Mont Pelat : accident et secours 🤢

Massif : Mercantour - Alpes Maritimes Italiennes
Départ : Route de la Cayolle (Pont du Vieux Brec) (2063 m)

Topo associé : Mont Pelat, en AR par Pas de la Grande Barre

Sommet associé : Mont Pelat (3050 m)

Orientation : T

Dénivelé : 1350 m.
Ski : 3.1

Avec : Valérie, Jean-Marie

Le week-end n’avait pas commencé de la meilleure des manières. Partis le samedi, peu avant Guillaume, je m’aperçois que j’ai oublié mes chaussures de ski à la maison. Du coup nous voilà à redescendre au parking Charles Albert pour récupérer ma voiture. Jean-Marie et Valérie remontent pendant que je vais récupérer mes chaussures et remonter en cours d’après-midi à Estenc où nous avions réservé dans un gîte. Valérie et Jean-Marie skierons le sommet des Garrets avec une neige correcte compte tenu de leur horaire de départ tardif à 11h30 et leur retour à 14h juste avant de bonnes pluies.

Dimanche nous voilà au départ à la côte 2062m juste au-dessus du Pont de la Cascade. Départ à pied malgré la neige bien présente mais une avalanche passée a bien ravagé le secteur avec énormément de branches au sol et pas mal de troncs d’arbres. A peine 5 minutes de marche pour chausser les skis puis nous remontons tranquillement le ravin de la Grande Cayolle où le regel a été efficace. 4 skieurs nous précèdent dont un s’arrêtera au Pas de la Grande Barre. La montée est agréable même si nous retraçons en partie car la trace est trop raide surtout avec des peaux qui commencent à être usées et en raison du fait qu’avec les orages de la veille, il a un peu reneigé au-dessus de 2300m environ. Nous terminons les 100 mètres sous le Pas de la Grande Barre skis à la main du fait de quelques petites coulées superficielles rendant la progression en skis difficile. Dépeautage au Pas afin de profiter de la descente sur le Lac du Trou de l'Aigle. Nous descendrons jusqu'au point côte 2642 m sur une moquette lisse parfaite. Repeautage entourés de marmottes gambadant autour de nous et en suivant les traces de nos trois prédécesseurs. La température est idéale avec juste un petit vent et quelques nuages maintenant une relative fraicheur pour une mi-mai. Nous montons à ski jusque sous le ressaut sommital à la côte 2975 m. Nous terminons l'ascension à pied et sans crampons pour gagner le sommet à 12h. Le panorama sommital est toujours splendide mais les nuages présents vers le Nord empêchent de voir les plus hauts sommets des Hautes Alpes.

La descente depuis sous le sommet est bonne avec une moquette à point mais des passages nuageux masquent quelque peu le relief. C’est alors que nous descendions sur cette bonne neige et juste au moment d’arriver sur le replat de la Combe Sud du Pelat à la côte 2750m, Valérie au moment de faire un virage pour s’arrêter a vu un ski se planter dans la neige et sans déchausser sa jambe a vrillé autour entraînant une fracture tibia/péroné. Il est alors 12h45 et étant juste au-dessus d’elle, je suis descendu rapidement pour lui déchausser les skis et essayer de la mettre en sécurité. Pour autant elle avait tellement mal à la jambe qu’il a été impossible de la déplacer. J’ai juste pu lui glisser un tapis pliant sous son bassin et l’isoler un peu avec une couverture de survie. N’ayant pas de réseau, je demande à Jean-Marie qui lui non plus n’avait pas de réseau de descendre un peu pour avoir du réseau et appeler les secours. Finalement, c’est grâce au téléphone de Valérie que j’arrive à joindre le 112, les pompiers auprès desquels je leur transmets les coordonnées GPS exactes de l’accident, puis le SAMU pour le descriptif des symptômes et enfin le PGHM de Jausiers qui va dépêcher un hélicoptère pour le secours avec un médecin et deux secouristes. Ils arriveront sur zone à 14h10 pour déposer le médecin et 2 gendarmes secouristes et pendant que l’hélicoptère repart le médecin et les secouristes lui immobilisent la jambe grâce à l’inhalation d’un puissant antalgique administré par voie respiratoire qui atténuera la douleur puis la placent dans la barquette. L’hélicoptère revient, pose un patin sur la neige et la barquette est hissée à bord ainsi que les skis, bâtons et sac à dos puis il repart à 14h20 pour déposer Valérie à l’hôpital de Digne. Sans nouvelle de Jean-Marie, il ne me reste plus qu’à descendre seul et prudemment. Comme il est 14h30, la neige est maintenant bien humide quand je redescends jusqu’à la côte 2650m afin de repeauter pour remonter au Pas de la Grande Barre que j’atteins à 15h10. Cette troisième descente sera très correcte sur la partie supérieure avec un départ en poudre tassée puis sans transition une moquette un peu grasse mais sous 2600m, la neige sera bien lourde jusqu'au fond du vallon de la Grand Cayolle. Pour terminer, neige de qualité névé très bonne à skier pour rejoindre la voiture avec un court déchaussage pour franchir l’avalanche. Jean-Marie est arrivé à la voiture à 14h ayant réussi enfin à joindre les secours mais heureusement j’avais réussi à les joindre avant ce qui a permis de limiter l’attente à 1h30 avant que Valérie puisse être secourue.