Départ : Le Chalmieu (1580 m)
Topo associé : Basse du Gerbier, par Pré Valloire et l'Olletaz
Sommet associé : Basse du Gerbier (2578 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1000 m.
Ski : 2.2
Sortie du lundi 1 avril 2024
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : températures plutôt douces sauf sous le vent du S à l'approche de la Baisse - belles éclaircies - des voiles de brume parfois denses avec jour blanc sur une partie de la descente
Conditions nivo et activité avalancheuse : une coulée sous le col de l'Epaisseur ; (les voiles brumeux ne favorisaient pas l'observation, rien vu, rien entendu sur le l'itinéraire
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Il faut reconnaître que cette longue promenade laisse plein de temps pour goûter le spectacle ! Jupes blanches froufroutantes, bonnet de chat ou chapeau pointu, voiles lascifs. Tout y était. La musique (un tantinet trop appuyée) était assurée par le vent du sud. Les Aiguilles d'Arves font les choses en grand. Je ne sais pas si cette appellation « Basse du Gerbier » est le résultat d'une antique faute où le i avant les 2s aurait été oublié ou s'il faut s'attendre à entendre tonner entre les Aiguilles une belle voix de basse style Ruggero Raimondi. Je préfèrerais cela : l'Italie n'étant plus très loin, ma supposition n'est pas si extravagante qu'il n'y paraît.
J'en avais assez de toute cette pluie, ce vent mauvais qui envoyait à terre les branches du frêne, les nids d'oiseaux avec, qui bouffait les derniers névés de la Grde Sure. Plan Champsaur : à l'eau. Plan Ubaye de même. Alors quoi ? Une semaine sans skier : trop c'est trop. Les BRA étaient affolants de tous côtés. Mais bon, les BRA....depuis qu'on a vu la météo calamiteuse que se sont offerts les météorologues de Savoie, on est tenté de les prendre avec des pincettes (les BRA pas les météorologues ! Eux, ils ont démontré leur position au-dessus de leurs bulletins !). Alors j'ai pensé Maurienne. Il y fait souvent meilleur qu'ailleurs. Allons donc voir si l'herbe y est moins verte qu'ici.
Me voilà partie sous une pluie battante. Ne jamais partir sous une pluie battante quand on habite un massif montagneux ! Si le plafond n'avait pas été aussi perdu et la pluie aussi drue, j'aurais vu qu'il neige au-dessus de moi et me serais épargnée tous ces kms qu'on ne manquera pas de me reprocher.
MAIS je n'aurais pas été à la Basse du Gerbier, na ! Et quand même, je ne les regrette pas mes kms, j'en ferai moins (bien moins) une autre fois et ça fera une moyenne acceptable.
La dernière fois que je suis venue dans ce vallon c'était en déc 2016 pour le Gros Crey avec Marc : plus de 7 ans ! Il était temps que j'y revienne bien que les images étaient encore très présentes : ce paysage est unique, magique disent les Mauriennais et je ne peux pas leur donner tort. Ce qui a ravivé la flamme, ce sont aussi les CR (mauriennais ou non) où tout le monde y va de ses louanges et de ses renversantes images.
Aujourd'hui, ayant suivi de loin en loin, un sympathique groupe en raquettes et 4 autres skieurs, je peux attester une nouvelle fois de la qualité du cadre : la somptuosité des Aiguilles en tenue d'hiver rivalise avec l' impressionnante chaîne de sommets immaculés striés de couloirs sans nombre. Et nichées sur les flancs de la rive G, d'humbles chalets d'alpage dans leurs bosquets d'arbres chétifs (bouleaux, aulnes, frênes).
Le vent du sud n'a pas pu s'empêcher de compromettre ma pause sommitale. J'ai dû me mettre à l'abri sous une congère pour dépeauter. Les brumes errantes n'ont pas pu s'empêcher de me voiler la face. Sur une bonne partie de la descente j'ai dû suivre fidèlement les traces de montée pour ne pas m'égarer. Mais la neige, elle, ne s'est empêchée de rien et quoique la poudre avait déjà pris un peu chaud, les virages étaient aisés et fort agréables. Est-ce que, à force, le métier rentrerait ? Il serait grand temps !
Bref, une échappée du pays de la pluie et des vents - en ce moment, l'orage gronde même. Je ne peux pas m'empêcher d'être grandement satisfaite.