Départ : Saint Véran (2000 m)
Topo associé : Tête de Longet, versant Nord-Ouest
Sommet associé : Tête de Longet (3146 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 1250 m.
Ski : 3.1
Sortie du lundi 2 décembre 2024
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : beau, mais assez froid dans ce vallon qui voit peu le soleil. Un peu de vent au sommet (10/20 km/h). Se couvrant en fin de journée.
Conditions d'accès/altitude du parking : route dégagée.
Altitude de chaussage/déchaussage : 2000 m.
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Objectif du jour : aller voir dans une face nord de haute altitude si des couches fragiles persistantes sont présentes et en quelle quantité.
Neige croûtée jusque vers 2300 m. De 2300 m à 2700 m environ, neige froide, une bonne couche de neige sans cohésion en surface (faces planes) dans les secteurs abrités du vent, sinon un peu de neige travaillée par le vent. À partir de 2700 m, une petite couche de neige sans cohésion qui repose sur un fond dur (les skis chassent à la montée), ou parfois des zones en neige très dure.
Sondage battage et tests de stabilité : réalisé à 3050 m, expo NNO. Hauteur de neige totale : 60 cm (dans une zone d'accumulation). On trouve en surface du manteau neigeux, 1 petit cm de gobelets, puis une dizaine de cm de faces planes, qui reposent sur une vingtaine de cm de grain fin. Le tout est posé sur plus de 25 cm de gobelets ou faces planes (avec des parties plus ou moins croutées), dont une belle couche de gobelets seuls et non croûtés de 10 cm.
CT11@24 SP (hauteur depuis le sol)
ECT P 14@24 (hauteur depuis le sol)
CT et ECT positifs avec une belle rupture et propagation dans la couche de gobelets non croûtés de 10 cm d'épaisseur.
Conclusion : on peut donc trouver des structures de plaques dures dans les pentes ombragées de haute altitude (grains fins reposant sur des gobelets), encore assez réactives aux tests de stabilité. Mais compte tenu des épisodes de vent tempétueux passés et du faible enneigement, ces structures de plaques sont très rares et peuvent se rencontrer uniquement dans les pentes peu nombreuses qui n'ont pas été trop décapées par le vent. Le faible enneigement ne permet pas non plus de déclencher des avalanches de plaque de grande largeur (discontinuité du terrain avec de nombreux rochers) ; en cas de rupture elles se limitent ainsi à la taille 1 (petites), très localement 2 (moyennes).
Le faible nombre de pentes concernées à l'échelle du massif, associé à la taille des avalanches ne dépassant pas 2, permet de rentrer dans la catégorie de risque 1 du BERA. Pour rappel, le risque 1 correspond à un risque faible, et donc pas nul. Il est donc toujours important de prendre connaissance du texte associé à cet indice de risque, ainsi que le pictogramme de situation avalancheuse typique qui peut l'accompagner.
À surveiller pour la suite, la double structure de plaque possible en cas de nouvelles chutes de neige : nouvelles plaques avec la future chute reposant sur la couche de grains anguleux actuellement en surface + plaque dure ancienne enfouie sur les gobelets du fond.
Romain et Thomas