Cime du Piron face NE et Chavache couloir NW

Massif : Chablais - Faucigny
Départ : Les Plagnes (1191 m)

Topos associés : Cime du Piron, Face NE Pointe de la Chavache, couloir NW

Sommets associés : Pointe de la Chavache (2089 m) Cime du Piron (2137 m)

Orientation : NE

Dénivelé : 1350 m.
Ski : 5.2

Comme d'hab, le matin croute en bas, printemps au soleil et neige froide à l'ombre.

Piron NE : poudreuse rive droite et neige réchauffée rive gauche, fond dur voir glace par endroit vraiment pas loin.

Chavache NW : tous les types de neige froide du monde, une goulotte en glace dans la partie large, une plaque de glace sournoise en haut (voir récit).

Conditions nivo et activité avalancheuse : sluff de l'extrême au Piron et un bout de corniche reçu sur la tête dans Chavache (voir récit).

Je continue de dépoussiérer les lignes du Chablais.

La première fois que je suis tombé sur le topo de la face NE de la Cime du Piron je me suis dit : wahou c'est trop classe, ça a l'air majeur !

En réalité qu'on soit loin, d'au-dessus, dedans ou en dessous c'est trop classe ! Mère nature a fait du bon boulot avec ce rideau qui coupe la barre rocheuse en deux.

La météo annoncait un ciel voilé, me vla donc au parking pas trop tôt. Manque de po (ou don de dieu), c'est tout bleu sur le Chablais.

Du coup, encore usé de la veille et chargé comme une mule (la dernière sortie datant de 2017, j'ai pris la totale histoire de ne pas me retrouver blai au milieu du machin), je monte à fond de balle, craignant d'être trop tard au sommet.

Montée la tête rivée sur la face, vers la fenêtre d'Ardens, en me disant que derrière en face Sud ça traverse facile et ça sera rapide ... Raté, c'est soit le chantier dans les reptations soit de l'herbe. Je force jusqu'au craquage, mes peaux me supplient et mes skis sont marron. Direction le vallon en bas pour contourner cette affaire. La montée finale plein soleil m'achève, 10h30 au sommet, c'est sur je suis en retard ça va être dégeu et va falloir être efficace pour ne pas ce prendre un truc sur la tronche.

Au final, je suis agréablement surpris de trouver de la poudre en RD et de la transfo en RG. Je ski tranquille en laissant passer des bennes entière de sluff qui plongent sur le vallon dans un vacarme pas possible. La pente se raidit, le fond dur voir localement de la glace est pas loin, heureusement que ça a eu le temps de chauffer là !!

Dans la grotte, le relais est là, couvert de toile d'araignée et de poussière. 

J'ai retapé les deux pitons, c'est costaud (même si le cailloux est douteux dans le coin). Une nouvelle cordelette avec maillon rapide et plus qu'a se laisser filer sur 25 m environ. Si jamais le relai ne vous inspire pas, il y a juste en-dessous, le becquet dont rêve tout les alpinistes. 

Le ressaut n'est pas long mais bien vertical. Dommage que ça s'enneige mal ...

Tant qu'a être là, je rentabilise en recollant pour le string du Chablais, à en faire pâlir celui d'Areu, aka : le couloir NW de Chavache (je vais rajouter le topo d'ailleurs).

Pleine ombre donc pas de stress pour le coup. Deux veilles traces qui s'arrêtent au bloc (refus d'obstacle ?). 

Je me débarrasse de tout le matos superflu et file rapidement en haut. 

La descente fut un fiasco complet !!

Sur le haut, une plaque de glace recouverte par la neige (et que je n'avais pas touchée à la montée) me fait littéralement décoller et rater mon virage. Un 180 dans les airs (mes années de freestyle servent encore) et j'atterris sur les pieds en essayant de comprendre ce qu'il vient de se passer ... Un peu plus bas, en plein virage, un petit bout de corniche tombe dans le couloir. Je plante complet dans la neige et prends une bonne douche (heureusement ce n'était pas gros !!). Une fois passé le bloc (par des techniques de Ninja pas agréable), la neige change complet et devient ultra collante. Tellement collante que sur un virage ça me stop net et me déséquilibre. J'en suis quitte pour un bon roulé boulé sur 20 m histoire de mouiller ce qui ne l'était pas encore.

Faut se rendre à l'évidence, j'ai peu être eu un don de dieu pour la première descente, mais j'ai été trop gourmand en enchainant sur la deuxième et le couloir ne voulait vraiment pas de moi aujourd'hui, désolé d'avoir troublé ton repos vieille couenne.