Frémamorte - Libertés douces et sauvages

Massif : Mercantour - Alpes Maritimes Italiennes
Départ : Le Boréon (Parking d'hiver du col de Salèse) (1580 m)

Sommet associé : Cime de Frémamorte (2730 m)

Orientation : SW

Dénivelé : 1100 m.

Il faut dire que début janvier je disais le piètre état du Mercantour quant à sa robe blanche.

Depuis, patience et longueur de temps ..., et parce qu'il n'y a pas d'hiver sans neige, le Mercantour s'est paré de ses plus beaux effets.

"Déjà la neige est tout près du village. Un petit peu d'hiver se tient ainsi à votre porte ..." (Charles Ferdinand Ramuz).

Qui écrit aussi "… il y a des libertés douces, il y a des libertés sauvages… ". Le Mercantour peut offrir tout ça.

Nous avons choisi plutôt la liberté douce en se dirigeant vers le Col de Frémamorte. A celles et ceux qui pourraient s'inquiéter de cette toponymie qui laisse à penser à des libertés plus sauvages ... le nom proviendrait d'une légende locale : une femme qui était l'épouse mal traitée du seigneur de Valdeblore cherchait à fuir vers l'Italie et serait retrouvée morte dans les parages. Légende ... ou pas.

Sur le tracé de cette liberté douce, on commence par remonter le vallon débonnaire de Salèse. On peut choisir la rive droite du torrent ; c’est une bonne option - sans péages ni lacets inutiles. Une belle quantité de neige posée sur pas grand-chose fait un tapis blanc à peine tracé. Le col de Salèse (2030m) ouvre quelques perspectives intéressantes vers le Nord et l'Ouest. En direction de Camp Soubran, on peut suivre la trace principale, mais préférer la liberté douce de mettre une flèche à droite pour remonter à sa main (façon de parler, parce qu’il vaudrait mieux dire à ses pieds) quelques talus et vallons bien garnis. A découvert le vent de NE nous rappelle que même à ces latitudes sudistes, en hiver, il fait froid. Et que le vent décape fort joliment crêtes et pentes sommitales qui ont oublié de se protéger. En approchant le col de Frémamorte, pour ceux qui veulent y croire, une forme de Fitz Roy local nous dit qu’on peut parfois voyager loin près de chez soi. On croise quelques-unes / quelques-uns afin de se rappeler que les libertés, douces ou sauvages, ça se partagent très bien.

Dimanche 2 février, col de Frémamorte (2600m). Du blanc. Du ski. Du bien. Du moins bien (parce que je ne vais pas dire que c’était vraiment le mieux du monde, bonne pioche, le rêve, holdup et compagnie – trophées pour les reines et les rois sans doute). 

Dans le Mercantour. Près de chez soi. Un privilège. Une chance. Libertés douces et sauvages.