Dômes de Miage - Face Nord

Massif : Mont Blanc
Départ : La Gruvaz (1100 m)

Topo associé : Dômes de Miage, face nord

Sommet associé : Dômes de Miage (3670 m)

Orientation : N

Dénivelé : 2500 m.
Ski : 5.3

Des chalets au cône : printemps bien dure le matin et moquette magique à 12h (sûrement lourd et collant plus tard).

Cône : neige froide dure et lisse type béton lustré.

Face N : les 3/4 sont dégommé par le vent (neige dure, beaucoup de relief, quelque zones lisses mais béton, un peu de croute, de glace ... bref tout pour être heureux). Le haut plus raide se compose d'un joli code barre avec alternance de bande de neige dure béton lisse qui grippe et de bande de glace. Juste sous le sommet des patchs de glace vive.

Conditions nivo et activité avalancheuse : vu l'état ça ne craint rien. Des purges naturelles et chute de séracs en Sud

Hello skitour !

La meilleure saison de l'année commence. Mais bon, quand on voit la tête de la montagne en altitude, ce n'est pas dit que ce printemps soit un bon cru. C'est sec, sec ... il en manque un sacré paquet !

La montée à pied jusqu'aux chalets réveille bien (les muscles, le bonhomme et surtout le dos). Quand lors de la transition ski au pied, des voitures arrivent là haut, ça fout les boules (mais bon chacun son éthique/style). Le plat de Miage anesthésie, mais les pentes qui suivent, bien dures le matin font vite sortir de son coma temporaire. Mention spéciale pour le bombé juste sous le glacier, passé ski au pied et piolet à la main tellement c'est dur, parce que : "les mecs devant sont passés à ski, moi aussi je ne vais pas mettre les crampons pour ça". Technique pas tellement conventionnelle (encore un truc d'éthique/style, heureusement personne ne me voit, sinon c'est la loose ?) mais vaut mieux ça que de dévisser parce qu'on est trop entêté. Vous avez dit des couteaux ? A ouai c'est dans une pochette, au fond d'un placard, avec encore l'étiquette dessus parce que : "j'ai des crampons dans le sac, à quoi ça sert de prendre ces trucs si ce n'est rajouter du poids". Bah là mon coco ça t'aurais bien aidé, surtout vu la suite !!

Arrivé au pied de la face, le bug : "ça n'a plus rien à voir avec les photos des topo, mais où est passée la glace" ... triste époque !

Le cône est lisse est dur comme du béton, les carres mordent à peine, mais bon l'égo reprend le dessus : "les mecs devant sont passés à ski, moi aussi, je vais pas mettre les crampons maintenant, vu tout ce qu'il y a à remonter après" (l'éthique/style c'est bien naze quand même). Plus de glacier, plus de rimaye, pratique ça ! 4 personnes devant qui feront tous demi-tour ou bifurqueront sur l'arête Mettrier. Je comprends vite pourquoi, le vent a tout dégommé, la neige est hétérogène, dégueulasse et ya beaucoup de relief. Une bonne trace monte jusqu'à la moitié de la face, tête dans le guidon, je ne me rend même pas compte que je monte, dans la monotonie la plus complète, puis quand la trace cesse : "bon, quitte à avoir fait ça autant aller vérifier en haut si c'est aussi dégeu que le reste". Changement de registre dans la partie plus raide, c'est lisse mais zébré en une alternance de bande de couic et bande de vitre. Histoire de pousser jusqu'au bout l'éthique/style/connerie (ça évolue en même temps que le dénivelé cette affaire), je monte jusqu'au dernier lambeau de glace de la face, soit plus ou moins 100 m sous le mixte de sortie (d'ailleurs ça existait ça aussi avant ?). Les alternances se resserrent et des patchs de glace vive brillent .. aller c'est bon, on a compris que ça serait la descente de l'année, il ne faudrait pas tout gâcher avec un dévissage du sommet quand même. 

Je vous fais part de la descente, plus de trucs d'éthique ou de style, mais juste de la survie. Heureusement, c'est beau et la moquette du bas donne le baume au coeur avant la dure réalité du portage.