout ça dans le ptit ordi caché, bien caché, dans ma tête et il en est sorti le Col de la Flachère. J'étais plutôt satisfaite : avec cette valeur sûre, je pouvais espérer ne pas perdre ma crédibilité.
La route n'a pas été spécialement courte mais en entretenant une conversation bilingue tout du long, je suis arrivée à la faire paraître telle. Ouf. Après avoir poussé la voiture le plus haut possible sur la route du col de la Madeleine pour que la course paraisse plus courte, il n'y eut que 15mn à zigzaguer sur un pâturage défoncé par les taupes et tapissé de vieilles bouses en évitant d'écraser les crocus encore endormis. Encore deux fois ouf. Il ne restait donc plus qu'à compter sur l'exactitude des prévisions météo.
Je crois bien que certaines oreilles vont chauffer ce soir dans les bureaux de toutes les météos ayant pignon sur rue. Lorsque nous avons quitté notre parking, malgré une ambiance un peu glauque, une certaine concordance des prévisions et de la réalité était encore perceptible. Il suffirait donc de hâter le pas (« il suffirait », me dire ça à moi !) pour être de retour avant le grain.
Au col de la Madeleine, le zoom sur les Aiguilles d'Arves comme celui sur la Grande Casse montraient des sommets sans aucun doute déjà bien rincés. Seul le Mont Blanc avait droit à un soulignement par une délicate ligne bleue. On aurait dit qu'il flottait sur le Vieux Port. Honte à moi, je n'avais pas envisagé cette destination ! Mais bientôt autre chose se mit à flotter autour de nous : des flocons de neige ! Nous regardions médusés, béats. Ce genre de moment est si rare qu'il faut le goûter religieusement. En laisser l'un ou l'autre fondre en bouche cause un vrai cas de conscience : ai-je le droit d'en manger alors qu'ils sont si rares ? Du côté de Belledonne, une illumination bien circonscrite sur la vallée des Villards : quelques bienheureux ont dû se prendre pour des élus....l'espace d'un instant. A ce moment-là, même la « valeur sûre » de la Flachère nous parut de moins en moins sûre. Mais quoi, venir de Marseille pour une demie Flachère : impossible. Le ciel a dû entendre ma muette protestation. Un petit coup de vent et un bleu virginal apparut soudain au-dessus des roches déchiquetées du Gros Villan et du Grand Jet. Le col se dégageait, la Tour aussi, le Grd Pic dressait son chapeau pointu.
Pas question de s'éterniser sous la Tour malgré sa majesté : un bizolet plutôt désagréable mais auquel on devait ce ciel à présent clair, nous en dissuada. Les quelques autres skieurs présents ne demandèrent pas leur reste non plus. Tout ce petit monde, nous compris, heureux de la tournure qu'avaient pris les choses, s'élança en serpentins argentés jusqu'à la route du col de la Madeleine, versant Tarentaise. Le soleil avait fait ce qu'il avait à faire mais sans excès de zèle. Ce fut parfait.
Hivernale ou printanière - ou les deux en l'espace de quelques instants - la Flachère est sans conteste une valeur sûre. Valentine et Basti avaient l'air heureux. Ouf !













