Sortie du dimanche 9 février 2025
N∇BL∇
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : iso 0° à 2000m , froid dans la face nord
Conditions d'accès/altitude du parking : déneigé
Altitude de chaussage/déchaussage : Le Casset
Conditions pour le ski dans le couloir : Sous couche dure avec jusqu'à 50cm de poudre par endroit dans le couloir, le goulet final est en neige dure qui accroche bien
Conditions nivo et activité avalancheuse : Vieille poudre sans grande cohésion qui repose sur un fond dur. Localement plaqué notamment sous et dans le goulet final. Gros brassage par moment dans la montée qui fut bien physique.
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Itinéraire suivi : Davin en AR depuis le Casset
Horaires : 8h-13h30 -15h30
Le récit du Petit Nicolas:
Ce matin, le réveil a sonné beaucoup trop tôt, alors il s’est pris une baffe. C’est vrai, quoi, à la fin, ça ne se fait pas de réveiller les gens à une heure pareille, surtout quand ils dorment bien et qu’ils rêvent qu’ils sont champions du monde de descente et qu’ils viennent de dépasser un monsieur avec une moustache qui ressemble au Bouillon. Non mais, sans blague ! Bon, il avait raison le réveil en fait, donc je me suis quand même levé…
Aujourd’hui, direction Le Casset avec le copain Sylvain (dois-je encore vous le présenter?) pour aller grimper un joli couloir qui s’appelle le Davin. Mais avant ça, il faut monter dans la forêt de mélèzes. C’est drôlement chouette, les mélèzes. Je ne connais pas d’arbre plus chouette parce qu’en hiver, ils font comme s’ils étaient morts, mais en fait non, et c’est un bon tour à jouer aux gens… En fait, je ne connais pas trop d’arbres tout court, à part le sapin parce qu’il y en a à Noël et que la maitresse dit que c’est une vraie bêtise de mettre des guirlandes dessus, et puis aussi le platane parce qu’il y en a dans la cour de l’école et que quand on s’assoit dessous, il y a toujours un copain pour faire tomber une feuille sur notre tête.
Quand on est sortis de la forêt, il fallait encore marcher dans des vieilles coulées d’avalanches, et à chaque fois qu’un nouveau couloir apparaissait, on se disait "Ah ça y est, c’est le Davin !", mais en fait non. Et puis à un moment, on n’a plus eu de doute. Le Davin, c’était ça. Un couloir immense et tout droit qui monte toute la montagne. On aurait dit une autoroute tellement droite que même Papa aurait pas réussi à se tromper de sortie ! C’était rigolo, parce que, comme sur l’autoroute au moment des vacances, il y avait des Allemands, des Anglais et des locaux pressés. Sauf que là, ils avaient des skis de rando au lieu de voitures et ils ne klaxonnaient pas, mais c’était pareil.
On a suivi deux gars qui ont fait une jolie trace depuis la sortie de la forêt jusqu’au milieu du couloir. C’était bien pratique, parce que par moments, on s’enfonçait drôlement. Et puis, parce qu'il faut savoir partager avec les copains, on a pris les devant pour poursuivre la trace. La neige, c’était une vraie blague. On croyait qu’on allait marcher dessus, et paf ! on disparaissait jusqu’aux genoux. Et ça, c’est rigolo quand c’est le copain qui tombe dedans et qu’il essaie de se débattre. Mais quand c’est toi, ça l’est tout de suite beaucoup moins.
Avec une neige pareille, c’était fatiguant pour les jambes mais aussi pour la tête, parce qu’il fallait toujours se poser des questions pour savoir si on était pas en train de faire les guignols. Mais là, c'est pas comme à l’école, il n’y a pas de note à la fin et c'est bien dommage des fois.
À la sortie du couloir, il y avait un dernier petit col à franchir, mais je crois qu’on en avait marre de prendre des décisions, alors on s’en est arrêté là. La vue la haut était très belle, il avait raison Gaston (Rébuffat) !
La descente, c’était "majeur", comme ils disent les grands. Majeur, ça veut dire que c’est bien, mais un bien, vraiment bien. La sous-couche accrochait fort, et la grosse poudre faisait plaisir. Moi, je rigolais tellement que j’ai essayé de me concentrer en faisant la tête de celui qui n'est pas content, comme le Bouillon, notre surveillant. Mais les coins de ma bouche remontaient tout seul : c'est pas une neige qui se skie avec autre chose que le sourire!
A la fin, Sylvain il a dit, comme ça, pour marquer le coup, qu'après cette descente, l'hiver, il pouvait bien se terminer, et qu'il était content de sa saison. Moi, ça, je comprends pas, il veut faire quoi d'autre jusqu'à l'été?