Sortie du jeudi 27 février 2025
jpc
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : iso 0°C vers 1500m. Nuages accrochant les sommets dans la matinée puis grand bleu. Un peu de vent froid en matinée puis plus rien. Cela commence à chauffer fort à l'abri du vent.
Conditions d'accès/altitude du parking : sec
Altitude de chaussage/déchaussage : 1650m/1650m
Conditions pour le ski : 5cm de poudre vers 1900m, 10-15cm au-dessus de 2000m (voire beaucoup plus dans les combes et couloir). Très bon dans le couloir (mais physique), excellent sous le couloir jusqu'à 2100m. En versant Ouest, c'est plus variable (poudre dense).
Conditions nivo et activité avalancheuse : Tout m'a paru stable. Les boules et escargots de purge sont encore mous et ne gênent pas (et cela amuse le peuple de virer autour)
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Itinéraire suivi : Recoin > Robert Sud > épaule du Grand Sorbier > couloir E > replat 2100m > col non nommé entre Vaudaine et Grand Sorbier > Robert Sud > Recoin
Horaires : 9h-16h
Que c'était beauauauauau ! Lumières de fête sur le Vercors, des festons de neige partout, la fête des horizons, une combe bien sauvage (entre Sorbier et pic de la Fare) plongeant sur une vallée bien industrielle…
Aujourd'hui je vise ce couloir jamais fait mais souvent lorgné et qui satisfait mon cahier des charges.
Évidemment, il y a de l'incertitude sur l'issue de la journée : couloir en condition ? trouverai-je ensuite le passage pour revenir à l'ouest ?
Pour se mettre en confiance, rien de tel qu'un peu de superstition en début de sortie ? Problème comment interpréter les auspices ? Je n'ai rien oublié, ni les crampons (merci Remo) ni les chaussures, rien. Mais est-ce de bon augure ou ai-je épuisé ma chance de la journée ? Dans ce paysage de creux et de bosses, prendre tout droit mais plus raide ou contourner ? Bref, mieux vaut-il faire les mauvais choix au début de la sortie (pour épuiser la malchance et éviter ensuite toute avarie), ou bien annoncent-ils une journée de loose ? Et inversement…
Tout en cherchant la réponse, je m'installe dans un train-train de sénateur pour faire la trace jusqu'à Robert Sud. Puis à nouveau dans la combe Ouest du Sorbier car mes deux prédécesseurs s'arrêtent bientôt pour jouer à l'alpinisme sous les Vans. Plus haut, cela zippe pas mal sous la couche de fraîche, je me sens déjà usé. Du coup, l'entrée du couloir E me semble bien raide, les nuages trop joueurs… Mais quand même, jpc, quand même, tu ne vas pas t'arrêter à ces détails… Hop, finalement cela passe bien ce début de couloir bien lisse, et c'est une belle gavade jusqu'à 2000m.
Là je me demande vraiment par où l'on remonte : rien d'évident. Voyons la carte : ah non, je l'ai oubliée. On croirait un plan à la … (compléter à votre guise). Le temps de pique-niquer et je me résous à remonter le couloir E car aller brasser dans de la neige qui chauffe fort sans savoir où cela m'emmène me semble un peu craignos.
Donc repeautage et c'est parti, en pensant aux conseils que je donnais en réponse à quelqu'un qui demandait si c'était sage de partir seul skier en montagne. Oui, je confirme, faut être prêt à brasser pendant des heures sans se décourager… Mais pffff… cela botte, cela couine, cela chauffe… Et tout à coup, miracle, sur ma droite, une combe qui semble monter vers le 7ème ciel. Ce sera toujours mieux que remonter à pied dans le couloir E.
À nouveau, je pousse, je tire, et je m'élève. Jusqu'au moment où j'ai des hallucinations : tiens, ma trace, là-bas dessous, pourquoi j'en ai fait 2 ? Et qu'est-ce que j'ai perdu plus bas ? Mon sac à dos ? Tiens, il bouge °°. Ah non, un skieur providentiel (moms en l'occurrence, je le saurai le soir en lisant le journal Skitour) qui viendra me relayer et finit de tracer jusqu'au col. Oufff, merciiii !
Le reste fut bien cool, sauf l'état du bonhomme après cette première "vraie" sortie grandeur nature !