Col Oriental du Soreiller (ou Col Bordeaux) : Couloir N en traversée - des Étages à Saint Christophe-en-Oisans

Massif : Ecrins
Départ : Les Etages (1590 m)

Topo associé : Col occidental du Soreiller (col Dalloz), versant Sud depuis les Etages

Sommet associé : Col occidental du Soreiller (col Dalloz) (3194 m)

Orientation : T

Dénivelé : 1680 m.
Ski : 5.4

Grand beau (après les précipitations de la nuit).

Pas de vent.

Températures de saison (iso 0°c vers 2600m).

##Durée

De 5h20 à 16h20 (horaire global).

Montée en 5h.

##Conditions

- Les Etages >> l'Amas du Clot (~2200m)

Long portage - 600m de dénivelé / environ 1h30 - sur le sentier menant au refuge du Soreiller. Quelques dépôts d'avalanches sont encore présents dans les gorges d'Amont.

- Le Cirque du Soreiller et le versant S du Col Oriental du Soreiller

L'enneigement est faible jusqu'à 2600m, excellent en amont. Aujourd'hui, il s'avère encore possible de chausser les skis vers 2200m grâce à de vieux restes d'avalanches. Mais ça ne devrait pas durer longtemps.

On trouve un vieux manteau humidifié, correctement regelé au dessus de 2700m et souillé de sable du Sahara, sur lequel sont posées plusieurs couches de neige blanche plus récente - dont une dernière datant de la nuit, allant jusqu'à 15cm d'épaisseur, et qui s'humidifie rapidement une fois au soleil.

De nombreuses fissures de reptation sont visibles dans les pentes S en aval du col Bordeaux. Elles font jusqu'à 4 ou 5 mètres d'épaisseur et pourraient passer de loin pour le gros réseau de crevasses d'un glacier du Soreiller ressuscité ! Prudence de rigueur en évoluant dans cette zone, car elles sont parfois dissimulées par des ponts de neige d'un genre fragile...

- Le Couloir N du Col Oriental du Soreiller

Son remplissage apparaît bon... Et même exceptionnel si l'on considère qu'il est sans doute impossible d'avoir mieux par ici ! Mais il y a d'assez nombreux rochers affleurants (ou tout juste dissimulés) et un court passage "dry" (1.5m à mi-couloir). On peut chausser les skis au col (pas de corniche). Précision notable, il est impossible de skier le centre du couloir, occupé en permanence par une goulotte rocheuse. On doit donc toujours emprunter les rives - d'abord gauche et puis droite - et cela augmente considérablement la difficulté...

Le tiers supérieur offre 30 centimètres d'une poudreuse étonnamment répartie en "ice-flutes" (très bonne skiabilité).

La partie centrale présente malheureusement souvent une neige croûtée, dure, voire vitrifiéee, à cause des très nombreuses purges qui l'ont parcourue. Le nombre de virages s'en voit bien limité et le piolet est parfois de rigueur... Sensations fortes garanties !

Le tiers inférieur est quant à lui majoritairement en grains fins plutôt "tendres" et cela permet de se lâcher malgré la forte exposition.

La goulotte inférieure, très encaissée et comportant des ressauts glacés presque verticaux, nécessite aujourd'hui un rappel de 35/40m. Il a été relativement facile de poser un relais, les rochers semblant globalement un peu moins lisses que dans le Dalloz. J'ai laissé un piton mais il sera difficilement localisable par d'éventuels ascensionnistes (placé dans un interstice rocheux désaxé).

La rimaye forme une marche assez prononcée et est bien ouverte. Par commodité on peut prolonger le rappel pour la franchir sans risque.

- Le Vallonnement du glacier E du Diable et la Vallée de la Selle

Même situation que dans le Cirque du Soreiller : vieux manteau humidifié, assez dense, et souillé de sable du Sahara, sur lequel sont posées les plusieurs couches de neige des jours précédents (complètement humidifiées au dessous de 2700m à l'heure de mon passage). De grosses avalanches sont descendues des versants N raides ces derniers temps.

La skiabilité oscille entre excellente et bonne.

Malgré quelques courts déchaussages, la rive gauche de la Vallée de la Selle offre encore une limite skiable à 2000m et un portage de retour restant donc très acceptable.

---> Météo France annonce un risque à 2/5 (limité) dans les Ecrins. Quelques purges de neige fraîche (en cours d'humidification) se produisent dès la fin de matinée dans les versants les plus raides et ensoleillés.