Histoire d'une trace au col de la Pourrachière , le 01.02.25 par cricri38

Massif : Ecrins
Départ : Ancelle (Station) (1330 m)

Topo associé : Le Piolit, Traversée du Piolit

Sommet associé : Le Piolit (2464 m)

Orientation : NW

Dénivelé : 930 m.
Ski : 2.1

Faune : Afficher les zones sensibles

Sortie du samedi 1 février 2025

cricri38

Conditions nivologiques, accès & météo

Météo/températures : Températures fraîches (-2°C au parking le matin, 0°C au retour), mer de nuages jusqu'à 1500m maxi, beau au dessus avec un peu de vent sur les crêtes.
Conditions d'accès/altitude du parking : 1330m, route bien dégagée
Altitude de chaussage/déchaussage : 1330m grâce aux pistes de ski de fond, ça gratouille pas mal au dessus jusqu'à 1600m
Conditions pour le ski : Excellente poudreuse froide au dessus de 1600/1700m, forêt inskiable en dessous par manque de neige, retour par pistes forestières obligatoire.

Conditions nivo et activité avalancheuse : Petit 10 cms tombés en bas pendant la nuit, presque 30 cms en haut, crêtes pelées. Les pentes raides N ont quasiment toutes purgées avant la dernière chute de neige.

Skiabilité : 🙂 Bonne

Compte rendu

Itinéraire suivi : Col de la Pourrachière en aller-retour

Horaires : 9h45-13h45

Une fois de plus j’ai suivi une trace. Mais pas bêtement comme d’habitude, cette fois-ci en l’analysant (grâce à mes lectures assidues de certains CR et commentaires Skitour).

Pour cette journée de transition de mes vacances à la neige, je voulais sortir quand même sans trop me fusiller les cuisses pour les prochains jours, alors j'ai suivi “cette trace” d’Ancelle (Charmante station familiale du Champsaur avec un bar vintage où chaque client vous sert la main le matin alors que vous buvez un café au comptoir, comme si vous faisiez partie du conseil municipal).

Donc, cette trace était la seule à prendre sur la droite après les pistes de ski de fond, évitant ainsi le long vallon de Rouanne Haute (Que je ne ne connais pas mais on ne m’en a pas dit que du bien, surtout pour un retour en split).

Même pour un novice qui n’aurait pas eu la chance de connaître un traçologue ou de lire des ouvrages sur le traçologie (Ou des CR et commentaires sur Skitour), il était évident que cette trace était l’œuvre d'une seule personne :

-Espacement des bâtons caractéristique

-Pas de dédoublement de traces pour d’éventuels relais

-Empreintes des skis qui n’ont pas été lissées par les suivants.

Cette trace était vraisemblablement l’œuvre d’un ou d’une locale :

-Pas de tergiversations aux intersections

-Prise de risques minimum dans les options d’itinéraires

De toute évidence il s’agissait d’une trace féminine :

-Souci du détail (minimum de conversion en privilégiant les pas tournants en utilisant au mieux le relief)

-Souci de l'esthétique (équidistance dans les barres des “Z”)

-Pas d’arrêt constaté pour la petite commission à proximité de la trace (typiquement masculin)

Trace d’une femme sportive, matinale et pressée:

-Trace d’une bonne inclinaison

-Trace matinale (déjà recouverte par la neige à mon passage)

-Trace de descente visible du col, la descente a été enchaînée à la montée.

Toujours est-il que cette trace m’a bien économisé et m’a fait gagner beaucoup de temps, ce qui m'a permis de retourner au bar vintage en début d’aprem pour commander une de mes pressions quotidiennes.

Déjà assis au comptoir, un type buvant calmement un café engage la conversation (Perspicace il a vu que je revenais de rando).

Naturellement il me demande où j’ai été, je lui désigne le col de la Pourrachière sur mon smartphone et je rajoute : “J’ai suivi une belle trace !”

Ravi, il s’empresse alors de m’indiquer qu’il est également, allé au col de la Pourrachière un peu plus tôt que moi et qu’il a dû tracer toute la montée. Au fil de la conversation je vais apprendre qu’il n'est pas du coin, qu’il n’est pas sportif, qu'il n’a pas de problème de prostate, et qu’il n’était jamais allé au col de la Pourrachière 😬.

Me sentant redevable, je lui propose de lui offrir un autre café... si il n’est pas trop pressé ?

En fait il avait tout son temps, il m’a accompagné à la pression et ça a un peu duré 🍻🍻🍻🤪…

N.B. : Toute ressemblance avec des faits ou/et personnages existants serait purement fortuite

Pistes de fond a départ, agréables pour le retour

En montant pistes forestières enneigées mais les cailloux ne sont pas loin

Mélézin skiable mais c'est juste

Chalet au milieu de nulle part, Dévoluy au fond

En sortant du Mélézin 1

En sortant du Mélézin 2

Hou hou !

Cirque du Piolit

Col de la Pourrachière, vue vers l'est

Crête Bonaparré montant au Piolit vue du col

Col de la Pourrachière sur la gauche

Commentaires

Les biches73, le 02.02.25 05:48

Belle histoire 😍 en espérant que les pressions n'ont pas laissé de trace 😉

bouflon, le 02.02.25 08:21

Belle analyse 🤣🤣🤣
T'as raison faut pas se mettre la pression à la montée ; elle est meilleure à l'arrivée !

Mathilde, le 02.02.25 09:26

Super CR. J'adore la "chute" du récit 😂

jpc, le 02.02.25 09:50

Excellent !
PS Excellent aussi, le lapsus: "un bar vintage où chaque client vous sert la main" : perso, je ne sers à rien dans un bar mais je me sers du comptoir pour tenir debout quand un notable me serre la main. Cher vice !

stephdemau, le 02.02.25 10:51

Ah le plaisir de "faire trace" et d'en débattre autour d'une pression sans pression!😆😃😉

jvo13, le 03.02.25 10:19

Génial le récit!!!